Chapitre 3

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DAMIEN

Ce sont des coups portés à ma porte qui me tirent du sommeil.

— Hein ? Quoi ? je fais, complètement sonné.

— Je te jure que si tu ne m'ouvre pas dans dix secondes, je me tire ! crie la voix de ma sœur.

Eh mince, j'avais oublié que je lui avais demandé de venir chez moi. Sous adrénaline, je me lève de mon lit puis me précipite vers la porte d'entrée. Aussitôt déverrouillée, Aurélie en franchit le pas telle une furie rousse.

— Je peux savoir ce que tu fabriquais ?

Penaud, je lui avoue :

— Je dormais.

Elle lève une main en signe d'incompréhension :

— Mais il n'est même pas vingt et une heure.

— Merci de me rappeler à quel point ma vie est nulle.

L'adrénaline ayant déjà quitté mes veines, je me sens plus démoralisé que jamais, alors je vais m'écrouler sur le canapé. J'y reste avachi, les bras croisés comme un gamin boudeur.

—Dam...

Je décide de l'ignorer tandis qu'elle s'approche de moi. C'est vrai, je suis un frère ingrat. C'est elle qui est venue chez moi puis s'est retrouvée à poireauter parce que j'avais oublié l'avoir invité, et c'est moi qui tire la tête.

Je sens le canapé s'affaisser sur ma droite tandis qu'elle s'y assoit.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demande-t-elle.

Après avoir tapoté nerveusement mes doigts sur mes biceps, je prends une grande inspiration.

— Je déteste mon nouveau boulot, les tâches sont pourries et je n'ai pas envie de rencontrer de nouvelles personnes, en plus Stéphanie a déjà un nouveau copain alors que je l'aime toujours.

Cette petite tirade me laisse à bout de souffle, pourtant elle n'était pas longue et je possède une solide condition physique. Après avoir décroisés les bras, je pose mes coudes sur mes genoux puis laisse tomber ma tête en avant. Ma vie craint tellement !

Doucement, Aurélie passe une main compatissante dans mon dos.

— Laisse-toi le temps de l'oublier, d'accord ?

Je me redresse d'un coup tout en m'écriant :

— Mais je n'ai pas envie de l'oublier !

Du tac au tac, elle m'envoie un coup à l'arrière du crâne.

— Quelle tête de mule !

Tout en lui lançant un regard mauvais, je passe une main là où elle m'a tapé.

— Aïe, tu es folle ou quoi ?

— Arrête, comme si je t'avais fait mal.

C'est vrai, je n'ai quasi rien senti. Croisant les bras, je retombe avachi dans le canapé tout en fixant l'écran éteint de ma télé. Alors que mon pied se met à battre nerveusement le sol, ma sœur me tapote l'avant-bras.

— Allez, ça finira par passer. Tu es super, Damien, je suis certaine que bientôt tu trouveras quelqu'un avec qui tu seras heureux.

J'explose avant d'y penser :

— Mais arrêtez avec ce « quelqu'un » ! Une femme, bon sang, je vais finir par trouver une femme avec qui je serais heureux !

Aurélie fronce les sourcils, ne comprenant manifestement pas où je veux en venir. Je regrette immédiatement de lui avoir crié dessus. Après tout, ce n'est pas de sa faute si je le sujet est devenu sensible au point de me rendre parano, depuis que j'ai passé mon temps à penser à la « finesse des traits » et aux « yeux les plus noirs que j'ai jamais vu » d'un autre mec.

My exception (mxm) EN CORRECTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant