Jour 60

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J'ai toujours détesté les au revoirs, les adieux. Je déteste aujourd'hui. Il fait beau, mais l'air est frais. L'arrivée au port a été terrible. Tout s'est bien passée, mais à chaque nœud qui nous rapprochait du bord, mon cœur s'alourdissait comme les larmes qui embrumées mes yeux.

En débarquant, les accolades furent encore plus longues, comme si nous essayons de garder quelques gouttes de temps juste pour nous. 

Amalric nous a écrit une lettre à chacun. Je la tiens encore bien fort contre moi.

Les larmes me montent aux yeux, dans ma poche, je serre l'enveloppe d'Amalric. Si seulement il pleuvait, personne ne remarquerait que je pleure. Les larmes glissent sur mes joues, je ne cherche même plus à les arrêter. Ils me manquent déjà tous tellement.

Assise sur le lit de ma chambre d'hôtel miteuse, j'hésite. Je ne sais pas si j'ai envie de lire la lettre d'Amalric ce soir... Prostrée depuis quelques minutes, je me décide enfin à ouvrir mon sac, mon unique bagage pour y prendre mon carnet. J'écris le déroulement de la journée, de cette maudite journée où j'ai perdu mes amis les plus proches, les plus intimes... La vie continue, mais rien ne sera plus jamais pareil. Ils restent graver dans le plus profond de mon cœur. Ils y garderont une place privilégiée à vie. Merci la vie. Aujourd'hui, j'ai grandi. 

60 jours en mer - on est tous dans le même bateauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant