Mémoire en Cavale

39 - Naufragée

Bon vous avez eu raison de moi --' Voici le chapitre suivant haha.

- Oh que non, rétorqua Ryder. On s'amuse bien trop tous les deux, sans oublier ton nuisible d'ami. Je vais pouvoir te...

Il fut interrompu par un léger déclic derrière lui, et je sentis tout son corps se figer contre moi. Sa main se resserra sur une de mes mèches de cheveux, et je rouvris lentement les yeux. J'aperçus le regard de Ryder, les sourcils froncés et l'air embêté.

Lentement, je me penchai légèrement sur le côté pour voir derrière l'homme. Un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres tandis que je croisai le regard vert émeraude de Tyron qui, bras tendu, pointais une arme sur la nuque de Ryder. Il était silencieux mais tout son corps tendu, ses yeux furieux, sa main serrée me faisaient comprendre à quel point il fulminait. Je basculai la tête en arrière, pleurant de soulagement. Je n'avais jamais été aussi heureuse de le voir.

Ryder se ressaisis et un léger sourire étira ses lèvres :

- Tyron, je suppose. Ou plutôt Thomas Morrisson. Ça fait un moment que j'attends d'avoir une petite discussion avec toi.

La seule partie de mon esprit encore ancrée dans la réalité buta sur ses paroles. Jamais je n'aurai pu me douter que Tyron n'était pas son vrai nom. Il fallait avouer que Thomas faisait moins... gangster. Dans le dos de Ryder, Tyron pinça les lèvres :

- C'est partagé. Mais malheureusement, ce sera pour un autre jour, je suis pressé. Tu vas me faire le plaisir de la lâcher tout de suite, ou je t'explose le crâne.

J'aperçus un éclat de fureur déformer le visage de mon ex-copain tandis que sa main se refusait de lâcher mes cheveux. Mon regard papillonna jusqu'aux yeux de Tyron et je le suppliais du regard. Cette proximité avec Ryder était en train de me tuer à petit feu. J'avais l'impression de ne plus réussir à respirer. Le bandit fronça les sourcils en me dévisageant et je vis son doigt hésiter sur la détente de son arme.

- Non ! hurlais-je en secouant la tête. Ne fais pas ça !

Il fronça les sourcils, troublé, tandis que Ryder esquissa un sourire :

- C'est que tu tiens encore à moi, Lolita.

- Tu peux rêver, rétorquai-je en le foudroyant du regard. Il a assez de sang sur les mains, et tu ne mérite pas de mourir aussi rapidement.

Je n'hésitais pas plus et levai la jambe, avant de donner un violent coup de genoux dans son bas-ventre. Ryder poussa un cri de douleur en se pliant spontanément en deux, les mains pliées sur son appareil reproducteur, et j'en profitai pour lui donner un nouveau coup de genoux, cette fois-ci en plein visage. Derrière lui, Tyron lui balaya les jambes, le faisant tomber à terre, avant de lui donner de violents coups de pied dans les côtes, déchainant toute sa colère. L'homme en noir gémissait à chacun des coups, prostré sur le sol, les mains sur son bas-ventre, et Tyron ne semblait pas vouloir se calmer, le visage déformé par la haine. Je finis par contourner Ryder et attraper le bandit par le bras :

- Allons-nous-en, reniflai-je. S'il te plaît.

Tyron baissa les yeux sur l'homme, et je fis de même. Cela me faisait bizarre de voir ce grand homme, imposant, effrayant, allongé au sol tel une victime. Je tournai sur moi-même. J'aperçus John, à terre, inerte, et poussai un cri d'horreur. Je l'avais presque oublié, et il ne bougeait plus. Je me précipitai vers lui, mais Tyron m'intercepta avant et me fis me retourner vers lui, cherchant mon regard :

- Il va bien, Morgane. Il est juste assommé. Il faut qu'on s'en aille.

Je hochai la tête, décidant de faire confiance au bandit, et me laissais entrainer vers le grillage. Je pleurais toujours mais ne m'en rendais même plus compte, à bout de souffle. Tyron s'accroupis et joignit ses mains. Sans hésiter, je posai le pied dessus et m'élançai sur le grillage. Je grimpai difficilement jusqu'en haut, avant de passer de l'autre côté, et de me laisser tomber­ par terre. La chute fut rude, mais la douleur physique n'était rien par rapport à celle qui me tordait les entrailles.