Jour 31

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À peine réveillée, je sens une atmosphère pesante. Le taux d'hydrométrie est plus élevé que d'habitude. Au moindre mouvement, je sens la transpiration couler le long de mes membres. Les cordes glissent entre les doigts. Les gars sont torses nus sur le pont et leurs corps luisent sous le soleil. Il fait lourd et chaque mouvement est un effort. Nous parlons peu, seulement l'essentiel. Puis, le ciel se couvre peu à peu. De gros nuages sombres envahissent le ciel. C'est beau un ciel d'orage. Des grosses gouttes d'eau éparses, tombent çà et là. Nous avions prévu l'orage et rangé et mis à l'abri le matériel. Il va tonner fort bientôt. Il fait si sombre que nous avons du mal à croire que nous ne sommes qu'au milieu de l'après-midi. Au début, nous sommes restés sur le pont, à recevoir les quelques gouttes avec délectation, puis, nous nous sommes tous rassemblés à l'intérieur, à la lumière d'une lampes, nous nous sommes regardés, sans rien faire. Nous attendons que l'orage passe. Nous somme brinqueballés au gré des vagues. Nous sommes minuscules sur l'immensité. Au dehors, les éclairs fussent de toute part et les coups de tonnerre qui se succèdent sont assourdissants ; mais enfin, peu à peu, ils s'espacent dans le temps. Nous tentons une sortie. L'orage semble passé. La pluie, plus fine, se calme au fur et à mesure. Le mauvais temps n'a duré qu'une trentaine de minutes, mais le temps nous a paru une éternité. 

60 jours en mer - on est tous dans le même bateauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant