La voix des anges

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Il y a un phénomène particulièrement frappant a qui a lieu à l'intérieur du lycée d'Halsey, depuis le premier jour de sa conception un écho remarquable qui a fait toute sa particularité. Il lui doit son surnom de maison des fous, car les discutions et les cris des lycéens de plusieurs décennies se répercutent sens cesse jusqu'à en être dénaturée, électrifiée, amplifiée au point de devenir au détour d'une vingtaine de couloirs des voix de fantômes tout droit échappé des enfers. Pourtant au milieu de ces simples discutions métamorphosés en cries glaçants, une voix ne semble jamais ce déformée dans cet univers étrange. À chaque fois qu'elle ce fait entendre le silence se fait dans les couloirs, et même les professeures les plus irascibles laisse entrée ses douces notes dans les salles classe. Cette voix tout le monde le sais ici, c'est celle de Maya, pas uniquement connue pour ces frasques atomiques et ses mèches blonde comme le blé, Maya est connue dans tout le lycée pour être la voix venue des anges, celle qui met fin aux sons angoissants de ces maudits couloirs. Il est quinze heures et c'est à cette heure-ci que se font les meilleures répétitions. Nolwenn, présentée par Eliott, à la petite bande, fut immédiatement apprécié. Son sourire franc, les doigts féeriques et la gentillesse s'échappent de chaque pore de sa peau y ont particulièrement aidé. 

Les premières gammes qu'il a pu jouer du bout des doigts comme pour s'échauffer les ont convaincues et il n'en fallut pas plus à Logan pour déshabiller la basse. Gaby à la guitare s'installa sur le bord de la scène qui leur servait de salle de répétition. Athénaïs, qu'ils avaient convaincu de venir les écouter, avait abandonné son casque pour écouter grandeur nature de véritables musiciens en herbes. Si Gaby n'était pas le meilleur guitariste que cette scène est connue et si les rythmes un peu incertains du batteur aussi délicat qu'une baleine à bosse rendait la musique un peu approximative, la voix incroyablement juste de Maya et l'indéniable talent de Nolwenn équilibrait le tout.
Ils étaient surtout d'accord pour une chose : la musique a été conçue faite pour s'éclater entre amies et non pour s'ennuyer seul dans l'ombre d'un conservatoire. Ce n'est pas Nolwenn petit prodige solitaire qui allait les contredire. Au détour d'une pose branchement et réglages, le batteur souffla quelques mots à son bassiste en désignant de la maniérer la moins discrète qu'il soit la demoiselle qui assise au deuxième rang griffonnait sur un bloc note. Le bout de ses bottes marquait simplement la pulsation qu'ils faisaient résonner depuis une bonne heure.
-Je me doutais bien que si tu disparaissais, c'était qu'il y avait une fille derrière tout ça...
- Tout le monde ne fonctionne pas comme toi Eliott, ne l'oublie pas.
- Non-non, tu ne me feras pas croire ça, franchement ouvre les yeux elle est magnifique, beaucoup trop pour toi d'ailleurs, depuis que tu la connais, je ne te vois quasiment plus, tu part en avance, rentre super tard et elle vient t'écouter jouer avec une bande de nazes alors qu'elle parle jamais à personne d'habitude...
- Pff... Elle est venue pour Maya, Gaby et moi, et on bosse juste ensemble, je te l'ai dit.
- Vous bossez sur quoi concrètement pour que ça te prennent autant de temps ?
- Je ne peux pas tant parler, tu le sais. Arrête de poser de me cuisiner, tu ne sauras rien.
-Mouais
- Le gars, on reprend ?
-Excellente idée !

