21~ Celui qui se décidait

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(PDV TEDDY)

Depuis que Charlotte est partie, je n'ai pas tenté une seule fois de la joindre ou de la retenir.

Pourquoi ? Simplement parce que je suis le roi des crétins, et que c'est surement mieux comme ça.

Quand je l'ai laissé après qu'elle m'ait dit qu'elle m'aimait, je suis allé courir. Drôle d'idée, et pourtant, j'en avait besoin. J'avais besoin d'assimiler le fait qu'une femme était amoureuse de moi, mais aussi, j'avais besoin de respirer pour savoir ce que je ressentais moi. Et pour cela, je devais être seul.

J'aurais dû lui expliquer ça avant de partir, mais non. Encore une fois, j'ai merdé.


Quand je suis rentré ce soir-là, et que j'ai vu qu'elle s'en allait j'ai compris que c'était trop tard. Et que tout ce que je pourrais dire ne changerait rien.

Pourtant... si j'avais su être honnête avec moi-même un peu plus tôt, Charlotte et moi serions surement ensemble à l'heure qu'il est.

Quand elle m'a demandé de la laisser, je ne comptais pas le faire. Mais finalement, avec le recul je me suis dit qu'elle serait bien mieux sans moi. Surtout qu'elle doit partir au Japon.

Une relation à distance ne la rendrait absolument pas heureuse.

Charlotte part demain... et moi, ça fait deux semaines que je déprime, enfermé chez moi.

J'ai laissé passer ma chance, je n'en aurais pas d'autre. Elle me l'a bien fait comprendre.

Alors que je soupire, tout en végétant sur mon canapé en caleçon et débardeur, on frappe à la porte.

Je ne veux voir personne.


Pourtant, la porte s'ouvre d'elle-même laissant apparaître Tom et Filip, mes deux amis. S'ils sont venus en force, c'est que je vais surement avoir le droit à une remontée de bretelles.

-Teddy, non mais regarde toi ! Commence Tom en s'asseyant près de moi.

Filip ne dit rien et se pose sur le fauteuil en face.

-Qu'est-ce que vous faites là ? Je demande.

-On vient te secouer, mon pote. Reprend Tom. Ça fait deux semaines qu'on a zéro nouvelles de toi. Au point où j'ai dû appeler Charlotte qui m'a expliqué vite fait qu'elle ne travaillait plus pour toi.

Je me redresse en entendant le prénom de Charlotte. Puis, je ne peux m'empêcher de demander :

-Elle va bien ? Elle t'a dit quelque chose en particulier ?

-Non... simplement qu'elle ne voulait plus entendre parler de toi et que je ne devais pas lui demander pourquoi.


Je soupire. Puis avant même qu'ils me le demandent, je me mets à leur expliquer ce qui s'est passé.

Mes amis m'écoutent avec attention, puis une fois terminé, Filip secoue la tête d'un air dépité :

-Cher ami, tu es un idiot.

-Je suis d'accord avec lui.

-Merci les gars, j'adore la façon dont vous me soutenez.

-Je ne te soutiens pas ! Reprend Filip. Cendrillon a tous les droits d'être en colère contre toi.

Décidément, j'ai les pires amis du monde. Ils sont doués pour remonter le moral.


-Pendant deux semaines, tu n'as pas cherché à la joindre ? Ajoute Tom.

-Non. A quoi bon... elle part demain de toute façon. Elle ne restera jamais pour moi, surtout pas après la façon dont ça s'est terminé entre nous.

-Pourquoi tu n'irais pas la rejoindre ?

-Au Japon ?

Je regarde Tom qui hoche la tête. Je n'avais pas pensé à cette éventualité.

-Tu es fou... j'ai mon boulot ici. Et Charlotte ne veut pas de moi... elle me l'a fait comprendre quand elle est partie.

-Teddy, elle t'a dit qu'elle t'aimait, non ? Crois-moi, les sentiments quand ils sont vrais, ne disparaissent pas comme ça.

Filip semble assez sûr de lui en me disant ça. Puis, il reprend à mon attention :

-Maintenant, reste à savoir ce qu'il en est de tes sentiments à toi.


Je soupire. Mes sentiments à moi sont clairs maintenant. J'ai eu deux semaines pour me rendre compte que je ne suis plus rien quand Charlotte n'est pas là. En trois mois, ce petit bout de femme énergique a su laisser sa trace dans ma vie, au point où je ne veux pas la voir partir.

C'est ce que j'étais prêt à lui dire ce soir-là. Quand je suis revenu après l'avoir laissé.

-Je ne veux pas qu'elle sorte de ma vie.

-Alors qu'est-ce que tu fiches encore assis dans ton canapé ? Ajoute Tom en me claquant l'épaule.

-Réfléchissez une minute... je ne peux pas partir comme ça... si ?

-Pour l'instant, l'urgence est de récupérer Charlotte, mon pote. Le boulot n'est pas un problème. Tu travailles toujours chez toi et tu n'as pas besoin d'être là en personne pour gérer les comptes des entreprises. Quand aux réunions, je pourrais toujours être ton porte-parole.


J'observe Tom et Filip qui s'échangent des sourires. A croire qu'ils ont pensé à tout avant même de m'en parler.

Finalement, ma vie serait bien triste sans eux.

-Vous... vous êtes complètement fous. Dis-je en riant.

Oui je ris. Car je comprends que quelque soit mon choix, mes amis me soutiendront toujours. Et qu'ils ont raison. Et puis, faire des aller-retours pour le boulot ou autre, ne me posera pas de problème de temps en temps.

Mais pour ce qui est de mes relations, mes amis ne peuvent rien faire. C'est à moi d'avancer seul et de savoir ce que je veux vraiment pour la première fois de ma vie.

Et c'est elle que je veux. Je veux Charlotte.


Je me redresse un peu trop vivement de mon canapé, l'air décidé.

-Oui ! Je vais lui dire que je l'aime !

Néanmoins, Filip coupe court à tout ça en disant :

-Avant de te lancer, tu dois prendre une douche. Sinon Cendrillon prendra son avion sans toi. C'est clair.

Tom explose de rire, alors que je leur fais un doigt d'honneur. Mais, ils n'ont pas tort. La douche, mon sac, et demain, je vais enfin ouvrir mon cœur. Et en grand.

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On approche de la fin les copains ! :)

#Lauraa

Mon amour de Créancier (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant