Chapitre 19 : BB Good

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When I hold you tight, I feel alright   ♪


      - Regarde tous ces gens, me dit Nick alors que nous déambulions parmi les convives. Est-ce que tu remarques quoi que ce soit de différent ?

      - Pas vraiment... avouai-je en observant les passants. A part qu'ils semblent tous me rappeler que je ne suis pas à ma place.

      - Si tu n'y es pas alors eux non plus. Tous ces invités ne sont pas des célébrités. Pour la plupart, il s'agit de personnes malades. Sauf que c'est impossible à dire puisque, de l'extérieur, cela ne se voit pas. 

Nick s'arrêta pour me faire face

      - Quand on dit que l'on est « malade », les gens ont tendance à nous voir différemment. Même si c'est inconscient, ils vont se montrer moins strictes, plus compatissants... On dirait presque une sorte de pitié. Je n'ai jamais voulu de ça.

      - Je comprends Nick, mais je t'assure que je ne t'aurais jamais vu différemment.

Il baissa les yeux, un peu ému par ma révélation

      - D'ailleurs ce n'est pas le cas, continuai-je. Je me sens juste mal parce que je n'ai pas su être aussi courageuse que toi.

      - Qu'est-ce que tu racontes ?

      - Quand je faisais mes cauchemars ou que je me sentais seule, tu aurais très bien pu m'envoyer promener, me dire que toi, tu avais presque perdu la vie et qu'à côté ce n'était rien.

      - Pourquoi je ferais ça ?

      - Pour me montrer que je ne suis pas la seule à avoir des problèmes, pour me remettre à ma place.

      - Evie, tu n'as jamais dit ou fait quoi que ce soit de déplacé...

Et puis, jugeant que cette conversation était bien trop sérieuse, il décida de me taquiner

      - Quoi qu'en fait, quand j'y pense, tu t'es quand même sauvée d'un centre privé, tu as dormi avec une rock star et tu t'es même permise de me toucher le torse sans y avoir été invitée.

Intérieurement, je priai pour que personne d'autre n'ait entendu sa dernière phrase.

      - Tu ne peux même pas imaginer comment je me suis sentie lorsque Danielle m'a appris pour ta maladie, geignis-je. J'ai l'impression d'avoir été une parfaite égoïste !

      - Tu n'es vraiment pas croyable Evie... Tu es en train de culpabiliser pour quelque chose dont tu n'es même pas responsable.

J'étais prête à argumenter lorsqu'un homme vint interrompre notre conversation. Il s'excusa auprès de Nick de le "priver d'une si charmante compagnie" et lui demanda s'il était prêt à faire quelques photos avec les enfants que parrainait l'association. Nick hésita quelques secondes et m'interrogea du regard, comme s'il devait auparavant me demander la permission.

      - Oh oui bien sur, vas-y, ne t'inquiète pas pour moi.

      - Tu es sûre que ça ira ?

      - Oui, oui, ne t'en fais pas.

      - Bon, très bien.... Si je trouve Joe, je te l'envoie.

J'acquiesçai faiblement et jetai quelques regards aux alentours pour voir si, de moi-même, je pouvais trouver Joe. Ou Kevin. Il ne m'était pas apparu depuis un moment. Ceci dit, je ne pouvais décemment pas leur en vouloir ni exiger qu'ils soient à ma disposition. N'apercevant donc aucun des Jonas dans mon champ de vision, je tentai de prendre sur moi et me dirigeai vers le buffet. Une petite collation ne serait pas de trop avant de retourner m'asseoir. Je m'approchai du comptoir et observai discrètement les quelques convives qui se trouvaient là. Parmi eux, il me sembla reconnaître une silhouette à côté du bar. Impossible de l'affirmer avec certitude mais cette carrure athlétique et cet air boudeur m'étaient familiers. L'homme en question releva la tête et regarda dans ma direction. De surprise, je détournai le regard. Etant donné ce que je lui avais dit le matin même, il représentait un risque pour ma couverture. J'allais tourner les talons lorsque sa voix grave résonna quelques pas derrière moi.

Take a breathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant