Je l'ai juste menacée de lui trancher la gorge avec mes patins

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D'habitude, je ne suis pas très démonstratif, j'ai cette sorte de fierté personnelle qui m'empêche de pleurer quand je le voudrais, m'oblige à cacher mes sentiments derrière l'humour et l'ignorance.

Mais là ça devenais compliquer, la fin de la journée fut horrible. Je suis resté auprès d'Eliott m'efforçant de lui donner le sourire, mais dans ma tête y avait toujours la même idée qui tournait en boucle, cette idée peut être insignifiante, une sorte d'intuition malsaine, tellement ignoble que j'en aurai probablement fait des cauchemars jusqu'à la fin des temps si Athénaïs n'avait pas acceptée de m'écouter.

Quand je lui en ai parlé elle a décidée qu'il nous fallait un endroit où l'on pourrait discuter au calme. Elle a choisi la patinoire. Oui, cette fille est une énigme.

À cette heure, il n'y a personne.Nous vivons dans une petite ville et il y a des heures de creux quelle connais visiblement. Elle est là, au centre de la glace translucide.Elle tourbillonne, vole et virevolte, on dirait qu'elle a fait ça toute sa vie.


Elle ressemble à un ravissant petit papillon aux ailes aussi sombres que ses cheveux. Un papillon avec une grosse écharpe de laine rose.

- La dernière fois que je suis venue ici s'était avec l'école, j'avais 11 ans et j'ai était viré parce que j'avais menacé une fille de lui trancher la gorge avec mes patins...

Elle rit en s'approchant.

- Moi je viens ici tout les samedi pendant les heures creuses depuis mes 7 ans. Esque cette fille t'avais piqué ton goûter ?

-Non, elle voulait être mon amie.

- Yerk, je comprends une vraie folle.

-Je n'étais pas très sociale, ne me juge pas.

-Sans rire ?! Tu crois vraiment que je viens passer des heures ici pour socialiser ?

-Certes.

- Bon, alors pourquoi on va tous mourir ?

- D'abord, il faut que je te montre quelque chose.

Je sortis de ma poche un petit morceau de journal plié en quatres, la date imprimé en haut de la page remontait loin en arrière. Le titre quant a lui était plutôt explicite.

"Incendie Meurtrier en plein cœur de Halsey Ouest"

Elle lut la suite de l'article, mon souffle était suspendue, mais s'était important qu'elle sache.

En fait, cet article relatait de l'événement qui avait détruit ma famille quand je n'avais que 6 ans. Un soir d'hiver, il y a 10 ans, ma petite famille vivait dans une jolie maison au cœur de Halsey Est.

Elle fut réveillée par un immense incendie.

Une explosion inexplicable dans le garage.

Cette nuit fut la plus horrible de ma vie bien que je n'en ai que peu de souvenirs, j'étais dans le salon au moment de l'explosion et j'ai étais projeté à travers la baie vitrée . C'est comme ça que j'ai survécu, plusieurs semaines dans le coma, des cicatrices à jamais marquée au fer-blanc dans ma peau, mais ce soir-là, j'ai perdue la personne la plus importante de mon petit monde.

Sous le ciel sombre de fumées et rougeoyant de chaleur où je m'étais évanoui Matthew à pousser le dernier souffle de sa toute petite vie.

Si la ville a rapidement oublié les événements, ma famille ne s'en est jamais remise, mes parents ont décidée de faire chacun leurs vies se plongeant corps et âmes dans leur travaux respectif laissant le petit-enfant détruit et brûler que j'étais se construire seul sur les cendres de sa famille presque parfaite.

Je n'aime pas en parler, beaucoup connaissant l'histoire et cela doit contribuer à ma réputation, mais la seule personne avec qui j'en ai parlé s'est Eliott.

Donner cet article à Athénaïs, c'est mettre mes cicatrices à vif.

Mais probablement, pour la première fois de ma vie, je n'ai pas les mains qui tremble en y pensant.

Sans savoir vraiment pourquoi je lui fais confiance.


- Je suppose que si tu me laisses lire cet article, c'est que tu penses que je peux t'aider à résoudre quelques choses ?

- Oui

- Tu penses que ça aurait un rapport avec le garage des Hoopers ?

- Bonne déduction

-Je suis journaliste et je commence à avoir une idée de comment, tu réfléchie.

-Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai comme l'étrange impression qu'il y a un lien.

- Même heure, mêmes types accidents. On pourrait croire à des coïncidences, mais je ne crois pas aux coïncidences.

-Pareil, mais là je sais pas quoi faire .

-Leçon n°1, quand on ne sait pas comment commencer, on retourne le problème. Si ce n'était effectivement pas une coïncidence, cela voudrait dire que c'est quoi ? Une sorte d'incendie criminel ? Et dans ce cas pourquoi les Hooper et ta famille ?

-Mes paren... Ma mère a beaucoup d'ennemies.

-Des ennemies pyromanes ?

- Tu n'imagines même pas...

-Bon, et les Hooper alors ? Tout le monde les adore non ?

-Oui et puis pourquoi 10 plus tard ?

Notre réflexion dura jusqu'à la fermeture de la patinoire, nous avions étalé nos idées dans la glace et elle avait raison, le froid ça rassure. Je suis vraiment content de lui en avoir parlé. Elle ne m'a pas vraiment rassurée, mais elle m'a écouté et ne m'a pas prise pour un taré. C'est plutôt appréciable. En sortant , avant de partir elle se retourne vers moi :

- Merci de me faire confiance. Je sais que ce n'est pas évident de parler de ça vie quand elle est aussi...

- Déprimante ?

Elle hoche la tête.

- J'aurais dit sombre, mais c'est l'idée. Elle me lança ce petit sourire de renard futé qui lui va si bien.


- Tu le savais, non ? Pour l'incendie, tu étais au courant, je me trompe ?

- Je ne savais pas quels était les circonstances, ni pour ton frère, mais j'avais deviné pour t'es mains.

Je baisse mon regard vers les larges bandes de cuir qui recouvrent mes deux mains, celle qui cache tant bien que mal mes brûlures, ces douloureux tatouages d'une nuit qui restera à jamais gravée dans mon histoire.

Meurtres à HalseyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant