Chapitre 13 - Jeux de rôles - Part.1

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7 juillet 1982

Le quartier de la Banque d'Angleterre était imprégné d'histoire. Les édifices en pierre calcaire aux façades imposantes qui l'entouraient symbolisaient la stabilité et la puissance financière du pays. De grands lampadaires qui ornaient les trottoirs, ajoutaient une touche d'élégance à l'ensemble.

Gaius et Elara marchaient dans les rues animées. Contraints de collaborer, la tension entre eux était palpable. Elara trouvait Gaius excessivement curieux, tandis qu'il lui reprochait d'être trop énigmatique. Pour le bon déroulement de l'opération, ils devaient mettre leur agacement mutuel de côté et dépasser leurs différences. C'était un défi immense, mais leur détermination l'était encore plus. Pour l'occasion, Elara portait une perruque brune et des lunettes de vue. Gaius avait opté pour un costume formel ajusté et des lunettes qui lui donnaient un air sérieux.

En entrant dans la Banque d'Angleterre, Gaius oublia un instant leur mission et admira l'intérieur classique et sophistiqué. Il y avait de larges halls avec des plafonds voûtés et de somptueux lustres en cristal qui apportaient une lumière douce et chaleureuse. Les guichets en bois étaient finement sculptés, reflétant le caractère traditionnel de la banque. Gaius admit que Steeve avait fait une reproduction assez fidèle en maquette.

Ils s'approchèrent d'un guichet, incarnant parfaitement leurs rôles de jeunes mariés.

— Chérie, veux-tu que je m'occupe de l'introduction ? demanda Gaius avec un sourire forcé.

— Si tu y tiens, chéri, répondit Elara, le plus naturellement possible.

Il s'adressa à l'employé sur un ton enjoué :

— Bonjour. Nous venons de nous marier et nous aimerions ouvrir un compte commun.

— Félicitations ! répondit celui-ci avec un sourire aimable. Êtes-vous déjà client chez nous ?

Pendant que Gaius s'inventait une vie, Elara observa discrètement l'environnement et compta le nombre de caméras visibles. Elle remarqua plusieurs agents de sécurité vêtus de costumes sombres, postés à des endroits clés, attentifs à chaque mouvement. Cette mission s'annonçait complexe, mais elle était résolue à aller jusqu'au bout.

***

Depuis la veille, je tournais en rond dans ma chambre exiguë, chaque pas résonnant dans cet espace confiné. Mon univers semblait se réduire à cette seule pièce. La dispute avec Gaius et Cassiope continuait à résonner dans mes oreilles, ravivant ma douleur et ma frustration. Leur manque d'empathie était comme un poignard enfoncé dans mon cœur. Ils m'avaient qualifié de boulet, alors qu'ils étaient incapable de comprendre la complexité de ma situation physique. Un sentiment d'impuissance m'envahissait. Nous étions confrontés à un dilemme, à un défi colossal qui nous dépassait tous, et au lieu de chercher ensemble une solution, ils s'étaient empêtrés dans les reproches et les accusations. Notre lien fraternel était en train de se fissurer sous la pression des circonstances.

Je m'appuyais contre le mur, tentant de reprendre mon souffle et d'apaiser le tumulte qui régnait en moi. Mes doigts glissèrent le long des textures familières du mur, m'offrant un ancrage dans cette tourmente mentale. Je devais essayer de surmonter cela, de trouver une issue à ce labyrinthe de conflits. Tant de questions et si peu d'espoir. Parmi toutes les vies que j'avais traversées, celle-ci se révélait être la plus chaotique.

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