Le lendemain, je me réveil avec le besoin de mettre un peu d'ordre dans ma vie. Depuis plusieurs jours, j'ai l'impression de ne plus rien contrôler. Quoi de mieux, pour ça, que de commencer avec un changement capillaire ?
- Rah putain, grogné-je en jetant mon portable sur le lit.
Julie, affairée à plier ses affaires, me lance un regard interrogateur.
- C'est le quatrième coiffeur que j'appelle qui est fermé le lundi, lui expliqué-je, désemparée.
- Il y a une solution.
- Laquelle ?
- Attend demain, lâche-t-elle d'un air las.
- Tu comprends pas Ju', et puis demain je n'aurai pas le temps, on part après le petit déjeuner.
- Alors tu iras en rentrant sur Paris.
Je soupire.
- Laisse tomber.
Je me lève de mon lit, prête à quitter la chambre. Julie est particulièrement irritante. Je ne peux pas lui en vouloir en vue des derniers événements.
Je sors de la chambre et tombe nez-à-nez avec Lydia, sur le pallier. Elle semble sortir de nul part.
- Bonjour Thaïs, j'ai entendu dire que tu avais besoin d'une coupe ?
Cette femme a des pouvoirs magiques. Je baisse les yeux sur ses mains, elle tient une sacoche mauve.
- Vous êtes coiffeuse ? lâché-je, estomaquée.
- Pas professionnelle, mais disons que je me débrouille. J'ai consacré une partie de ma vie à l'humanitaire et tu sais, à force de couper les cheveux des personnes dans le besoin, j'ai pris le coup de main.
Je souris. Je comprends pourquoi ma grand-mère aimait tant Lydia, elle est extraordinaire.
- Si ça ne vous dérange pas.
- Ça me fait plaisir et bon sang, arrête de me vouvoyer ça me colle vingt piges de plus, même si je suis plus toute jeune.
J'éclate de rire. Elle me suit jusqu'à la salle de bain où je m'installe sur le vieux tabouret que j'ai toujours connu dans le coin de la pièce.
- Tu veux quoi, comme coupe ?
- Un carré, s'il te plaît.
Je n'ai pas coupé mes cheveux depuis au moins deux ans, ils m'arrivent maintenant au milieu du dos et les pointes commencent à fourcher.
Après un rapide shampoing, la tête dans le lavabo, elle ouvre sa sacoche qui contient du matériel de coiffure.
- C'est une teinture ? demandé-je en repérant une boite coloré entre deux brosses.
- Oui, c'est du blond. Je l'avais prise pour moi mais finalement je préfère garder mes cheveux blancs.
Je me contente d'hocher la tête.
- Elle t'irait à ravir, je peux te la faire si tu veux, suggère-t-elle.
- Je n'osais pas demander.
Elle éclate de rire puis me donne une gentille tape sur la tête.
- Tu me rappelles quelqu'un, souffle-t-elle à mi-voix.
Elle commence par me couper les cheveux puis applique la teinture. Refusant que je me regarde dans le miroir entre-temps.
Une heure plus tard, après le rinçage puis le séchage, elle me prend pas les épaules pour me positionner devant le miroir.
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Breathe [gxg]
RomanceÀ 22 ans, Thaïs mène une vie libérée et épanouie, entourée de son petit cercle d'amis. Un jour, son quotidien est bouleversé par un événement familial qui va l'obliger à retourner dans le village où elle passait tous ses étés, enfant. Des secrets...