Chapitre 17

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SÉBASTIEN

L'après-midi a été sympa. J'ai fait comme si de rien n'était. Même si j'ai bien vu comme Damien a maté ma sœur. Bordel ! Je le savais. Alors il est bien bi. Même si je ne devrais pas, je ne peux m'empêcher d'en vouloir à Becca. Je sais pertinemment qu'elle n'a rien fait de plus qu'être elle-même, mais c'est plus fort que moi.

— Qu'est-ce qu'il y a ? me demande Damien.

Depuis que nous sommes de retour chez lui, j'ai du mal à me montrer naturel. Putain, je suis jaloux. Ça n'a pas de sens. Je déteste me sentir comme ça. Je ne souffre pas de jalousie en temps normal, et absolument rien ne m'autorise à ressentir ce sentiment.

— Rien, je réponds.

En vérité, cette peur que Damien finisse par me quitter pour une femme est de retour. Une femme qui pourrait, contrairement à moi, lui offrir la famille dont il rêve.

De mauvaise humeur, je me dirige vers le tiroir où je range ma beuh. Depuis le shit de Pierre, je n'ai plus fumé. Oui, ça me manque. Oui, il est temps que j'admette que si je ne suis pas accro physiquement, je le suis tout de même un peu psychologiquement.

Mes mains tremblent lorsque j'ouvre le tiroir et attrape le petit sachet en plastique.

— On est samedi, dis-je, je vais m'autoriser un petit pétard, ça te va ?

Sans attendre son approbation, je vais m'asseoir à côté de lui sur le canapé pour me le rouler.

DAMIEN

Il est jaloux. Je parierai qu'il s'imagine que j'ai flashé sur sa sœur ou un truc de style.

Quand on était là-bas, il se la jouait plus ou moins cool, mais depuis que nous sommes rentrés chez lui, il tire la tête. Dire qu'il me fait la leçon quand je garde pour moi ce qui me chiffonne !

Déstabilisé, je le regarde terminer de rouler son fichu joint. Certes, je ne suis plus contre l'idée de boire de temps un temps un verre. Mais ça, je déteste toujours autant.

— Sébastien, regarde-moi.

Tout en ignorant ma requête, il lèche le papier à cigarette, peaufine sa saleté puis le tapote sur la table avant de le porter à sa bouche. Sur les nerfs, je dis :

— Je n'ai pas envie de te voir te droguer.

La clope au bec, il ricane.

— Droguer, tout de suite les grands mots, marmonne-t-il.

Puis il se décide enfin à me calculer. Il me fixe, le regard vide, puis tout à coup se lève et ajoute :

— Si ça te dérange, pas de problème, je vais aller fumer devant la baraque.

Il se dirige déjà vers la porte, mais je me lève et pose une main sur son épaule. Sans se retourner, il demande :

— Quoi ?

— Sébastien. Tu ne peux pas me reprocher de trouver ta sœur belle. Tu sais qu'elle l'est.

Son épaule est tendue sous ma main. Je décide donc de le masser, doucement. Il reste aussi raide qu'un piquet, refusant manifestement mon attention. Cela dit, il ne se dégage pas non plus. Alors je pose ma deuxième main sur son autre épaule et continue mon massage. Finalement, je le sens se détendre sous mes doigts tandis que sa respiration s'accélère. Encouragé par sa réaction, je m'approche de lui pour me coller à son dos tout en posant une main sur sa poitrine et lui glisse à l'oreille.

— Je la trouve belle, mais c'est tout. Ne le prends pas mal, mais je me fiche de ta sœur. C'est toi que j'aime. Tu devrais quand même le savoir.

My exception (mxm) EN CORRECTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant