25 - L'infirmerie

115 6 6
                                    

Je me réveillais doucement. Ma tête menaçait d'exploser, et je mourrais de chaud. Je ne savais même plus où je me trouvais, ni comment j'étais arrivée ici. Mes pensées étaient obnubilées par le sortilège de torture parcourant mon corps, me faisant éprouver la pire douleur qui soit. Je ressentais encore la souffrance, et mes doigts avaient des tics désagréables. J'essayais d'ouvrir les yeux pour échapper à ces images, à ces sensations d'horreur, à ces sentiments d'espoir perdu, mais je n'y arrivais pas. Après moult efforts, je parvenais enfin à les entrouvrir. Grâce aux faibles rayons de lune, apparemment nous étions en pleine nuit, je distinguais le fin matelas blanc sur lequel j'étais allongée à plat ventre. Mes longs cheveux m'obstruaient la vue, mais je pouvais clairement reconnaître la silhouette de Drago juste en face de moi. Son air endormi me rassura. Qu'il était beau, mon blond, même dans le sommeil.

Je m'étirais. Mes muscles endoloris me faisaient souffrir le martyr, et toujours l'abominable voix de Lucius résonnait dans ma tête. La torture, très peu pour moi. Une fois avec Bellatrix m'avait suffi... Je tremblais. Ma cicatrice était violacée. Trop de souvenirs m'assaillaient. Le regard de Lucius, Endoloris. Le regard de Bellatrix, Endoloris. Mon cri, et encore Endoloris. Mes supplications, mais toujours Endoloris. Mes pleurs, mes larmes, mon espoir disparaissant, puis Endoloris. Une lame argentée et froide dans mon bras, aussi. Traçant dans ma chaire à jamais ce mot qui me résume à leurs yeux. Dans mon propre bras, la marque de toutes les horreurs que font subir ces enflures. Marquée comme au fer rouge, cette marque ne partira pas. Jamais. Je ne peux que la fixer et avoir mal. Toujours plus mal. Sans jamais s'arrêter.

«- Hermione, fit une voix endormie ? Tu... Tu pleures ?!
- Drago... Ne... ne t'inquiète pas p... pour moi...
- Hermione ! »

D'un bond il se leva, complètement réveillé, et vint me prendre tendrement dans ses bras. Il embrassa mon front, puis mes cheveux, puis mes joues humides, et finit par un baiser empli d'amour sur mes lèvres. Je n'avais pas la force de lui répondre.

«- C'est fini, princesse, c'est fini. Tout va bien. Je suis là. Plus jamais je... Je... C'est de ma faute. Chut. Ne pleure pas.
- Ce... Ce n'est pas de ta... de ta faute...
- Si. J'aurais dû... J'aurais dû voir que tu n'étais pas toi-même. Avec du recul ça semble évident.
- Tu ne pouvais pas deviner... Nous... Nous étions...
- Nous n'étions pas prêts pour cela. Si, comme tu le dis, ce n'est pas de ma faute, alors je t'en prie ne crois pas que c'est de la tienne. Car ce n'est pas le cas. Pas du tout.
- Je... Je...
- Chh. Je suis là. Tout va bien.  »

Il resserra ses bras autour de ma taille et me berça doucement. Qui aurait cru Drago capable de cela ? Sûrement pas moi durant ma troisième année... Cette pensée m'arracha un petit sourire. Je passai à mon tour mes bras dans le cou de mon petit-ami, mais il se saisit d'un.

«- Hermione... Ta cicatrice. C'est normal cette couleur ?
- Violet foncé ? Et bien, je ne sais pas...
- Je ne pense pas, fit-il, inquiet. Je peux aller chercher Pomfresh pour...
- Drago, non, ne la dérange pas. Je verrai cela demain.
- Tu es sûre ?
- Certaine. »

Je relevai la tête avec effort et força un sourire.

« Ça va toi ? repris-je.
- Ça peut aller.
- Il ne t'a pas blessé ?
- Pas vraiment. Pendant qu'on se battait il m'a eu une ou deux fois, mais rien de grave, sinon Pomfresh m'aurait donné d'autres antidotes.
- Je suis rassurée, alors. Si tu avais été blessé, je...
- Je ne le suis pas. Tout va bien.
- Et Lucius ? On l'a arrêté ?
- Je suppose. Je suis resté éveillé une dizaines de minutes avant de m'endormir comme toi, je n'ai pas eu le temps de capter l'information.
- En tout cas, les elfes nous ont bien aidés. Ce sont grâce à eux si il a été appréhendé.
- C'est surtout grâce à eux qu'on est encore en vie. Sans eux...
- Je pensais naïvement que cette année serait plus calme.
- Avec Harry Potter dans l'école ? Ce garçon nous apporte la poisse depuis la première année.
- Arrête de dire ça, pouffai-je !
- C'est vrai ! Rien qu'avec le troll, Tu-sais-qui a l'arrière de la tête de Quirrel, le basilic, le journal... Je t'en cite d'autres ?
- Je crois que ça ira, marmonai-je.  »

Lorsque la lumière perce les ténèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant