Chapitre 8

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"Mesdemoiselles ?

Marion et Maya se figèrent, tandis qu'Hélène releva la tête, intrigué.

- J'ai acheté des glaces mais j'en ai trop,vous n'en voudriez pas, par hasard ?

- Oui! Je veux une glace! s'écria la petite fille.

Maya lui tapa la main qu'elle tendait vers l'étrange bonhomme.

- Non, merci.

- Vraiment ? feignit-il de s'étonner. Votre jeune sœur ne semble pourtant pas de cet avis...

- Je vois justement notre mère, là-bas, improvisa la jeune fille, je suis vraiment navrée, mais il faut qu'on y aille...

Elles s'en retournaient quand tout à coup, l'étranger attrapa le bras de Marion, obligeant ainsi son amie à s'arrêter.

- Oh, allez-y, si vous voulez, mais celle-là, dit-il en désignant Marion,elle rentre avec moi.

La jeune fille ne bougeait pas, tétanisée par la peur.

- Lâchez-la! cria Hélène, indignée.

- Et qui va m'en empêcher ? ricana l'affreux. Pedro! cria-t-il.

Aussitôt, le second homme que le groupe avait totalement oublié, sortit de derrière un stand au volant d'une voiture, puis son compatriote poussa Marion vers la machine.

- Non! hurla Maya en se jetant sur l'homme. Laissez-la! Laissez-la!

Soudain, deux autres hommes sortirent de la voiture pour maîtriser les deux sœurs déchaînées tandis que le premier mettait un chiffon sous le nez de Marion qui, terrorisée, leva un regard affolée à ses amies avant de s'effondrer dans les bras de son assaillant. Se débattant de plus belle, Maya vit l'agresseur de sa sœur sortir un chiffon semblable au premier et elle redoubla d'efforts : ils venaient de faire entrer Élise dans la voiture et elle se doutait que sa sœur et elle ne tarderaient pas à subir le même sort.

Tout à coup, alors qu'Hélène venait de perdre connaissance, l'agresseur de Maya, comme agacé par la vivacité de la jeune fille, lui mis un gros coup dans le dos et elle s'effondra à terre, terrassée par la douleur, tandis qu'il lui fourra un chiffon comme celui de ses comparses et Maya sombra dans le noir le plus total.

***

Après avoir fini ses courses, Madame Snow se rendit sur la place où elle avait laissé les filles. Elle fit le tour de la petite place, jusqu'au stand de poissons. Surprise de ne voir ni ses filles plutôt turbulentes ni leur invitée, elle refit une nouvelle fois le tour de la place, pourtant assez étroite, avant de commencer à s'inquiéter : où avaient-elles bien pu partir? Elle se dirigea vers le stand des poissons où était collée une heure plus tôt Hélène pour aller questionner l'homme qui le tenait. Elle en ressortie encore plus inquiète qu'elle ne l'était précédemment : si le marchand ne les avaient pas vues,où pouvaient-elles bien être?

La fugitiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant