Lorsque la lumière perce les ténèbres

8 - La Salle sur Demande

J'émerge doucement, encore à moitié dans les bras de morphée. Aujourd'hui c'est dimanche. Comme à mon habitude, je me lève tôt. Mon corps a comme retenu l'heure à laquelle je me lève tous les jours et je n'ai ainsi pas besoin de réveil ou autre instrument magique, comme utilise Ginny. Lorsque je suis totalement éveillée, de durs souvenirs me reviennent... La tromperie de Ron, et donc la fin de notre couple, le baiser de Drago, oui, il est devenu Drago à présent, et mes possibles sentiments pour lui... Je regarde du côté de mon amie en espérant la voir debout pour pouvoir me confier à elle, mais elle dort encore profondément. Je voudrais la réveiller mais elle risque de me tuer. Ce serait dommage. Malgré tous les problèmes auquels je fais face en ce moment, j'espère encore vivre quelques années. Je décide donc de m'extirper de mon lit pour m'habiller et me préparer en attendant qu'elle se lève toute seule. Trois quarts d'heure plus tard, je suis prête. J'ai mis des habits moldus aujourd'hui : un jean bleu nuit et un t-shirt avec écrit "Courageuse Orageuse 🦁 ". Ginny dort toujours. On va finir par être en retard au petit déjeuner! Je secoue doucement son épaule en lui chuchotant qu'il est l'heure. Elle grogne mais finit par ouvrir des yeux assassins.

«- Je suis fatiguéééée...
- Je sais gin', mais on va aller manger, dépêche toi !  »

À ces mots, Ginny se lève en moins de deux ce qui me fait sourire. Tous les mêmes ces Weasley. Mon cœur se serre à cette pensée. Je baisse les yeux essaie d'oublier cet idiot. J'espère qu'il file le parfait amour avec sa Parvati.

« Hermione, ouhouh ! Ça fait 3 fois que je t'appelle, me dit mon amie en agitant sa main devant mes yeux ! »

Sans réfléchir, je fond en larmes et tombe dans ses bras. D'abord surprise par ce geste, elle referme elle aussi une étreinte solide autour de moi.

«- Hey, tu sais, je suis là pour toi. C' est tellement rare que tu exprimes tes sentiments... Généralement tu gardes tout pour toi en attendant que la situation s'améliore... Tu dois être vraiment touchée pour pleurer ainsi!
- Si tu s-savais, Ginny, hoquetais-je entre deux sanglots...
- Raconte moi tout. »

Alors je parle. Je lui tout, je n'oublie aucun détail, de ma rupture, qu'elle connait déjà, au baiser de Drago et de sa fuite. Je finis par lui dire :

« Bon sang, Gin', je crois que je l'aime, j'aime Drago, Ginny !!! »

Elle garde le silence quelques secondes, pensive. Elle finit par se détacher de moi et me dit d'une voix douce :

« Hermione Jean Granger. Tu ne peux pas t'en vouloir d'être tombée amoureuse d'un garçon. Même si c'est Malefoy. Je suis de ton avis, j'ai envie de croire qu'il a changé, évolué. La guerre et Voldemort nous a tous fait réfléchir à qui nous étions et chacun a réagi à sa manière. Malefoy, lui, est tombé du mauvais côté. Mais il n'est jamais trop tard pour se repentir et sortir des ténèbres. Il a besoin de quelqu'un, et en l'occurrence, c'est toi qu'il cherche. Il doit être plongé dans les remords, il doit probablement se dire qu'il ne te mérite pas et pourtant si. Sois la lumière, Hermione. Sois sa lumière qui percera ses ténèbres. Va lui parler, va t'expliquer avec lui. C'est le meilleur conseil que je puisse te donner. »

Ses paroles me font l'effet d'une claque. Elle a totalement raison, comme toujours et je suis si contente de la compter parmi mes amis. C'est décidé, à midi, car il est trop tard à présent de descendre prendre notre petit déjeuner, j'irai à la table des Serpentard. J'irai, je me planterai droit devant Drago et lui donnerai rendez-vous... Ah tiens. Où pourrai-je lui donner rendez vous ? Déjà se sera ce soir, après le couvre feu à 22h00. Je réfléchirai pendant la matinée à un endroit à lui proposer.

D'ailleurs je n'ai rien de prévu aujourd'hui. Étrangement je n'ai pas beaucoup de devoirs à faire, du moins rien d'urgent et pour une fois dans ma vie, je n'ai vraiment pas la motivation de travailler. Je décide donc de me promener un peu au hasard dans les couloirs afin de tomber sur des gens. C'est sans compter le fait que, le dimanche, tous les élèves restent bien au chaud dans leur salle commune... En plus le temps se rafraîchit de plus en plus et il n'y a de cheminées que dans les salles communes, les dortoirs, la Grande Salle et quelques salles de classe. Je rumine alors mes pensées, seule, tout en marchant dans ses immenses escaliers qui bougent tel des êtres réellement vivants. Soudain, j'entends des rires au loin. Je reconnais bien cette voix ! Je lève la tête avec un sourire et vois comme je l'avais entendue, Agathe Alexander avec ses amies Emma et Catherine ! Cela me fait plaisir de les voir et je vais à leur rencontre.