De son coté, le guitariste, Gaby, ne semble pas dans son élément. Pas qu'il ne soit pas musicien, mais au fond de lui, il le sent bien, ici, il déteint avec la couleur générale. Depuis son coin de la scène, il la voit rire et sourire et il le sait, elle va mieux. Maya se remet lentement de la disparition de leur meilleure amie et rien que pour ça, il est heureux, après des mois de silence, de nuit à pleurer et vie en pose leurs nouveaux amis l'on aidée a aller mieux a passer le pas, non pas d'oublier, mais de faire avec . Lui n'est pourtant pas le genre très sentimental, son père l'a éduqué à être solide comme un roc et comme son père et son grand-père avant lui, il a appris à défendre ce qu'il aime, à se battre pour ça survit sans jamais comprendre vraiment contre quoi il se battait.
Alors il se sent impuissant, son grand-père a fait la guerre, son père était médaillée de boxe, mais lui, il n'a pas de combat, en ce moment, il a l'impression que ses problèmes son des chimérés, des idées, des sentiments qu'il ne peut atteindre, mais qu'il eux le touche et le ronge de l'intérieur. Alors à la fin de la répétition de l'effervescence, il s'échappa rapidement. Il salua rapidement Maya , qui sembla étonnée qu'il s'enfuit sans demander son reste, mais il n'y prêta pas plus attention, elle comprendra un jour, c'est pour son bien, il ne veut pas lui faire du mal avec sa douleur, elle a déjà la sienne à porter. Il n'y a pas deux endroits sur terre ou Gaby se réfugie lorsqu'il a besoin d'être tranquille, le centre de tir a l'arc est sa seconde maison, celle qui l'accueillit lorsqu'il est perdue.
Ici, il a trouvé sa force à défaut de sa voie. Et il tire au cœur de chaque cible comme si elle lui amènerait des réponses, il ne rate jamais aucun lancer mes recommencer encore et encore jusqu'à en avoir les mains qui saignent parce qu'il s'en veut de ne pas avoir vue tout ses secrets que cachait Nina, il a l'horrible sentiment qu'elle s'est retrouver seule face a ses problèmes quand elle l'a toujours aidée avec les siens, il se sent coupable qu'ils ne puissent jamais réaliser tout les rêve dont ils parlaient dans leurs interminables soirées, leurs envies de voyages, leurs promesses de ne jamais se perdre de vue. Elle disait toujours qu'elle voulait une place au premier rang le jour de leur mariage, elle était omniprésente, évidente dans sa vie, dans leurs vies.
- ça ferme dans vingt minutes mec, eh, t'est sûr que ça vas ?
C'est Canelle une nouvelle dans la ville, elle bosse au stand de tir depuis une semaine.
-Oui, pourquoi ?
-Bah, je ne sais pas surement t'est mains qui ressemble a un remake de film d'horreur.
- Tu dois être Gabriel, c'est ça ? La légende du lancer de couteau, t'a vraiment planté un ivrogne au mur.
- Peut-être, mais ne te fit pas trop aux légendes, d'ailleurs, je préfère Gaby
-Comme tu veux la légende.

Dans un autre quartier, à l'opposée de la ville, Athénaïs vient de rentrer chez elle. Dans exactement vingt-cinq minutes les amies et collègues de ses parents vont passer la porte de la maison et elle va devoir jouer son rôle, celui qu'elle a appris par cœur depuis son enfance, la petite fille sage, avec un joli visage, qui sourit au invité et se fait oublier discrètement dans un coin pendant que ses parents discutent de leurs réussites sociales. Face au miroir, elle desserre le col monté de sa robe sous le regard sévère de sa mère.
- Met du rose sûr t'est lèvres, on dirait que tu fais une veillé mortuaire, sauf que tu n'es pas censé être dans le cercueil.
Elle leva les yeux au ciel et lorsque sa mère quitta la pièce elle glissa sa main dans la poche interne d'une veste en jean qui trainait sur le lit, pour en sortir un tube de rouge à lèvres couleurs cerises éclatantes. Mais au toucher elle sortit aussi un petit morceau de papier qui s'avéra être une photographie celle ramassée dans les albums avec des adolescents sous le cerisier.
Sauf que cette fois, si ce n'est pas le sourire de la jeune fille qui attira son regard, mais les quelques mots a l'arrière :
Tommy, America et Dylan, 26 novembre
Et l'annotation a l'encre plus récente en bas, dernière photo avant le décès de Tommy. 

Meurtres à HalseyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant