Chuter, vivre et aimer

Quatre mois

Katsuki tapait du pied d'un geste énervé tout en regardant son ami préparer le biberon de la petite. Il n'en revenait pas de voir Eijiro faire comme si tout allait bien alors que ce n'était pas le cas !

Son meilleur ami était devenu une véritable loque ! Il avait maigrit, ne souriait plus, ne parlait presque plus alors que c'était une véritable pipelette et agissait comme un automate ! Un automate ayant pour seul ordre de s'occuper du nourrisson qui gazouillait actuellement dans son cosy, mâchouillant ou plutôt bavant sur son doudou. Le blond grimaça en voyant la pauvre peluche noyée de bave. Plus jamais il n'offrirait de peluche à ce petit monstre baveux d'on il était le parrain ! Il comprenait pas pourquoi Eijiro l'avait nommé Nadeshiko ! Prénom qui symbolise normalement la jeune fille idéale... Ouais non, petit monstre lui allait bien mieux de son point de vue !

Le jeune papa ayant terminer la préparation du biberon, retira délicatement la peluche d'entre les mains de Nadeshiko, la souleva et cala d'un geste mécanique le bébé contre son torse maintenu par son bras alors que celle-ci commença à tété goulûment la tétine du biberon qui lui fut présenter.

Eijiro avait vaguement conscience de la présence de l'homme à l'alter explosif qui continuait à taper du pieds frénétiquement depuis qu'il lui avait ouvert la porte une quinzaine de minute plus tôt, ne lui ayant même pas adresser la parole, retournant directement s'occuper du petit être entre ses bras. C'est seulement quand celui-ci prit enfin la parole avec un sec « il faut qu'on parle » qu'il sortit de sa torpeur, relevant son regard vers son ami.

A la mine colérique qu'abordait le blond, il allait en avoir pour son grade...

- J'ai discuté avec le patron de l'agence. Il va prolonger ton congé paternité d'un mois. Vu ton état il est hors de question que tu reprennes la semaine prochaine.

Mais de quoi lui parlait t-il ? Son travail ? Pourquoi vouloir retarder sa reprise ? Il allait bien et était apte à travailler ! Il c'était même déjà arrangé avec sa mère pour qu'elle garde la petite.

Eijiro n'eut même pas le temps de protester. Katsuki ayant compris le fil de ses pensés reprit d'un ton encore plus colérique.

- N'essaye même pas de me dire que tu vas bien et que tu peux travailler car je te jure que je t'en colle une sinon ! Tu t'es regardé dans un miroir dernièrement ? Car je t'assure que tu ressemble même plus à un héro bordel ! Tu fais pitié à voir ! C'est à peine si tu penses à manger ou de te doucher si je ne viens pas te voir pour te le dire de le faire et c'est à peine si tu entretiens ton foyer et ne sort de chez toi ! Tu n'es plus que l'ombre de toi même !

Le blond avait crier la dernière phrase, faisant pleurer Nadeshiko qui avait cessée de se nourrir entre les bras de son père.

Eijiro baissa la tête vers sa fille, la berçant pour la calmer. Celle-ci se calma petit à petit, attrapant un des doigts de son père de ses petites mains potelées, jouant avec. Il releva son regard, fixant son ami qui fulminait toujours, bien qu'il avait arrêté de crier pour ne pas effrayer une seconde fois sa filleule. L'homme à l'alter de durcissement lui fit un pale sourire par rapport à ce qu'il adressait avant l'accident, faisant grincer un peu plus des dents son meilleur ami.

- Je vais bien... Je peux repre-

- Non.

Katsuki ne lui avait même pas laisser finir sa phrase. Il allait protester, voulant convaincre son ami que tout allait bien mais il entendit distinctement le soupir las du blond avant que celui-ci parte de la pièce, revenant avec un miroir qui était habituellement accroché dans le couloir d'entrer.

Le cendré mis le miroir sous le nez de son meilleur ami en lui ordonnant de regarder le reflet que la glace projetait.

Eijiro suivit l'ordre, voulant éviter que le blond s'énerve une seconde fois.

Il eut un choc.

Ça ne pouvait pas être lui cet inconnu qui le fixait dans le miroir.

Cette personne avait les yeux vide et cernés. Sa peau était pâle, limite maladive. Le visage amincit à la limite d'avoir les joues creuses. Ses cheveux plat et non coiffer était un mélange de rouge et noir étant donner que la couleur fait habituellement n'avait pas été refaite...

Il resta là, les yeux écarquillés devant son reflet. Ça ne pouvait pas être lui... Non ce n'était pas lui ça. Il comprenait mieux l'énervement et inquiétude de son ami à son égard... Ami qui posa une main sur son épaule, reprenant d'un air beaucoup plus calme et doux alors que cela lui ressemblait pas du tout.

- Tu ne vas pas bien Eijiro. Pas besoin de faire semblant avec moi... Mais il faut que tu te reprenne mec... Kaori n'aurait pas aimée te voir devenir comme ça... De plus la petite à besoin de toi... pas d'un robot qui se contente de la nourrir et lui essuyer le cul... Tu peux pas continuer à contenir ta tristesse et faire semblant que tout va bien...

Eijiro baissa son regard sur sa fille, à moitir recroquevillé, sentant les larmes déborder suite au paroles plus que vrai du blond. Il se redressa à demi, attardant son regard sur le petit bout entre ses bras.

C'est la voix tremblante et chargée de sanglots qu'il releva le regard vers son ami et murmura :

- Je suis perdu mec... elle me manque...

La prise sur son épaule se fit un plus plus ferme, Katsuki continuant à le réconforter alors qu'il poursuivait de confier sa peine et sa tristesse à quelqu'un d'autre que sa solitude.

Quatre mois et le feu de la tristesse continuait à brûler toujours aussi fortement.

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