Chapitre 14

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Maya ouvrit les yeux : où était-elle? Le ciel bleu, le bruit et l'odeur de la mer, les cris de mouettes, la sensation de sable chaud... Une plage. Elle se trouvait sur une plage. Se redressant difficilement, elle aperçut Hélène allongée à ses côtés, l'air paisible.

Il faisait jour, le soleil était haut dans le ciel et il devait être aux alentours de midi. Pourtant, quelque chose clochait. Soudain, cela la percuta plein fouet : que faisaient-elles ici à cette heure-ci? Et surtout... que s'était-il passé? Puis son regard retomba sur sa sœur, toujours endormie : elle avait autre chose à faire, à commencer par rentrer à la maison avec Hélène. Elle secoua donc la petite fille qui ouvrit brusquement ses grands yeux bruns et d'apercevoir son aînée penchée sur elle.

" Maya ? Que... Que s'est-il passé ?

- Pour l'instant, on doit rentrer à la maison ; le rester, on verra après, répondit-elle en l'aidant à se relever.

Sa cadette se frotta les yeux avant d'observer le paysage, étonnée.

- Pourquoi on est là ? Je veux dire... Je... Je ne me souviens pas!

- Viens, on rentre à la maison."

D'un côté, cela rassurait Maya de savoir qu'elle n'était pas la seule à avoir oublié. De l'autre, cela l'inquiétait : que s'était-il donc passé ? Elle secoua la tête pour se recentrer sur son objectif : rentrer chez elles. Agrippant le bras de la petite fille encore sous le choc, elle l'entraîna avec elle derrière les rochers, sur le sentier qui menait à leur petite maison dominant la mer, perchée sur la falaise.

Elles étaient presque arrivées quand soudain, Maya se stoppa net avant qu'Hélène ne lui rentre dedans et elle se retrouva à quatre pattes dans la terre et les cailloux du sentier.

" Qu'est-ce que c'est que ça ? " s'exclama-t-elle, abasourdie.

Là, devant leur tranquille petite maison au toit d'ardoise et au jardin rempli de fleurs multicolores, se trouvait une quinzaine de voitures de police... Effrayées, elles coururent en direction de la porte d'entrée : était-il arrivé quelque chose à leur mère ? A travers la porte, elles pouvaient entendre les conversations bruyantes qui avaient lieu : une femme -Mme Snow?- pleurait et une homme hurlait qu'il voulait des résultats. Que ce passait-il donc? Doucement, Maya poussa le battant de la porte et entra, suivit de sa petite sœur.

C'était bien leur mère qui pleurait, assise dans le salon, et leur père, pourtant rarement présent à cause de son métier -capitaine d'un bateau faisant le tour du monde- frappait du poing sur la table en criant qu'il fallait absolument continuer les recherches.

Mais lorsqu'on les aperçut, tout le monde se figea, tout le monde se tut. Plus personne ne bougeait, les yeux fixés sur les deux nouvelles venues. Puis Hélène brisa la pétrification qui était retombé sur la pièce en se jetant dans les bras de ses parents.

" Maman! "

Les larmes coulaient sur son visage tandis que les visages stupéfaits des policiers passaient de Maya, sur le seuil de la pièce, à sa cadette, en pleurs dans les bras de ses parents.

" Bon sang, où étiez-vous passés ? s'écria-t-il alors en se ressaisissant.

Son épouse lui jeta un regard réprobateur et Maya s'approcha, sous les yeux inquisiteurs des hommes présents dans la pièce.

- Papa ? Quand es-tu rentré ? Que s'est-il passé ? demanda-t-elle d'une petite voix.

- C'est moi qui devrait te demander ça, gronda-t-il malgré l'oeil assassin de Mme Snow, cela fait un mois que l'on vous cherche !

Les deux sœurs échangèrent un regard affolé : un mois ? Cela faisait vraiment un mois qu'elles étaient portées disparues ? Mais alors, que c'était-il vraiment passé ?

La fugitiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant