Le Maître des Dragons : La Vallée Oubliée

Mission sauvetage

— Comment t'en es-tu sorti ? Souffla Hugon tandis qu'Archibald affûtait la lame de son épée à l'aide d'une pierre.

Il lui jeta un regard. Le jeune seigneur était adossé contre l'arbre, mal en point et le fixait en attendant sa réponse.

— À vrai dire... je ne pourrais pas vous répondre, commença le jeune homme en reprenant son occupation. J'ai perdu connaissance et je me suis retrouvé ici comme par magie.

— Tu as été dépouillé...

— Oui... manquerait plus qu'on me vole mes bas et je serais nu comme un ver.

Archibald poussa un profond soupir.

— Plus sérieusement, on doit retrouver Yselda et récupérer nos affaires, reprit-il.

— Je ne suis pas certain que l'armure royale soit une bonne idée... déclara Hugon en songeant aux mercenaires du roi.

— On s'en fiche, si on doit aller sauver Yselda c'est maintenant et non pas dans trois jours, grogna Nicolas.

Hugon ne lui avait pas encore parlé. Certainement car il n'osait pas. Malgré le peu de vêtements qu'il avait sur lui, Nicolas restait intimidant quand on savait tout ce qui était conté à son égard. Ses multiples cicatrices et ses yeux jaunes auraient mis quiconque mal à l'aise. Non pas car il était repoussant mais plutôt car il dégageait un mystère aussi troublant que celui des dragons.

Archibald se leva et fit craquer ses épaules. Son nez était bleu et gonflé, rendant son visage ingrat et peu esthétique. Nicolas lui, gardait son bandage, le doigt cassé terriblement douloureux.

Hugon resterait contre l'arbre avec Amaury et attendrait leur retour. Il espérait qu'ils reviennent. Car seul avec un enfant, il ne survivrait pas.

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Nicolas et Archibald s'aventurèrent dans l'étrange forêt en bord de mer. Ils enjambaient d'énormes racines d'arbres, enfonçaient leurs pieds nus dans les fourrés et quelques plantes piquantes, glissaient dans la terre humide et suaient sous cette chaleur insoutenable. Les oiseaux piaillaient, le vent soufflait dans les feuillages. Une île paradisiaque en perspective et pourtant...

— Yselda et toi faites confiance à cet homme ? Demanda Nicolas après un long silence à déambuler entre les arbres.

— Il nous a sauvé, alors oui. Il veut se venger de Theobald et son armée de chasseurs.

— Pourquoi ?

— Ils pillent, violent et tuent, sans raison valable. Hugon n'est pas un seigneur qui se fiche de son peuple. Il cherche à les protéger et est prêt à se rendre sur un champ de bataille pour ça. Il est admirable, d'autant plus qu'il est aussi jeune que nous.

— Je ne lui fais pas confiance.

— À qui fais-tu réellement confiance, Nicolas ?

Ce dernier releva la tête pour regarder Archibald qui poussait des feuilles de son chemin. Il ne répondit rien. La seule personne à qui il avait réellement fait confiance, c'était Yselda. Lui laissant la chance de gérer une armée et faire régner la paix. Il avait eu foi en elle et ne s'était pas trompé. Il l'admirait pour cela. Néanmoins, il considérait Archibald comme un ami, sa confiance lui était destinée. Visiblement, il ne s'en rendait pas compte. Ses deux amis étaient les seules personnes qui comptaient réellement pour lui, tous les deux lui avaient prouvé qu'ils étaient dignes de sa confiance.

— Tu étais amoureux d'elle ? Amoureux d'Yselda. Ou tu as toujours été dévoué à Ivène ? Questionna Archibald.

Nicolas soupira tout en regardant ses pieds pour ne pas se blesser.