Mémoire en Cavale

28 - Le chat et la souris

- Non, blêmis le jeune homme. Je n'y crois pas, ce n'est pas possible. Tu mens.

- Regarde par toi-même.

Le blond porta une cigarette à sa bouche, la main tremblante, et s'assit à côté de l'homme. Devant eux, des dizaines d'écrans de caméras de surveillance tournaient et retournaient en boucle. A côté de lui, les jambes étendues et les mains croisées derrière la tête, l'agent Dowson paraissait parfaitement détendu. Il appuya sur le bouton pour rembobiner, et désigna l'écran central d'un mouvement de la tête.

C'était une bijouterie. Les gens passaient et repassaient devant la caméra, vivant leur vie en accéléré. Puis la vidéo ralentis quand une femme brune entra dans le champ de la caméra, à côté de la vendeuse. Elles se dirigeaient vers une vitrine, quand la brune se retourna subitement, dévoilant son visage à la caméra. L'homme arrêta la vidéo, zooma sur le visage de la femme. Ses yeux verts, ses tâches de rousseurs, sa peau pâle... ça ne faisait aucun doute.

- Morgane... gémit Jonathan en passant une main anxieuse dans ses cheveux.

- Exact, renchérit l'agent.

- Ça ne veut rien dire. Ils l'ont forcée à aller là, c'est évident.

- Regarde la suite.

La vidéo se remit à tourner. En arrière-plan retentirent des cris, des sons brusques, tandis que le visage de Morgane retranscrivait sa peur. Et c'est là que tout bascula. Morgane ouvrit sa veste, en sortis une arme et la pointa sur le crâne de la vendeuse. Ses paroles ne parvinrent pas jusque les caméras. John pâlit, et secoua la tête. Ce n'était pas possible.

Elle était sa meilleure amie depuis plus longtemps qu'il ne pouvait se le rappeler. Elle était gentille, douce, elle détestait blesser les autres. Elle avait pleuré quand il avait écrasé une fourmi, merde ! Comment pouvait-elle en arriver à là ? La vidéo continua de tourner. Morgane enleva sa perruque, ses cheveux roux ne laissant plus aucun doute quant à son identité, et entreprit de voler tous les bijoux exposés.

Puis elle sourit aux bandits. Un sourire hésitant, léger, mais sincère. Jonathan s'agrippa à la table de toute ses forces, sans pouvoir détacher ses yeux de l'écran. Il espérait être en train de rêver. Au bout d'un moment, sa voix résonna dans la salle, intimant aux bandits de partir au plus vite. Elle les aveint aidés à fuir. Elle était... Quoi, elle était passé dans leur clan ? Comment avait-elle pu faire ça ?!

Ces types étaient des criminels. John n'en revenait pas. Ils lui avaient tiré dessus ! Sa main se posa sur le bandage entourant son épaule, bien heureux que la balle ne se soit pas fichée autre part. Était-elle déjà leur complice à cette époque ? Il ne savait plus que croire. Il se tourna vers l'homme en noir :

- Qu'en pense tu ?

- Il joue. Tyron. Il prévoit chaque coup en avance, et Morgane n'est qu'un pion dans son jeu. Il est intelligent, rapide, rusé. Il sait y faire. Il ne pouvait tuer Morgane, et voulait s'assurer qu'elle resterait avec eux. Je pense qu'elle n'est pas allé faire ce braquage par bonne volonté, même si elle semble y avoir pris plaisir.

- Alors ils l'ont forcée ? Elle n'est pas coupable ?

John priait de toutes ses forces pour que ce soit vrai. Il ne voulait pas douter de sa meilleure amie. Il avait cru la perdre tellement de fois qu'il avait besoin de s'avoir qu'elle était de son côté. Depuis qu'elle avait été enlevée... il ne vivait plus. Il la cherchait, sans arrêt, remontaient ses traces. Il ne pouvait vivre sans elle. Et il ne pouvait pas la laisser entre les mains de ces psychopathes !

- Je ne pense pas, rétorqua calmement l'agent. Pas totalement en tout cas. Seulement, un avis de recherche à été lancé à son nom. En tant que criminelle. Ceux qui la trouvent ont ordre de l'arrêter. Les règles du jeu ont changé. Tyron pense avoir gagné la bataille.