Meurtres à Halsey

La nuit des âmes en peines

 Et puis ça m'a rattrapé. Je me suis effondrée. Encore une fois. L'ambiance était parfaite, la musique incroyable et tout le monde semblait pendant un instant avoir oublié toutes les horreurs, touts les chagrins. Mais les douleurs du passé se répètent si on les ignore et je les ai ignorées, trop longtemps, trop fort. En l'espace de quelques secondes, je suis passée du rire à la terreur, du sourire aux larmes, de la danse à la chute. Eliott et Logan venaient d'entamer un duo enflammé, ils jouaient de toutes leurs forces, de tous leurs souffles, de toutes leurs âmes. Et alors que Gaby s'apprêtait à les rejoindre, j'ai perdu le contrôle.

Mon cœur a ralenti d'un seul coup, la musique s'est accentuée dans mes tympans, frappant désormais aussi fort sur mille enclumes. Je ne voyais plus rien, mais je sentais tout. Je me suis pris de plein fouet les hurlements de joies, de la joies à l'état pure sans aucune nuance. C'était si puissant que cela m'anéantissait. Une pluie d'angoisse vint brûler ma peau telle de l'acide et je mordis violemment mes lèvres pour ne pas hurler.

J'étais consciente que tout cela se passait dans ma tête, mais la douleur était si réelle que j'avais du mal à discernée la réalité, la musique, des milliards de chuchotements qui entrait dans mon crâne. J'essayai de récupérer ma respiration, mais s'étais comme si je me noyais, un océan de sentiments qui ne m'appartenait pas.

Mes jambes finirent par me lâcher, je sentais le sol à mes genoux et le sang qui collait de mes lèvres. Ce sont les seules choses qui me permirent de rester consciente, de ne pas hurler. De ne pas devenir folle, définitivement. Bientôt, alors que j'avais la sensation d'être placée au centre de la fosse des enfers, j'entendis une voix familière.

-Athénaïs ! Athénaïs, répond moi ! Qu'est qui se passe ?

Logan. Je peinais à retrouver mes mots, je ne m'entendais qu'à peine parler.

- Fais moi sortir, vite.

Ce jour-là, je ne vis pas que j'étais assise dans une flaque de sang, que la totalité de mon corps tremblait comme secouée d'une terreur complète. Je ne vis pas non plus que Maya me voyant au sol avait cessé de chanter et appeler à ce que l'on m'aide. Je ne vis pas Logan, qui comprenant que cela n'était clairement pas normale m'avait tirée à l'extérieur tandis qu'Eliott éparpillait la foule de curieux.

 Logan me fit m'asseoir sur le bord d'un trottoir. Déjà les sons redevenait normale et peu à peu ma vue s'éclaircit.

- Tu te sens mieux ? - Je pense. - Tu vas m'expliquer se qu'il t'arrive ? - C'est une très longue histoire, fis-je d'une voix encore trop sourde pour être assurée. - Je m'en fiche, on parlera toute la nuit s'il le faut, mais je veux comprendre. On est dans la même équipe, non ? - Je suppose fis je avec un demi-sourire. - Alors je dois savoir quoi faire quand tu fais ce genre de crise, parce que ce n'est pas la première et ça commence à devenir flippant.

Je regardais la rue autour de moi, les fumeurs n'était qu'a quelques mètres et les premiers fêtards quittait la fête par petite vague. On se chuchotait tout bas en passant près de nous, aucun doute, j'avais fait sensation.

Je me levais vacillante. Je tenais d'une main un mouchoir contre ma lèvre transpercée et de l'autre, je pris Logan par le bras pour le faire avancer. - Ça fait dix ans. Il s'arrêta net. - Dix ans ! - Chut ! Je perçoit des choses que je ne devrais pas percevoir depuis, mes dix ans, mais les crises ça ne fait que quelques mois et ça empire - Comment ça, tu perçois des choses ?