Dans la Peau de Jubia Lockser

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PDV Calypso

—Parce que vous croyez qu'on a fait exprès peut-être ? je rétorque.

Chronos me fait face, me surplombant d'une bonne dizaine de mètres de vide.

—C'est exactement ce que je suis en train de dire. Si tout se déroulait comme prévu, je n'aurais même pas besoin de protéger le déroulement du temps. Mais évidemment, il faut toujours que les humains provoque le chaos d'une manière ou d'une autre... Quelle perte de temps...
Il est visiblement trop imbu de lui-même pour pouvoir avoir une discussion constructive.  

—Qu'est-ce que vous voulez de nous ? je demande, sans plus rien attendre de la discussion. 

—Rien du tout. Ce n'est pas comme si vous pouviez faire quelque chose après tout, pathétiques créatures que vous êtes. Je suis revenu réparer tout le désordre que vous avez mis dans les lignes du temps. Autant vous dire que le démêlage prendra pas mal de temps et d'énergie.
—Rappelez-moi pourquoi vous n'êtes pas intervenus plus tôt dans ce cas ? questionne Léon, dans un ton de reproche. 

—Il semblerait que j'ai cru quelques instants en la débrouillardise de l'être humain. Mais vous n'avez fait que rendre les choses plus compliquées qu'elle ne l'étaient déjà. Un exploit formidable, soit dit en passant. Mais maintenant il est temps d'en finir.

L'esprit du temps descend un peu vers nous, en laissant tout de même quelques mètre de supériorité, puis me fixe d'un regard doré perçant.

—Calypso Ilsae, reprend-il. Tu dois faire un choix. Étant donné l'influence que tu as dans les deux mondes à présent, tu dois choisir. Veux-tu retourner dans ta dimension, en supposant que ton véritable corps n'est pas déjà au cimetière, ou alors rester dans la dimension de Fairy Tail, avec les trois énergumènes ici présents, et sous cette apparence ?

J'ai soudain l'impression d'être en plein milieu d'un procès, me demandant de choisir entre la peine de mort ou l'exil. Qu'est ce que je suis sensée répondre à ça ? Est-ce que je dois vraiment faire ce choix ? Je sais que peu importe ma décision, j'y perdrais un morceau de mon cœur et de mon âme. Un morceau de moi. Comment suis-je sensée réagir ? Devrai-je déjà savoir répondre ? Est-ce que la réponse est évidente ?..

Oui, elle l'est.

Mais je ne peux pas m'y résoudre.

Je ne peux pas faire ce choix.

Ma tête devient lourde, et mes cheveux me tombent devant le visage, cachant mon expression douloureuse. Sans que je puisse y résister, les larmes se mettent à couler. Une sensation familière me chatouille les joues. Les gouttes d'eau salées  ne s'écrasent jamais au sol : elles se mettent à flotter en suspension autour de moi, alors que je coule dans mes réflexions.

—Eh bien ? Je veux bien que ça soit une question terriblement dolente, raille Chronos de sa voix insupportablement arrogante, mais je n'ai pas l'éternité. Quoique, si... Mais je ne me vois certainement pas gâcher mon temps pour des humains aussi pathétiques...

Eh bien quoi ? Est-ce que je devrai être autrement ? Aurai-je dû répondre du tac au tac, sans grand soucis ?

—Vos collègues sont tous aussi insensibles ? fait remarquer Léon, devenu soudainement cynique. C'est de la politesse chez vous peut-être ? Il faut croire que vous n'êtes décidément pas les mêmes que les esprits de notre monde. Ils ont cette petite part d'humanité en eux. Sérieusement, vous vous entendez parler avec vos grand airs ? C'est à croire que vous n'avez aucune idée de la situation. Vous êtes habitués, vous me direz, mais il semblerait qu'on vous ai seulement dérangé dans votre sieste, si parce quelque phénomène étrange il vous arrive seulement de dormir. Vous avez conscience de ce que vous dites ?! Calypso s'est retrouvée dans notre monde et dans la peau de Jubia de manière involontaire, je veux dire, c'est pas comme si elle avait eu le pouvoir de transcender les dimensions il me semble !