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Jimin avait suivi les cours tout l'après-midi. Le lendemain également. Et le surlendemain. Les jours se succédant aux jours. Tous identiques. Tous pénibles. Jimin n'en pouvait plus de réfléchir. Ces réflexions ne portaient même pas sur un problème de mathématiques ou une rédaction en français. C'était à propos de Jungkook qu'il se triturait les méninges. Il occupait ses pensées, occultant toutes les autres. Et Jimin ne parvenait pas à comprendre pourquoi son esprit était aussi centré sur lui, lui, lui.

Il soupira en posant son stylo sur son bureau. Il avait un travail d'écriture à rendre pour demain mais, jusqu'à maintenant, il n'avait pas pondu un seul mot. Pourtant, il excellait dans le domaine du français et des textes d'imagination. Mais voilà: Jungkook occupait toute la place dans sa tête et il n'arrivait pas à l'en déloger. Toujours ce même visage moqueur qui le tourmentait même dans ses rêves, toujours ces phrases railleuses persiflées par celui qu'il s'était juré de voir en ennemi sans le pouvoir - ou le vouloir.

Soudain, son téléphone posé sur la table de nuit se mit a vibrer. Intrigué, Jimin s'approcha en se demandant pouvait bien l'appeler alors qu'il avait toujours gardé son numéro secret. Il hésita à décrocher. Puis, au bout de quelques secondes, il appuya tout de même sur le bouton vert, peu certain de ce qu'il faisait.

«Allo? lança-t-il dans l'appareil. Que...?... Jungkook?!... Comment as-tu...?!... Arrête de crier! Mais... HEIN?!!!... Il n'en est pas question!!... Non!... ET ARRÊTE DE CRIER!!!... Raaah, tu me gaves!!... Non, dégage! Ne viens pas! Tu n'as pas le droit de... Comment ça?...»

À cet instant, il entendit autre chose que les hurlements stridents de Jungkook dans le téléphone. Le «ding, dong» incessant d'une sonnette qu'on presse. Il jura en descendant les escaliers le plus vite possible. Il colla son œil au judas et failli s'étrangler avec sa salive lorsqu'il reconnu qui était la personne derrière la porte.

«Allez, dépêche-toi! Je sais que tu es là, Jimin! Ouvre, j'me les caille!»

La mort dans l'âme, celui-ci tourna les trois verrous, actionna la poignée et ouvrit la porte encore entravée par trois chaînes en fer reliées au mur. Le nouveau venu émit un sifflement.

«T'es bien protégé, dis donc. T'as peur de quoi? Des petites voitures en plastiques du fils du voisin?»

Jimin lui lança un regard méprisant. Heureusement qu'il avait les mains occupées à enlever la première chaîne, sinon elles auraient déjà atterri dans sa tronche. Jungkook ne savait pas ce qu'il vivait, et cela lui donnait bien moins le droit de le juger. A cause de ça, Jimin avait encore plus l'envie de le baffer.

«Bon, il ne te faut pas trois ans pour l'enlever, ces machins! grogna Jungkook en fourrant ses mains dans ses poches.

-Deux secondes, deux secondes! Tu permets?!»

Jimin décrocha finalement la dernière chaîne mais il n'eut même pas le temps d'ouvrir la porte en grand que Jungkook s'engouffrait déjà chez lui. Il poussa un nouveau sifflement en découvrant l'intérieur.

«Dis donc, t'as du goût! C'est toi qui a fait la déco?

-C'est mes parents, imbécile.

-En même temps ça m'aurait paru suspect si tu m'avais dit que c'était toi qui l'avait faite.

-Ah, oui? Et pourquoi?

-Bah, parce que quand on ne sait pas s'habiller, on a rarement des talent en matière de décoration.

-Enfoiré..., gronda Jimin.

-Respire, c'était une vanne. Tu t'habilles pas mal... dans le style "gros pulls et manches longues".»

Il lui lança un clin d'œil. Jimin rougit sans savoir pourquoi, et il ressenti soudain un besoin irrépressible de se justifier. Comme s'il voulait que Jungkook cesse de le trouver pathétique - ou juste un peu moins.

ՏᎪᏙᎬ ᎷᎬ 1 ʲⁱᵏᵒᵒᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant