Chapitre 3 - Embrasser la réalité - Part.2

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Après cette course effrénée, j'arrivai avec quelques minutes de retard devant le studio de yoga. J'espérais que mes élèves ne m'en tiendraient pas rigueur. Tandis que je garais ma moto près du « Jet d'Eau », je contemplai cette impressionnante fontaine qui s'élevait sur 140 mètres, devenue le symbole emblématique de Genève. Malgré les nuages épais qui obscurcissaient le ciel, je ne pus m'empêcher d'apprécier la splendeur de cette attraction touristique.

En franchissant le seuil du studio de yoga, la salle s'ouvrit devant moi comme une oasis de sérénité, une bulle de calme au cœur de l'agitation citadine. Les arômes envoûtants d'encens se diffusaient dans l'air, imprégnant l'espace d'une note subtile qui apaisait les sens. Des plantes luxuriantes, habilement disposées, ornaient les coins de la pièce, créant un équilibre visuel et établissant une connexion avec la nature. Leurs feuilles exubérantes apportaient une touche de fraîcheur. Une étagère méthodiquement organisée accueillait divers tapis et équipements de yoga, tandis qu'à proximité trônait un ballon prêt à être utilisé pour des séances spéciales. Un long miroir ornait l'un des murs, offrant aux élèves la possibilité de surveiller et d'ajuster leur posture pendant la séance. Cette réflexion bienveillante encourageait une pratique consciente et garantissait un alignement optimal. Dans leur ensemble, ces éléments créaient un environnement propice à la concentration et à la détente, invitant les participants à plonger pleinement dans leur pratique du yoga.

En voyant les élèves disposés sur leurs tapis, discutant entre eux, je me mis aussitôt en place et commençais la séance. Mon double astral, invisible à leurs yeux, les observait attentivement pendant qu'ils suivaient les mouvements que le corps de Mia leur enseignait avec grâce, comme un automate dénué de vie propre. Je m'amusais à flotter parmi eux, captant les subtilités qui les distinguaient les uns des autres. Des silhouettes athlétiques, souples et puissantes s'enroulaient dans des séquences complexes avec aisance. D'autres, au physique plus généreux, exécutaient les postures avec une humilité touchante, accueillant chaque étape de leur progression avec gratitude. Certains élèves portaient des tenues simples, privilégiant le confort et la commodité, tandis que d'autres avaient opté pour des vêtements aux couleurs vives, reflétant leur personnalité audacieuse et joyeuse.

Lorsque le cours toucha à sa fin, les participants rangèrent leurs tapis et sortirent de la salle. Je réintégrai alors mon corps, sentant chaque partie de moi fusionner à nouveau. Je pris mes affaires et quittais cet espace qui deviendrait ma routine quotidienne.

À l'extérieur, il commençait à pleuvoir. Genève se transformait en une toile impressionniste aux teintes sombres et lumineuses. Les gouttes d'eau tombaient avec une cadence presque rythmique. Alors que j'actionnais le moteur de ma moto et m'apprêtais à partir, une voix grave et autoritaire derrière moi m'interpella brusquement.

« Coupez le moteur ! »

Sacré nom d'un chien ! En jetant un coup d'œil rapide derrière moi, je réalisai que c'était l'agent de police que je pensais avoir semé. À peine avais-je quitté le manoir que je me retrouvais déjà en proie à des ennuis ! À contrecœur, j'obéis et coupai le moteur.

L'agent s'approcha de moi. Il avait une stature imposante et un regard coléreux.

« Votre casque ! ordonna-t-il sèchement en sortant un petit carnet de son blouson. »

Je descendis de ma moto et défis la lanière de mon casque pour le retirer. Alors que mes boucles de cheveux roux se libéraient, je remarquai qu'il m'observait avec intérêt. En croisant mon regard, il toussota un peu gêné et fit le tour de ma moto pour relever le numéro de plaque d'immatriculation.

Le Trio aux Mille Vies 🌙✨Où les histoires vivent. Découvrez maintenant