Nicolas se réveilla comme chaque matin depuis plusieurs jours, sur un vieux tapis dans la pièce à vivre de la petite maisonnette de Désirée. Son lit ne lui posait pas de problème, après avoir dormi sur un rocher pendant cinq ans, puis avoir enchaîné les cachots et autres endroits peu confortables durant des années, ce tapis était digne du lit d'un roi. Il appréciait se réveiller en entendant l'océan et les oiseaux piailler. Tout ici semblait plus serein et moins dur. Comme si la vie qu'il vivait était qu'un terrible cauchemar duquel il se réveillait enfin.
Il sortit de la chaumière tout en enfilant des vêtements que Désirée lui avait généreusement donné. Un pantalon marron et épais, une chemise ample blanche à lacets accompagnée d'une veste large en laine munie d'une capuche qu'il appréciait rabattre sur sa tête. Ses chaussures n'étaient pas les meilleures qu'il eut porté jusqu'à ce jour mais c'était toujours mieux qu'être pieds nus.
Il s'avança jusque sur la plage et observa les vagues briller sous le grand soleil qui le surplombait. Désirée le rejoignit rapidement et se posta à ses côtés. Ses longs cheveux blonds étaient lâchés et elle portait une robe ample, longue jusqu'à ses mollets.
— Comment te sens-tu ? Demanda-t-elle.
— J'ai moins mal à la cuisse, je te remercie pour les soins que tu m'as apporté.
Elle sourit tout en observant les vagues alors Nicolas lui jeta un regard.
— Je ne parle pas seulement de ceux-ci, mais aussi les soins de mes brûlures et multiples plaies que j'ai pu avoir.
— Ça me fait plaisir de pouvoir t'aider.
Nicolas inspira profondément.
— J'ai connu un homme aussi généreux que toi, lui et ses enfants m'ont tellement apporté. Quand je pensais que les Hommes étaient des monstres qui ne valaient pas la peine, je suis tombé sur lui et j'ai changé d'avis. Il existe encore des gens dotés de bon sens et d'une générosité incroyable. Vous êtes si rares.
Elle plongea son regard dans le sien et sourit. Un sourire si lumineux. Elle posa sa main sur son bras.
— J'ai une surprise pour toi ! Dit-elle avant de tourner les talons et de courir jusqu'à sa maison.
Nicolas fronça les sourcils. Elle finit par revenir, un arc à la main, un carquois remplit de quelques flèches. L'arc était grand, simple mais l'intention de Désirée réchauffa le cœur de Nicolas. Elle le lui tendit sans quitter son beau sourire.
— J'ai toujours su qu'on se reverrait un jour, à ton départ, je me suis dit que le jour où nous nous reverrions, je t'offrirai un arc comme je sais que tu aimes tirer avec mais que tu n'en as pas. En voici un, je l'ai fait moi-même, les flèches aussi, j'espère qu'il te portera chance.
Nicolas le saisit et le détailla. C'était bien la première fois qu'il recevait un présent et il ne pouvait nier que celui-ci lui faisait plaisir. Tirer à l'arc avait toujours été une passion pour lui, de laquelle il n'avait jamais pu profiter pleinement. Il glissa ses doigts sur la corde et sourit.
— Je n'ai rien à t'offrir... souffla-t-il.
— Ton amitié me suffit amplement.
— Merci beaucoup.
Désirée continuait de sourire puis lui demanda de la suivre. Ils marchèrent un moment, le carquois sur le dos, Nicolas se sentait complet, ou presque. Il avait enfin un arc rien qu'à lui, une arme qu'il garderait toujours près de lui, comme un porte bonheur.
Désirée lui expliqua que les montagnes qui surplombaient l'île empêchaient les bateaux d'accoster. On racontait qu'une tempête faisait rage et qu'on ne pouvait approcher l'île que par un seul côté. Les autres étaient condamnés, peu de marins arrivaient jusqu'ici. Encore aujourd'hui, personne n'avait passé les montagnes pour voir ce qu'il se cachait derrière.
VOUS LISEZ
Le Maître des Dragons : La Vallée Oubliée
Viễn tưởngLe monde a souffert, des villages entiers ont été détruit sous le règne du roi Djafar. Dorénavant mort, Nathaniel a pris le pouvoir et compte bien le garder tout en veillant à la sécurité du Royaume d'Ador. Depuis les drames liés aux dragons quelque...