La fugitive

Chapitre 12

" Vous me faites mal !

Loin d'être ému par les larmes qui coulaient sur les joues de la petite fille, Gaël se contentait de l'observer tranquillement la scène avant de se retourner vers sa captive d'honneur :

- Toujours pas ? lui demanda-t-il.

Mais la fugitive détourna la tête du spectacle, les larmes aux yeux mais sans pouvoir se boucher les oreilles, ses mains ayant étés liées derrière son dos par les soins de son cousin. Celui-ci haussa un sourcil :

- Tu es plus coriace que ce que je croyais... concéda-t-il devant le mutisme de sa prisonnière.

Visiblement, il commençait à s'impatienter.

- Pedro, emmène-la à la cuisine. ordonna l'homme après un regard dédaigneux à sa jeune cousine.

- Non! s'écria celle-ci.

Elle n'imaginait que trop bien ce que ce monstre qui lui servait de seul représentant de sa famille pourrai infliger à une petite fille innocente.

Gaël eut un sourire carnassier : cela devenait intéressant... Il fit signe à l'homme de main qui suspendit son geste.

- Toi seule a le pouvoir de la garder dans cette pièce... lui souffla t-il à l'oreille. Un seul mot et je la libère...

- En vie ? Non, je te connais trop bien pour ça, Gaël, tu peux toujours rêver ! répliqua la jeune fille avec tout le courage qui lui restait.

Cela faisait déjà trois heures complètes qu'elle se trouvait dans la luxueuse pièce d'apparat de la propriété et une qu'ils s'amusaient à torturer la pauvre Hélène... Combien de temps encore tiendrait-elle ? Son cousin était du genre inventif, il ne serait jamais à court d'idées pour obtenir ce qu'il voulait. Mais elle ne pouvait pas, ne devait pas lui léguer la fortune de sa famille...

Comprenant qu'Élise ne bougerai pas, même sans savoir où était la petite fille ni ce qu'il lui arrivait, Gaël eut un sifflement méprisant.

- Emmène-la.

- Aïe ! Pas les cheveux ! Arrêtez !

Les cris diminuèrent tandis qu'ils progressaient dans la bâtisse pour finir par s'éteindre. Une fois le silence complètement revenue, Gaël sortit un petit téléphone de sa poche avant de le brandir sous le nez de sa cousine.

- Viens, allons discuter dans un coin plus tranquille... Mais mets-toi bien dans la tête que son destin est entre tes mains.

Élise fut contrainte d'obéir, tenue en laisse comme un chien par son fou-furieux de cousin. Il prenait du plaisir à lui torturer la conscience, elle le savait, et le sort réservé à la petite Snow ne dépendait en fait que de lui, à présent maître des lieux.

*

L'étrange homme, comme l'avait dit Siméon,les avait fais sortir de la demeure. Il portait un masque d'un bleu clair avec des motifs d'un bleu plus sombre ou de blanc, mais le tout restait très simple. Personne ne les avaient remarqués et, une fois dehors, il leur avait demandé  de l'attendre dans la cachette qu'il leur avait montré, à savoir le tronc d'un arbre creux. Puis il était reparti sans leur donner plus d'informations et Siméon avait rassuré Maya en lui promettant qu'il était sûrement parti à la recherche de sa sœur et de l'héritière.

- Tu n'en sais rien. grommela la jeune fille, anxieuse.

- Je suis sûr qu'ils se connaissent, avec Élise : je l'ai vu de temps en temps surveiller la maison, à l'abri des regards...