Chapitre 22

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Après le dîner, mon mal de crâne semble s'être calmé. Julie avait raison, mon corps était perturbé par le manque de nourriture.

Après les embrassades, j'insiste pour raccompagner moi-même Lydia jusqu'à la gare.
À Paris, je n'ai pas souvent l'occasion de conduire mais dès que je démarre la vieille 106 rouge, les reflex reviennent.

- J'ai vu que tu as trouvé la boîte de ta grand-mère, dit-elle lorsque nous quittons la cour.

- Oui, j'ai vu qu'elle menait sa petite enquête, je pense qu'elle recherchait Julien.

- Oui exact, elle l'avait évoqué. Elle m'avait dit qu'il savait peut-être où se trouvait sa sœur. D'ailleurs, à l'hôpital elle m'avait dit qu'il fallait que tu aies cette boîte, au même titre que le carnet qu'elle m'a donné ce jour là.

- Justement, j'ai une question à ce propos.

- Je t'écoute.

- Pourquoi Adèle l'a chargé de me remettre ça ?

Lydia met quelques secondes avant de répondre.

- Je ne sais pas, elle ne m'a rien dit de plus et je n'ai pas insisté. Qu'est-ce-qu'il contient ? Si ce n'est pas indiscret.

- Ce sont ses dessins, les derniers sont des portraits de moi. Je ne pige pas, elle m'a bien fait comprendre qu'elle ne ressentait rien pour moi, ou du moins, rien de sérieux.

- Tu dois bien avoir une idée, au fond de toi. En tout cas, il y a une raison pour qu'elle t'ait donné ça. Tu as tenté de la chercher sur internet ?

- Bien sur, j'ai tout essayé.

Je m'engage sur le parking désert de la petite gare et me rapproche de l'entrée.

- Nous y voilà.

Lydia se penche pour récupérer son bagage sur le siège arrière et sort de la voiture. Je la conduis jusqu'à l'unique quai, nous sommes pile à l'heure; le train approche avec un grincement métallique. Éblouie par les phares, je place ma main devant mon visage pour réussir à voir Lydia. Cette dernière me fait une bise chaleureuse avant de me prendre dans les bras.

- Tu es une jeune femme formidable Thaïs, je sais que tu vas la retrouver. Tiens moi au courant, d'accord ?

J'hoche la tête et ressers mon étreinte dans son dos. Elle va me manquer.

- À bientôt j'espère, lancé-je avec un grand sourire pour dissimuler mes yeux humides.

Après s'être hissée dans le train, elle se retourne pour me lancer un dernier signe de main.

- Je pense que tu devrais reporter ton attention sur cette boîte, de même pour le carnet. Prend soin de toi, Thaïs.

Son sourire disparaît derrière la porte automatique. Je reste interdite sur le quai quelques secondes puis saute dans la voiture, déterminée à suivre ses conseils. Comme elle, je suis convaincue que la réponse se cache quelque part.

À mon retour à la maison, je passe devant Julie pour retourner dans la chambre de mes grands-parents, c'était sans compter que cette dernière me barre la route.

- Tu avais dis que tu irais au lit, Tee.

- Je vais mieux, t'inquiète pas.

Elle fronce les sourcils et en secouant la tête avant de s'écarter. Elle aussi doit me prendre pour une gamine immature mais à cet instant, j'en ai absolument rien à faire.

Breathe [gxg]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant