Innocence Tome I {The Walking Dead}

Chapitre 34: J'en ai marre de me faire braquer

Quinze minutes plus tard, je vois Daryl revenir avec le sac, son arbalète sur l'épaule. Pourquoi il ne s'est pas barré comme une personne intelligente et normale ? Ma lèvre inférieur saigne car j'ai tentée de me battre contre le mec qui me tenait, malgré son couteau. Son arme a entaillée profondément ma joue. L'homme reprend le sac que lui tendait Daryl. 

_Relâche-là maintenant, dit ce dernier. T'as ton sac mais moi, je veux récupérer la petite.

_Rien ne m'oblige à le faire.

En voyant le regard de Daryl, l'homme préfère s'exécuter. Il tranche les cordes qui retenaient mes poignets et je me dirige rapidement vers Daryl. Soudain, des bruits de conversations nous alarment. Trois hommes marchent dans notre direction. Ils sont armés et ils ne doivent pas être là pour se faire des amis. Je grimpe à toute vitesse dans un arbre et Daryl se camoufle dans des buissons, l'arbalète prête comme toujours. Nos trois agresseurs se cachent aussi. Subitement, l'envie de les tuer me prends. Mais plus tard... Pour l'instant, seule ma survie et celle de Daryl compte. Les trois hommes se dispersent. Un des trois s'approche d'un arbre mais ne voit pas le rôdeur encastré dans le tronc. Il se fait violemment mordre au bras. Son cri alerte ses compagnons qui accourent. 

_Wade ! Je me suis fais mordre ! crie-t-il.

J'étouffe un fou rire. Il est tellement ridicule. Le dénommé Wade lui fait tendre le bras puis le coupe et fait évacuer toute sa troupe. Je saute de mon perchoir et atterris souplement. Je pointe un pistolet dans la direction de l'homme à qui je dois ma coupure. Il lève les mains en l'air en signe de soumission. 

_Pourquoi t'es revenu ? souffle-je à Daryl.

_Tu pensais pas que j'allais te laisser là. Et puis, ils avaient de l'insuline dans leur sac.

_Et ?

_Je t'expliquerais plus tard.

Nous marchons à travers la forêt et tombons sur ce qui doit être des maisons brûlées. La plus jeune du groupe, qui se nomme Tina, s'agenouille devant deux cadavres. Mais en leur rendant un dernier hommage, l'un des cadavres s'éveille et lui déchiquete le bras. Elle hurle et je me précipite pour achever les rôdeurs. L'autre femme du groupe la prend dans ses bras. 

_Combien de rôdeurs vous avez tués ? questionne Daryl.

Je me tourne vers lui.

_Tu ne penses quand même pas à les ramener à Alexandria ? m'exclame-je.

Il m'ignore, attendant sa réponse. 

_Un paquet, répond le chef du groupe. On a arrêtés de compter au bout de dix.

Je vois Tina agoniser à terre puis mourir. Ce spectacle ne me fait rien. C'est comme ça maintenant. Je lui plante mon couteau dans la tête. L'autre femme me jette un regard noir.

_Il le faut, dis-je en haussant les épaules. Et si t'es pas capable de faire ça, tu vas crever comme elle. 

Je me retourne mais un pistolet est braqué dans ma direction. 

_Pose ton arbalète, ordonne le chef à Daryl.

Ce dernier n'a pas d'autre choix que d'obéir. Son regard est venimeux mais l'autre homme n'y prête pas attention et vole la moto de Daryl et son arbalète. Nous nous éloignons et je traite nos agresseurs de tous les noms possibles et inimaginable. Nous retrouvons un des camions ayant servi à incendier la forêt et parvenons à rejoindre Sasha et Abraham. Tous ensemble, nous reprennons la route d'Alexandria. Daryl tente de contacter Rick à la radio mais c'est un appel à l'aide qu'il reçoit.

Sur la route, nous tombons sur un barrage de motos. Abraham s'arrête.

_Et maintenant ? demande-je. On les bute ?

_Ils vont s'occuper de nous avant, dit Sasha. Qu'est-ce qu'ils font là ?

_Il n'y qu'une seule façon de le savoir... 

Sasha me lance un regard interrogateur. Je soupire et lance avant de sortir :

_Aller leurs demander.

_T'es folle de faire ça !

_Peut-être. Attendez avant de me suivre. 

Mes pieds claquent par terre quand je saute du camion. Je me mets devant les motards, mains en l'air. Je les baisse quand je vois Daryl me suivre. Sasha et Abraham font de même. Je décide de lancer la conversation la plus pacifiquement possible.

_Salut. Ca va ? Moi, ça va. Que faites-vous dehors par ce temps magnifique ?

_Cela ne vous concerne pas, répond un homme.

Ca doit être le meneur. Un léger rire m'échappe pour se transformer en fou rire. La nervosité me fait faire des choses que je pourrais bien regretter. Mais la situation est tellement ridicule. Les motards me regardent avec étonnement. Quand je me calme enfin, un sourire moqueur flotte sur mes lèvres. Sasha, pour sa part, est inquiète à cause de mon comportement qui pourrait bien tous nous faire tuer. Le meneur des motards nous dit de poser nos armes devant nous et de leur filer tout ce que l'on a. Je manque de me retaper une barre mais m'abstiens. 

_Et si on refuse ? questionne-je.

_Tu connais la formule.

_Vous nous tuez mais vous savez pas faire autre chose que tuer ? C'est soulant à la fin.

Daryl me donne un léger coup de coude dans les côtes. Je tourne mon regard vers lui mais le regrette aussitôt. Son regard m'a littéralement incendiée. Mon attitude est suicidaire. Sasha, Abraham et Daryl prennent leurs armes et exécute l'ordre du motard. Et comme d'habitude, j'ai toujours l'impression que cet ordre ne me concerne pas. Au lieu de ça, je sifflote tranquillement, les mains dans les poches. 

_Pose ton arme, répète l'homme d'une voix plus dure. T'as de la chance de ne pas être devant Negan en ce moment-même. Il t'aurait défoncé le crâne.

_Negan ? C'est qui ? Votre patron ? Alors, je lui transmets le bonjour. 

_Angelica, me souffle Sasha. Arrête.

_Bah quoi ? C'est la politesse, continue-je. et nous savons tous, que les manières en ce moment sont très peu utilisées. 

Le chef me fixe puis reporte son attention sur les autres. 

_Vous n'avez rien d'autre ? demande-t-il.

_Rien du tout, assure Sasha, tendue.

_Je tiens à vérifier quand même.

Il envoie un de ses hommes vérifier et insiste pour que Daryl l'accompagne. Pendant ce temps, je m'appuie contre le capot du camion. 

_Je ne vais pas vous tuer, dit l'homme au bout d'un moment. C'est vrai ! Vous pourriez nous servir et puis franchement, il faut se serrer les coudes désormais.

_T'as d'autres conneries de ce genre ? interroge-je. Ou alors, je t'égorge maintenant ?

_Vous savez quoi ? Je vais peut-être vous tuer en fait.

Avant qu'il puisse ajouter quoi que ce soit, une explosion dans la direction des motards nous projettent en arrière. Maintenant, il ne reste plus rien des motards mis à part des morceaux éparpillés un peu partout sur la route.