Jour 61

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Je n'ai pas autant dormi que ce j'aurais pensé. Les rayons du soleil baignent de lumière ma petite chambre. Finalement, elle n'est pas si miteuse que cela. Bien sûr, les draps sentent la poussière, les murs l'humidité, la fenêtre est cassée et les rideaux sont déchirés, mais la décoration est coquette, et sur l'un des tableaux accroché au mur, il y a un voilier.

Une page de ma vie s'est tournée; définitivement. Contre toute attente, j'en suis heureuse. Bien sûr, il va me falloir du temps et de la patience pour que la tristesse et la nostalgie laissent la place aux souvenirs heureux et aux sourires. Bien sûr, je vais encore verser quelques larmes dans les prochains jours, voire les prochains mois quand je repenserai à ces deux mois de folie que je vie qui viennent de s'achever. Bien sûr, rien ne sera plus jamais pareil, mais je suis contente du chemin parcouru. C'était une belle aventure. Je m'approche de ma fenêtre. Un bateau s'en va, une larme coule sur ma joue; une autre arrive ; je ne verrai plus jamais la mer de la même manière. Le bruit du vent dans les voiles me manque déjà, le roulis des vagues sur la coque... Trop d'émotion encore pour moi de si bon matin.

Je rassemble mes quelques affaires qui traînent, en vrac un peu partout sur le lit ; mon œil est attiré par ce papier blanc ligné plié en quatre. Trop d'émotion, vraiment, trop d'émotion pour un samedi matin.

Je relis la lettre d'Amalric.

Merci la vie ! Merci mes Amis! Je vous aime! ...Et vous me manquez... 

60 jours en mer - on est tous dans le même bateauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant