Lettre à ceux qui restent

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 Je ne sais pas si j'arriverais à écrire cette lettre jusqu'au bout, mais j'essaierais, par ce qu'il le faut. Je ne sais pas non plus si vous la trouverez, mais si c'est le cas sachez qu'elle a été écrite un samedi du mois de juillet, dans la chaleur délicate du coucher de soleil après un après-midi que nous avons passer a discuter en terrasse avec nos milkshakes chocolatés. Si j'écris cette lettre, c'est parce que je suis consciente que mes choix ces dernières années vont m'entraîner plus loin que je ne l'aurais pensée. C'est parce que je vous aime de tout mon cœur et que je ne veux pas avancer plus loin dans les eaux troubles qui sont désormais ma vie sans vous expliquer, ne serais ce qu'un peu les raisons de ces décisions. Je vais surement mourir bientôt, je le sais, je le sens et je vous dois des explications.


Il y a deux ans, j'ai découvert des sensations que je ne saurais expliquer, j'avais l'impression de tout comprendre, de tout voir. Je lisais dans les murs, les meubles, n'importe quels objets, toutes sortes de choses que je ne pourrais décrire autrement que par sentiments inconnus.

J'étais perdue et je ne vous est rien dit, parce que j'ai eu l'impression de devenir folle. Sans que je comprenne vraiment pourquoi, un soir, mes nouvelles sensations m'ont poussée dans la forêt. J'y ai vue des adolescents plutôt flippants avec des masques et des couteaux qui récitaient des phrases semblables à des sortilèges sortie de grimoires médiévaux. Je n'en comprenais pas la langue, mais ils me sont apparu familiers. Lorsque les lecteurs se sont aperçus de ma présence, ils m'ont scrupuleusement observé comme s'ils découvraient une nouvelle espèce humaine. J'ai en très peur et je dois vous avouer que ce soir-là, j'ai hésite à vous rejoindre au plus vite pour vous raconter ma découverte, mais je ne l'ai pas fait, parce que j'ai pensé que vous ne comprendriez pas. C'est probablement vrai, mais aujourd'hui, je n'ai plus le choix. À partir de ce soir-là, l'étrange organisation, toujours sans prononcer d'autres mots que leurs récitations, ont entrepris de me former. Chaque soir, ils m'emmenaient dans la forêt et m'apprenaient le maniement d'armes, à monter aux arbres, à escalader une falaise et à préparer d'étranges mixtures qui semblaient amplifier mes sensations.

Au début, je me débattais un peu, mais petit à petit, je me suis laissé faire, happée de curiosité, je me plongeais dans une quête de sens à toute cette histoire. Au bout de six mois, une jeune femme vêtue tout de cuir comme les autres, mais sans masque effrayant vient me voir et me parla dans notre langue. Elle m'appela petite fille tout le long de notre discutions et m'expliqua que mes sensations étaient un don, un don qui permettait de voir l'étrange de cette ville, de voir ce que les autres ne peuvent voir, mais que ce don devait être exploité, qu'ils avaient besoin de moi pour leurs missions. J'ai essayé de refuser, mais chaque soir mon "don" me réveillait dans un hurlement, il était si puissant désormais qu'il me brûlait de l'intérieur et je ne pouvais me battre contre lui.


 C'est là que le piège s'est refermé. J'étais prisonnière de ses sensations et j'avais besoin des étranges créatures à têtes de renards qui rôdaient dans les bois pour y survire, alors j'ai accepté leurs missions. Je ne peux vous les décrire, car si cette lettre était découverte de mon vivant, je ne le reste pas longtemps. Sachez seulement que je me suis emportée, je me suis laissé aspirer par l'adrénaline de ces missions dans l'étrange sans en réaliser les conséquences, mais comme tu le dit si bien Maya, nous ne sommes que des enfants, parfois nous jouons juste encore un peu. Aujourd'hui, je me suis fait de puissants ennemies que je ne pourrais vaincre.


Si vous chercher des réponses vous les trouverait auprès des renards, mais ils ne se montre que rarement, en fait uniquement pour les personnes qu'ils estiment dignes de leurs savoirs. J'avoue ne pas réussir à finir cette lettre, si c'est comme je le pense les derniers mot que je vous laisse, j'aimerais qu'il exprime toute la force de notre amitié et à quel point je m'en veux de ne rien vous avoir dit, de vous laisser sans autres explications que cette lettre. Mais maintenant il est trop tard, je ne peux vous laisser que quelques conseils : ne vous fiez pas aux personnes de cette ville, ici personne n'a l'air de ce qu'il est et surtout n'ayez aucun remords, j'ai cessé d'exister tel que vous me connaissiez il y a déjà deux ans. Je vous laisse avec tout mon monde et vous embrasse, votre amie Nina.

Meurtres à HalseyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant