Le cinéma de la rue des abandonnés

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C'est impossible, je suis incapable de me concentrer sur quoi que ce soit.
Appuyés contre le mur de mon lit, ses cries et son visage terrorisé me hantent.
J'ai imaginé tout les scénarios possible, réfléchis à chaque explications logique, mais je ne sais plus ce que je dois faire. Elle a refusé d'en parler, elle évite même mon regard.
Je sais qu'elle ne va pas bien, encore pire que d'habitude.

 Je ne me demande pas pourquoi elle n'en parle pas, je suis bien placée pour savoir que l'on n'en rarement pareil entre ce qu'on l'on montre et ce que l'on est. Personne n'est totalement insensible, et je comprends aujourd'hui que son éloignement, son cynisme et ses mises en gardes contres les autres sont comme un appel aux secours qu'elle refuse de lancer, mais je bute contre moi-même. Je voudrais la protéger, mais si elle s'évertue à m'éviter, c'est qu'elle ce doute bien que j'ai besoin de réponse. Elle a peur de tout le monde et moi compris, je ne peux rien y faire et ça me rend fou. Et puis toutes ses histoires avec Nina Stephens que je ne connaissais que de loin avant la rentrée, j'ai l'impression de m'enfoncer dans une spirale infernale, une spirale surveillée par ce renard au regard de serial killer qui va finir par me rendre fou a force d'apparaître dans mes messages toujours sous un numéro masqué.
Il faut que je bouge. Derrière mes rideaux, le ciel est sombre, il est tard, mais ce n'est pas ça qui va m'arrêter, je glisse mes recherches dans une sacoche et attrape mon appareil photo qui ne me quitte jamais.
Eliott avachis sur son lit de l'autre cotée de la pièce, un casque sur les oreilles m'interpelle :
-Tu te casses l'artiste ?
-Ouais, j'ai besoin de réfléchir.
Je me glisse dehors et j'erre des heures sous les étoiles, dans mon esprit tourne toujours les mêmes idées, je vais finir par devenir fou. Je finis par atterrir machinalement dans mon quartier, celui où personne ne veut traîner à la nuit tombée, mais moi, je mis sens bien, je me sens chez moi et pour un gamin qu'a passer sa vie à fuir ses maisons, c'est pas rien.

Je passe devant le Dark Wolf, mais mes pas me dirigent un peu plus loin dans une rue un peu déserté ou vivent des fantômes de belles demeures pavillonnaire aujourd'hui dans un état piteux habiter par des familles sans foyers.
Au bout de cette rue, il y a un vieux cinéma qui ne paye pas de mine avec sa devanture des années 50 semblant ne jamais avoir changé et sa moquette qui n'est plus vraiment rouge depuis des années. Je contourne le comptoir à pop-corn qui n'en a pas vu depuis la guerre froide et grimpe le petit escalier de bois encadrée de rideau poussiéreux. Las haut assis sur son éternelle chaise à roulettes avec là qu'elle j'ai fait toutes les courses de mon enfance, un roman a la main et une bonne vieille odeur de pipe dans l'air se tient mon père. Joe Lawson.

Je le reconnaîtrais n'importe où avec ses lunettes rondes de geek installée dans la salle du projecteur. Ce cinéma, c'est toute sa vie, au temps où il vivait encore avec ma mère, il passait déjà son temps ici, mais le matelas dans un coin me fait penser que les affaires ne sont toujours pas très fructueuses.

-Papa ?

-Hey Logan, fit-il surpris que vient, tu faire ici à cette heure ?

- J'avais besoin de réfléchir et mes pas mon amené ici.

- Tout me ramène toujours ici moi aussi, enfin le froid, particulièrement, glissa t'il avec un air amusé.

Il a toujours été un bon vivant, sympathique et souriant, il semble s'inquiéter rarement, mais ne vous y tromper pas, la chute de notre famille-là massacrée. Depuis que je suis indépendant, ils essaient de redevenir un bon père, il s'en sort mieux que ma mère.

Je m'assieds en tailleur sur le sol poisseux comme lorsque j'étais enfant, pour le regarder travailler en silence, passionné par ce cinéma vieillit dont il connaissait tous les secrets, le 7e art n'était pas mon domaine de prédilection, je préfère les images immobiles, plus libres d'interprétations, mais de mes yeux d'enfants, je ne pouvais ignorer la beauté de ces gestes.

-Je peux te poser une question demandais je au bout de plusieurs minutes.

-Vas-y.

- ça t'est déjà arrivée d'avoir l'impression que tu te noies en plein jour.

-. Comme si tu étouffais ?
- Oui, mais pas aux sens littéraux, plutôt comme étouffés sous les problèmes, les incertitudes et tout ce qu'on ne peut pas comprendre

- étouffé par la vie, tu veux dire ? Bien sûr que je comprends et ma solution a moi s'était de m'accrocher à quelque chose de solide, quelque chose qui me donnait envie de reste debout qui m'aidait a garder la cape. Trouve un rocher pour résister contre les vagues et tu ne te noieras peut-être pas.

-Merci pour le conseil.

Et même si au fond de moi ça vision de la vie si étrange me faisait sourire, l'odeur de renfermé du petit local de projection me rassure, me réchauffe le cœur comme pour me dire que tout se passera bien.
Ce soir-là on a même réussi a évoquer maman sans qu'il n'y ait de blancs et je crois que malgré toutes les galères tout n'est pas toujours totalement irremplaçable, ni irréparable.
Quand je me décide enfin à rentrer, il est presque 2 heures et je n'ai trouvé la réponse à aucune de mes questions, mais je m'enfonce dans la nuit en me disant que peut être que cela s'arrangera demain.
Quelques secondes plus tard, quand un sac recouvrit mes yeux et que l'on recouvrit ma bouche pour m'empêcher de hurler, j'en doutais fortement.

Meurtres à HalseyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant