Meurtres à Halsey

Le Renard aux lames d'argent

Il était dix heures et quarts lorsque je fis une constatation affligeante, mon cahier de littérature ressemblait fortement à la ville de mon enfance. Chaque centimètre autrefois impeccablement immaculé était désormais recouvert de petites taches d'encre aussi noir que ses crimes, de ratures aussi définitive que la mort et des morceau de phrases ayant à peu près autant de sens que l'ensemble de nos découvertes. J'allais le fermer de manière à faire disparaitre de ma vue ce constat peu glorieux lorsque la professeur, un chignon roux aussi équilibré que la tour de Pise s'agitant au sommet du crâne, annonça la création d'un nouveau projet qui me sembla t'il allait être bien plus intéressant que les pompeuses récitations : " Pour la semaine prochaine, j'aimerais que vous vous intéressiez à la vie d'un auteur que vous allez piocher au hasard." Elle sortit de derrière son bureau une très vielle boite de chocolats suisses dont seule l'odeur avait persisté, je ne puis en sortie qu'un fragile morceau de papier. Rimbaud. Bon, au moins ce n'était pas un classique poussiéreux dont nous auront déjà parler un milliard de fois. Cinq doigts aux ongles vernis de noirs vinrent interrompre ma réflection en attrapant le morceau de papier. " Rimbaud ! Voilà qui plaira à monsieur, l'artiste " Me glissa Athénaïs depuis le dernier rang. " J'ai un prénom, mademoiselle Holt, l'ignoreriez vous ?" La cloche se fit entendre quelques instants plus tard, alors que nous traversions les couloirs en discutant de nos derniers cours nous avons été interrompue par une bande que je connaissait particulièrement bien et pour cause Eliott mon meilleur ami et colocataire en était la tête. - Tiens, mais qui voilà ? Ce ne serait pas le photographe officiel de ce bahut ? - J'ai promis de faire l'album de l'équipe de basket cette année expliquai je à Athénaïs dont la phrase avait été interrompue en plein vol. -Ho, tu t'es fait une nouvelle amie, Lawson ? Que tu viens faire ici Athénaïs, je croyais que le monde entier n'était pas assez bien pour toi ? Ah croire que tu as revu tes espérances à la baisse. fit une voix nasiarde dans mon dos Évidemment la journée été trop parfaite, il fallait qu'arrive la princesse de ce lycée pour la compliquer. Kany perchée sur ses habituels escarpins pervenche avec son chemisée ajustée à la perfection de manière a attirée tout les regards venait y mettre son grain de sel empoissonné. - Bonjour Kany répondit l'interpellée avec cet air placide dont elle seule a le secret. - Tu n'as pas compris ce que cela voulais dire peut être, ah oui, j'oublie toujours, t'a déficience mentale. Elle reprit en articulant chaque mot et en se penchant en avant comme l'on l'on ferait pour parler à de jeunes enfants. -Dé-gage le passage. -Kany ! m'emportai-je interloqué face à un tel mépris - Tu ferais mieux de ne pas t'en mêler mec , c'est une vielle histoire, des fois mieux vaut laisser faire les choses. Me souffla Eliott. -T'inquiètes l'artiste je peux encore survivre seule au piaillement d'une dinde a échasse glissa Athénaïs avant de partir a reculons présentant son majeur aux étoiles. Cette fille n'a peur de rien. Sous les rires goguenards de mes camarades, Kany tourna pivoine et prit cet air vexé d'enfant de 5 ans à qui l'on aurai refusé un dessert. La séance photo annuelle de l'équipe de Basket avait lieu, comme toujours, devant la façade du lycée donnant lieu a une agglutination massive des élèves depuis les fenêtres de leurs salles de classe pour admirer les poses toujours plus ridicules de nos athlètes. Alors que nous en étions au 4e clichée consécutif interrompue par un fou rire provenants des étages supérieur mon téléphone vibra. Si j'en étais le destinataire, je n'en comprenais pas pour autant le contenue du message. Un renard entièrement noir, semblable a un emblème sortie du moyen age s'affichait sur le petit écran, entre ces dents scintillais deux poignard aussi blanc que le reflet de la lune. Mais ce qui attira mon regard fut leurs extrémités recouvertes de fines gouttelettes de sangs.