Chapitre 18

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- Et quand je suis arrivée, elle était détruite ! Il ne reste plus rien ! m'insurgé-je le soir-même en faisant les cent pas dans la chambre.

Julie hausse les épaules sans réagir davantage. Assise en tailleur sur son lit, elle joue avec sa veille peluche d'un air absent.

- Tu veux bien te calmer ? rugit-elle subitement. La journée a été assez compliquée, on a enterré mamie et après tu as fugué, on était morts d'inquiétude.

- Je suis rentrée, c'est le principal. Et je suis majeure je te rappelle, répliqué-je sur la défensive.

- Ouais bah alors pourquoi tu te comportes encore comme une gamine ? Tu t'es littéralement enfuie de l'église après les funérailles de notre grand-mère sans prévenir personne et tu te pointes deux heures après, furieuse car ta putain de cabane est détruite ? C'est quoi ton problème sérieux ?

Julie est maintenant rouge de colère, elle se lève de son lit et quitte la pièce en claquant la porte derrière elle, furieuse.

La serviette, dans laquelle j'ai enveloppé mes cheveux pour qu'ils sèchent, tombe à mes pieds, au même titre que mon égo.

Soudain, je réalise à quel point j'ai agis égoïstement. La culpabilité et la honte s'emparent de moi. Julie a raison, mon comportement est odieux. Je n'ai jamais autant voulu revenir en arrière de toute ma vie.

J'entends que la sonnerie retentit au rez-de-chaussée, sûrement une vieille tante qui vient profiter d'un repas gratuit. De toute façon, j'ai bien trop honte de moi pour descendre saluer qui que ce soit.

Je tends néanmoins l'oreille et reconnais une voix familière, je me précipite à la porte pour mieux entendre et mes doutes sont confirmés. Sans réfléchir, je dévale les marches quatre à quatre et rejoins le salon où je retrouve mes parents, ma cousine et mon grand-père, qui salue Lydia avec une poignée de main.

Elle lève un œil vers moi quand je m'approche et me salue d'un sourire.

- Voici Lydia, je l'ai invité pour dîner, c'était la meilleure amie de ma mère, annonce mon père avec un sourire triste.

Je ne peux m'empêcher de jeter un regard à Lydia par dessus son épaule, elle me lance un clin d'oeil amusé.

Alors que nous nous plaçons de chaque côté de la table, je veille à me mettre à côté de Lydia, en espérant que ce repas semblera moins long avec elle.


À la fin du dîner. je sors prendre l'air dehors. J'avais vu juste, Lydia a animé tout le repas, nous racontant les bons souvenirs qu'elle avait avec ma grand-mère en omettant soigneusement de dire qu'elles avaient été en couple, sûrement pour éviter à mon père de s'étouffer avec sa salade. Quant à Julie et ma mère, elles ne m'ont pas adressé la parole une seule fois, ni même considéré. J'imagine que je ne peux pas vraiment leur en vouloir.

Je me souviens de l'existence de mon portable quand ce dernier vibre au fond de la poche de ma veste. J'y plonge la main pour le consulter.

J'ai six appels manqués. Trois d'Ambroisie qui a dû essayer de me joindre toute la journée, deux de Quentin et un de Gabriel. Voyant que je ne répondais pas, ils m'ont tous les trois laissé un message vocal. J'hésite à les consulter puis abandonne l'idée. Je les rappèlerai demain ou après-demain, je n'ai pas le courage d'affronter leur inquiétude et leur pitié.

Je m'assois sur le banc de pierre, qui n'a pas bougé depuis la dernière fois que je m'y suis installée, cinq ans auparavant. Je ne peux m'empêcher de repenser à la dernière discutions qui a eu lieu ici, c'était avec Julien.

Breathe [gxg]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant