Love Me, Teacher! [yoonmin] [jimsu]

Un • 1

Je jette un dernier coup d'œil à la silhouette bien taillée de mon professeur qui s'éloigne dans le couloir. Je me penche le plus possible contre le mur jusqu'à ne plus l'apercevoir. Parfois je me dis que j'ai de la chance d'être placé à côté de la porte.

Aussitôt, une voix dans mon dos m'interpelle et je m'empresse de sortir un petit bout de papier de ma trousse et de le tendre à Tae, le coude appuyé sur le dossier de ma chaise.

- C'est pas trop tôt! J'ai cru que t'allais attendre qu'il revienne pour qu'on se fasse choper comme deux merdes, s'indigne le garçon aux cheveux particulièrement bleus-gris.

- Désolé, mais c'est pas ma faute s'il a mis un jean noir moulant aujourd'hui, dis-je à voix-basse en me penchant un peu plus vers mon camarade. Mes yeux sont aimantés et je me retiens pour pas bander depuis le début du cours, ajoutai-je avec un rictus malicieux qui fait sourire mon interlocuteur.

- Coquin, répond-t-il avant de se concentrer sur le petit papier que je lui avais passé.

Je me retourne un instant pour guetter la venue d'un quelconque prof de français aussi sexy qu'un acteur porno gay. Ouais gay parce qu'on voit pas tant la gueule des mecs dans les pornos classiques et puis la plupart sont pas tellement bandant. Bref, rien à l'horizon alors je me retourne aussitôt vers mon camarade à la chevelure colorée pour voir sa réaction.

- Jimin, t'es un taré, dit-il avec un grand sourire amusé. Imagine un jour il tombe sur ce que t'écris sur lui. C'est pas sa bite que tu vas trouver dans ton cul mais une putain d'heure de colle, voir même un renvoi s'il est chaud.

J'hausse les épaules et reprend le papier que me tend Kim Taehyung.

- Il est toujours chaud, Tae, je réplique en haussant les sourcils de manière explicite.

- Haha, très drôle.

Je n'ai pas le temps de répondre un énième truc bien lourd à mon meilleur ami que je sens le bout de papier me glisser des doigts sous le regard ébahit de Taehyung. Lentement, je lève les yeux vers la masse imposante qui se trouve à présent à ma droite. Je déglutis en voyant que mon instinct n'avait pas eu tort.

- Je me permets de lire, Park, puisque ce doit être le brouillon de l'exercice que j'ai donné avant de m'absenter, annonce-t-il calmement avant de déplier le papier d'une lenteur insupportable.

Ok. Je suis mort. Tae, pourquoi faut-il toujours que tu me portes la poisse ?!

Il se met à lire ce qu'il se trouve sur la feuille d'une expression bien trop neutre pour moi. Encore heureux qu'il ne la lit pas à voix haute devant les trente autres élèves présents dans cette salle. Ouais, j'essaie de positiver du mieux que je peux. Et là, vous devez vous dire : mais qu'a t-il bien pu écrire de si terrible sur ce bout de papier ? Tout! Tout ce qu'il y a de pire et que toute personne normalement constituée aurait eu honte de montrer à son crush :

Mot de Jimin :

Tae! Faut que je te dise un truc ! Cette nuit j'ai fait un putain de rêve tu vas juste pas en croire tes yeux! J'ai rêvé de Mr Min ( mais ça c'est pas nouveau ). Non en vrai j'ai rêvé qu'il venait un jour chez moi pour rencontrer mes parents ( truc professionnel quoi ), mais genre y'avait que moi à la maison et du coup je le faisais quand même rentrer. Et bref blablabla, à un moment je lui avoue que je l'aime et il commence à me rouler une pelle et tout. Je finis par le baiser sur le canapé et putain j'ai jamais autant cru qu'un rêve pouvait être la réalité. Mais personne peut me blâmer, les rêves ça se contrôle pas sinon on le saurait.

P.S : Ça me donne envie de faire des conneries juste pour qu'il vienne rencontrer mes parents ;) 

...

Ouais, je suis dans la merde. Clairement.

Il relève ses yeux sombres et déstabilisant sur moi, signe qu'il a finit, et je crois que mon cœur va définitivement s'arrêter à tout jamais. Sauf qu'il ne dit rien. Son visage n'exprime même pas une toute petite nuance d'émotion et c'est encore pire que s'il faisait clairement une expression furieuse ou dégoutée. Et, aussi lentement que les minutes passent sur la petite horloge blanche, il retourne à son bureau sous les regards médusés et interrogateurs des autres élèves de terminale. 

Puis, quand je m'y attendais plus du tout, sa voix rocailleuse m'interpelle, ne loupant pas de me faire sursauter comme un con.

- Tu resteras à la fin de l'heure, Park, a-t-il sèchement annoncé avant de déchirer le papier et de le jeter froidement dans la petite poubelle grise à ses pieds.

- Oui monsieur...

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