Chapitre 5

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Juillet 2014

- Et celle-là ? Comment tu la trouves ? me demande Julie en tournant sur elle même, le jupon de sa robe blanche virevoltant gracieusement.

- Elle est magnifique, même si j'ai une préférence pour la bleu, celle-ci fait trop chic.

Elle fait une moue de réflexion puis approuve et attrape la robe bleue.

- T'as raison, merci ! Tu mets laquelle toi ?

- J'ai amené celle avec les manches évasés, je ne l'ai jamais mise, je sais pas si elle me va.

- Essaye-là, je suis sûre qu'elle va t'aller.

Julie retourne près de son lit pour enfiler sa robe tandis que je me dirige vers l'armoire pour chercher ma robe blanche.

Ce soir, nous avons décidé d'aller au bal d'été du village, une vielle tradition pour fêter le début des moissons.

Je retire mon t-shirt large et mon short en jean pour enfiler ma robe. Julie vient m'aider à boucler la fermeture dans le dos puis me fait tourner vers elle. Ses yeux s'arrondissent.

- Thaïs ! Tu es carrément canon ! Elle est parfaite, elle met ta taille et tes longues jambes en valeur.

- Tu es superbe aussi, je suis sûre que le fils du fermier va tomber comme une mouche.

- Tu crois ?

Je la prends par les épaules pour la tourner vers le grand miroir sur la porte de l'armoire.

- Regarde-toi, qui ne tomberait pas sous le charme ?

Julie était absolument splendide dans sa robe bleu qui laissait entrevoir le haut de son dos.

Elle sourit, les pommettes roses.

Après un rapide passage par la case maquillage, nous descendons au rez-de-chaussée. Nos grands-parents sont devant leur jeu télévisé. Quand elle nous voit, ma grand-mère pousse un cri tandis que mon grand-père manque de s'étouffer.

- Les filles vous êtes ravissantes ! Hein Raymond ? Ce qu'elles sont belles nos petites filles.

Mon grand-père approuve d'un signe de tête en continuant à tousser.

- Ça va aller pour descendre ? Tiens un peu de sous pour la buvette, insista ma grand-mère en déposant un billet au creux de ma main.

- Ça va aller mamie, t'en fais pas, il fait même pas encore nuit. On a la permission de minuit ?

Elle éclata d'un rire rauque, à cause de la cigarette.

- Tu t'appelles pas Cendrillon à ce que je sache. Rentrez quand même avant le lever du soleil sinon vous allez être épuisées demain.

- Cool, merci mamie.

Elle nous conduit jusqu'à la porte.

- Amusez-vous bien les filles ! ajoute-t-elle avec un clin d'œil.

Nous traversons la cour et nous engageons sur le petit chemin de terre. Le chien des voisins se met à aboyer en nous entendant. Sans se consulter, nous accélérons le pas pour passer le plus vite possible devant la ferme.

Depuis une semaine, date à laquelle la fille du voisin nous a découvert dans sa cabane, nous l'évitons. Quand elle nous a prit sur le fait, nous avons déguerpis sans un mot, comme des gamines. J'ai regretté par la suite et j'ai attendu de la croiser pour aller m'excuser mais je ne l'ai pas revu depuis.

Au bout d'une bonne dizaine de minutes de marche, nous arrivons à la place du village, joyeusement décorée avec des guirlandes et des fanions. Tout autour du kiosque de dressent des tables dont des bottes de foin font office de banc. Il y a également une estrade en bois pour danser et un orchestre à côté de la buvette.

Breathe [gxg]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant