Lorsque j'ouvre les yeux, je suis dans le camion du SAMU en compagnie d'un ambulancier et d'un Nabil inquiet à deux centimètres de mon visage mais qui ne se rend pas compte que je suis consciente. Est-ce que je vous ai déjà dit à quel point il est beau ? Peut-être que oui mais je dois le redire, et c'est mon mec.
Par contre je me demande qui est l'imbécile qui a appelé l'ambulance ? Je vais devoir payer une fortune à ces cons. Certes, j'ai les poches pleines grâce ou même à cause de mes activités extra lucratives mais filer mon fric à l'état me fait plus chier qu'autre chose. Une voleuse qui donne aux voleurs ? C'est pas comme ça que ça se passe.
Bref, Nabil me caresse le cuir chevelu instinctivement sans savoir que j'ai ouvert les yeux depuis un bon moment et je le fixe en me mordant les lèvres. Je ne pense pas que la situation est appropriée pour le manger du regard.
⁃ Vous allez bien madame ? Me demande l'ambulancier qui me fait reprendre mes esprits.
Je hoche simplement la tête avant de refermer mes yeux en évitant le regard de Nabil qui s'apprête à tomber sur moi. En réalité, je ne vais pas si mal tout compte fait, j'ai juste besoin d'une nouvelle vie et des millions d'euros et tout ira mieux. C'est pas très difficile, nous sommes tous d'accord.
Arrivé à l'hôpital, ils m'ont mis dans une chambre sans rien m'expliquer sur mon état. Enfin je crois car je viens à peine de me réveiller. Je déteste les hôpitaux, ça pue la mort et les vieux. Enfin les vieux ont l'odeur de la mort. Donc les hôpitaux sentent le vieux. Je n'ai jamais compris pourquoi ils aménageaient cet endroit déjà déprimant d'une manière à ce qu'on s'y sente encore plus mal. Tout est terne et lugubre, j'en ai la chair de poule.
Le médecin parle avec Nabil comme si c'était lui qui était à ma place. Je le vois froncer ses sourcils et se gratter la tête, c'est mauvais signe. Je déteste les médecins, ils vous laissent toujours dans le déni total et dès que l'envie leur vient, ils viennent vous lâcher une bombe et s'en vont. Comme les darons qui abandonnent leur gosses. Dans tous les cas, je note ce qu'il se passe dans ma tête, je me plaindrais de tout ça à ma sortie.
Nabil rentre dans la chambre en m'assassinant du regard. Je pensais qu'il allait être un minimum heureux de voir ma jolie bouille d'ange - tu parles j'ai les cheveux en vrac, j'ai la moitié de ma joue qui a effleuré le sol donc des croutes y poussent et j'ai l'air plus défoncé que Wiz Khalifa et Snoop Dog.
Il a l'air énervé mais je ne comprend pas trop pourquoi, soit c'est à cause de ce que le connard de médecin lui a dit ou soit c'est de ma faute. Mais je ne comprend pas ce que je lui aurais fait. Depuis que je suis avec lui je suis la petite amie parfaite, j'ai fait tous les efforts possibles. Bon mise à part que je lui donne pas ma petite fleur en ce moment, je n'ai rien à me reprocher. A moins qu'il n'arrive pas à ce contenter que de mes galoches. Sérieusement, je ne vois pas qu'est-ce qui peut faire qui puisse m'en vouloir.
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Dans la gueule du loup - pnl
RandomNul n'avait jamais daigné à vouloir vraiment la connaître, sauf lui.