Chapitre 15 - Cambriolage à l'anglaise

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10 juillet 1982

Steeve se tenait à l'avant du fourgon, garé à quelques mètres de la Banque d'Angleterre, et scrutait discrètement les alentours. Il était vêtu d'un manteau sombre et coiffé d'un chapeau noir pour dissimuler son visage. Le maître de la logistique se tenait prêt à coordonner la sortie de ses complices et à faire face à toute intervention policière.

À l'arrière du fourgon, Elara était concentrée devant trois écrans alignés qui affichaient des lignes de code et des flux de données. Elle avait réussi à pénétrer le système de sécurité de la banque. Bientôt, elle aurait un accès visuel aux caméras en temps réel. Pour la communication, elle avait opté pour la radio, efficace et sécurisée. Grâce à une fréquence choisie avec soin, elle pouvait transmettre à tout moment les directives à Gaius, Marcus et Tom, qui se trouvaient dans le sous-sol de la maison des Brown.

— Robin Wood, on a atteint l'étape critique.

— Bien reçu, Matrix. Où en sont les caméras ?

Elara jeta un coup d'œil aux écrans, ses doigts tapant à toute vitesse sur le clavier.

— J'y suis presque.

Steeve écoutait attentivement la conversation. Sa présence était silencieuse, mais il devait être prêt à intervenir si besoin. Il ne reculerait devant rien pour atteindre son objectif.

— Bingo ! J'ai accès aux caméras.

Elle scruta les images et repéra les trois agents de sécurité en charge du tour de nuit. Ils étaient installés devant leurs écrans, dans un bureau vitré au premier étage, surplombant le hall principal de la banque. Alors qu'elle jonglait avec les systèmes de sécurité, son esprit était partagé entre la tâche à accomplir et ses pensées pour Gaius. Chaque scénario catastrophique se jouait dans sa tête. Elle refoula ses peurs et se concentra à nouveau sur les écrans.

Pendant ce temps, dans le sous-sol reliant la maison des Brown et la Banque d'Angleterre, Tom et Marcus s'activaient dans l'excavation du tunnel qui les mènerait tout droit dans la salle des coffres. La sueur perlait sur leurs fronts alors qu'ils maniaient les pelles et les pioches. Ils avaient vingt-cinq mètres à creuser en seulement quatre heures. Le temps était leur ennemi. Chaque minute comptait.

— Plus que seize mètres ! annonça Marcus, essuyant son front moite.

— On peut le faire, dit Tom, son souffle haletant.

Tandis qu'ils creusaient avec acharnement, Gaius ramassait la terre et les briques qu'ils évacuaient au fur et à mesure, et les mettait dans de gros sacs en toile, stockés dans le sous-sol. L'adrénaline les maintenait en mouvement, même si leurs muscles commençaient à protester. Ils savaient que l'aube approchait et que la banque ouvrait ses portes au public à 8 heures 30. Le personnel arrivait à 8 heures, tandis que le changement de tour du personnel de sécurité se faisait à 7 heures. Gaius regarda sa montre qui affichait déjà 1 heure.

***

Cassiope se tenait devant la fenêtre de sa chambre. Elle fixait les lumières des sirènes de police qui dansaient dans la nuit, jetant des éclats rougeoyants à travers les rideaux. Une angoisse la saisit. Elle se força à respirer profondément pour se calmer. En se remémorant toutes les épreuves qu'ils avaient surmonté ensemble et les défis qu'ils avaient affrontés, elle eut un élan de motivation. Elle ne pouvait pas rester sans rien faire. Gaius avait besoin d'elle. C'était à son tour de le soutenir. Elle déposa un tendre baiser sur le front de Gloria qui dormait paisiblement, prit ses affaires, et sortit de chez elle. En entendant les sirènes, son cœur tambourina dans sa poitrine, l'incitant à se dépêcher.

Le Trio aux Mille Vies 🌙✨Où les histoires vivent. Découvrez maintenant