La fugitive

Chapitre 18

Malgré la pluie qui tombait en trombes, la jeune femme ne ralentissait pas l'allure : le soleil se levait et elle n'avait toujours aucune idée de ce qui était arrivé à l'équipe qui était partie sur le terrain durant la nuit. Elle avait beau avoir interrogée Renard, sa seconde n'en savait pas plus qu'elle aussi, malgré l'heure tardive, la chef entrepris de se rendre elle-même sur les lieux, dans l'espoir de trouver un indice qui lui indiquerai où étaient passés ses compagnons.

Six heures moins le quart. Il me reste quinze minutes...

*

" On est où, là ?

- Retournées à notre point de départ, exactement comme il y a six mois..."

La première poussa un long soupir contrit tandis que la seconde se levait et commençait à arpenter la pièce d'un pas déterminé.

Cette fois, se dit-elle, maintenant que je connais les enjeux, il est hors de questions d'attendre qu'ils viennent nous chercher... Et se faire tuer au passage.

*

Rien. Elle n'avait rien trouvé susceptible de lui donner le moindre indice. Ils ne s'étaient tout de même pas volatilisés ! Frustrée et sur les nerfs, elle manqua de dégainer son pistolet, caché dans les pans de sa cape, lorsque la sonnerie de sa montre retentit.

Sept heure.

Il était temps de rentrer.

*

" Ah, mon cher Liam... Que ferais-je sans toi ? Je me le demande...

- Vous n'auriez aucun problème a me remplacer. rétorqua le jeune homme à son patron qui observait le paysage automnal encore endormi a travers une vitre.

Celui-ci éclata d'un rire froids avant de se retourner vers son interlocuteur adossé au mur opposé, les bras croisés sur la poitrine.

- C'est vrai, tu as raison... déclara-t-il une fois sa courte euphorie terminée. Mais pour l'instant, j'ai besoin de toi... Alors reste ici jusqu'à ce qu'ils arrivent. Tu n'oserais pas me décevoir face à la belle Nuit, n'est-ce pas ? lui chuchota l'homme en se rapprochant.

- Je ne perdrais pas.

Gaël eut un rictus de satisfaction avant de s'éloigner en direction de la porte.

- Ça me rassure de t'entendre le dire... Un instant j'ai cru que tu t'étais pris d'affection pour cette organisation et que tu allais renoncer à ta filature pour les rejoindre réellement...

Liam ne répondit pas ; il connaissait assez son patron pour savoir qu'il n'attendait pas de réponse. Satisfait, celui-ci claqua la porte sans ménagement derrière lui en quittant la pièce.

Une fois seul, l'homme s'approcha de la fenêtre pour scruter les alentours du regard. Il ne pouvait pas sortir car il était a peu près sûre que Gaël avait posté un de ses hommes de main pour le surveiller, ce qui le réduisait à espérer que les autres lui feraient confiance et n'essairaient pas de s'en mêler...

Il se mit soudain à pousser un chapelet de jurons : là, à l'orée de la forêt commençant à prendre des teintes de pourpre et d'or, il venait d'apercevoir une silhouette d'un bleu identifiable entre tous se mouvoir. Il ne l'aurais sûrement pas remarqué si le soleil, dardant la propriété et ses alentours de ses premiers rayons, n'avait éclairé la chevelure clair de la leader de l'organisation.