Chapitre 9 : Sorry

302 13 3
                                    

Filled with sorrow, filled with pain  ♪



         - Evie... Evie réveille toi...

La voix de Joe me tira hors de mon sommeil. Reprenant peu à peu mes esprits, je me rendis compte que je m'étais complètement endormie sur lui.

       - Oh pardon... dis-je en me redressant

       - Ce n'est rien, ne t'inquiète pas.

Mal à l'aise, je me tortillai sur mon siège, remettant quelques mèches de cheveux en place.

       - Si je me rappelle bien, tu avais viré Nick pour les même raisons la dernière fois.

       - Oui mais tu n'es pas Nick...

Je ne relevai pas. A vrai dire, c'était préférable. J'étais déjà assez mal à l'aise de mettre servi de lui comme oreiller, si en plus je devais y voir un sous-entendu... En jetant un coup d'œil par le hublot, je vis la terre approcher.

       - On est arrivé ?

       - Oui, on est enfin à la maison...

Je souris en voyant ses yeux s'émerveiller. Dans un sens, je le comprenais. Je me voyais ressentir la même chose en m'imaginant retrouver ma maison après un long voyage. Avoir un véritable chez-soi valait mille tour du monde.

L'avion atterrit sans encombre et, grâce à un encadrement de garde du corps plutôt efficace, notre traversé de l'aéroport se déroula dans le calme. Le temps de rejoindre le van, je pris conscience du changement de température. Adieu le climat océanique, place à l'hiver continental. L'air frais fouetta mon visage avec plus de force que je ne l'avais imaginé. Redoublant de courage, je m'emmitouflai dans un pull que Joe m'avait prêté et fis mon possible pour ne pas que ce dernier ne remarque quoi que ce soit. Il aurait été capable de me passer aussi sa veste, s'exposant à son tour au froid.

Une fois dans le van, Big Rob monta le chauffage et mit le contact. Assise à l'arrière côté fenêtre, je ne perdais pas une miette du paysage. C'était la première fois que je venais à New-York et même si je n'aimais pas spécialement les grandes villes, celle-ci était à couper le souffle, j'étais bien obligée de l'avouer. Nick, qui connaissait ces rues par coeur, prit un malin plaisir à se moquer de mon air fasciné.

       - Fais attention, tu vas gober les mouches.

       - Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu me dises des horreurs pareilles ? m'exclamai-je, profondément vexée

      - Rien... mais j'aime t'embêter.

Assis près de l'autre fenêtre, Joe s'était redressé, prêt à intervenir. Pour éviter l'incident diplomatique, je préférai ne pas répliquer.

       - Quoi, tu vas bouder ?

       - Oui, ce ne serait pas une mauvaise idée.

Je fis mine de l'ignorer en reportant mon attention sur les nombreux building qui bordaient la route. Pour se venger, il entreprit de me chatouiller. Prise au piège, je n'avais pas beaucoup d'option pour me dégager. Alors que j'essayais d'attraper ses mains, Big Rob prit un virage serré sur la droite. Emportée par l'élan du véhicule, je basculai de tout mon poids contre mon assaillant. Par réflexe, je tentai d'amortir l'impact mais me rendis compte, en voyant mes deux mains posées sur le torse de Nick, que ce n'était peut-être pas l'idée la plus judicieuse du moment. Cessant de rire d'un coup, je virai au rouge. Nick, que la situation ne sembla pas perturber le moins du monde, profita de mon malaise pour me taquiner à nouveau.

Take a breathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant