Chapitre 12 - Le Clash - Part.2

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Arcanthria, Ombrosa, la trentième aurore du Solstrale en l'an 4014

— Êtes-vous certain ? demanda l'Architecte, les yeux remplis d'espoir.

— Oui, absolument. Le Prisme a détecté quelque chose d'inhabituel. Une présence qui n'est ni celle de la fratrie, ni celle de nos émissaires Elara et Kaël.

L'Architecte n'osait pas y croire. Le Prisme avait-il enfin retrouvé la trace de son fils disparu ? Il renvoya le messager et fit quelques pas sur sa terrasse qui surplombait la citadelle. Il prit une grande inspiration pour se détendre, et regarda sa femme qui était sous la véranda fleurie de paviis, entourée de fleurs fuchsia dégageant une douce senteur de jasmin. Elle jouait de l'Ondeiin, un instrument à la fois à vent et à cordes, magnifiquement sculpté dans le bois. Malgré le chagrin qu'elle portait en elle depuis des années, elle semblait aujourd'hui apaisée. Avait-elle réussi à faire le deuil que lui n'arrivait pas à faire ?

Si cette nouvelle se révélait être vraie, si le Prisme avait véritablement détecté Emaric, leur famille pourrait être à nouveau réunie. Ces années de recherche auraient porté leurs fruits, et les décisions qu'il avait prises à l'époque concernant la fratrie se révéleraient aujourd'hui encore plus justifiées, peu importe si cela avait été injuste pour ces derniers. Il avait promis à sa femme de ramener leur fils, quoi qu'il en coûte, et la fratrie était le prix à payer.

***

Gaius et Cassiope suivaient discrètement Henry Smith qui marchait d'un pas décontracté. Il agissait comme un simple mortel, et ne semblait pas représenter une menace. Il entra dans un magasin de jouets et en ressortit quelques minutes plus tard avec un paquet. Jusque-là, rien d'anormal. Cependant, un peu plus tard, quelque chose d'étrange se produisit. À plusieurs reprises, Henry se frotta les tempes et eut l'air de souffrir de plus en plus.

Lorsqu'il arriva devant une école primaire, il s'assit un moment et se prit la tête entre les mains. Gaius et Cassiope continuaient à l'observer, cachés derrière un arbre de l'autre côté de la rue. Le Big Ben sonna 16 heures et quelques instants plus tard, la tranquillité de l'endroit se transforma en un lieu d'euphorie. Des enfants envahirent le trottoir. La frimousse du jeune Arthur apparut. En le voyant, Henry sourit immédiatement et ses maux disparurent. L'enfant sauta dans les bras de son père.

Ils longèrent la rue et s'arrêtèrent devant un vendeur de glaces typique des années 80. L'homme portait un pantalon large avec une chemise à motifs colorés et une veste légère en jean. Ses cheveux étaient coiffés de manière volumineuse avec des mèches relevées, suivant la tendance capillaire de l'époque. Une paire de lunettes de soleil à la monture extravagante complétait son look, même si le soleil londonien n'était pas toujours au rendez-vous. Quant à son chariot de glaces, il était décoré avec des autocollants et des illustrations représentant des glaces délicieuses.

Arthur prit la glace que le vendeur lui tendit et remercia son père avec un immense sourire. Henry était ravi de lui faire plaisir.

— Penses-tu vraiment que cet homme est dangereux ? demanda Cassiope.

— Il n'en a pas l'air, mais cela ne prouve rien, répondit Gaius. S'il y a bien une chose que l'on doit retenir de nos expériences, c'est...

— De ne faire confiance à personne.

— Nous devrions rentrer, dit-il Je suis absent depuis trois heures. Steeve va se poser des questions, et surtout gueuler après ses bières.

Le Trio aux Mille Vies 🌙✨Où les histoires vivent. Découvrez maintenant