7 - L'entraineur

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Caresser comme de la soie. Palper un nuage. Sentir un drap léger sur mes épaules dénudées. Cette sensation de plénitude apaisante me porte dans un autre monde.

Et puis... Tout se brise. Le drap est arraché violemment m'installant une sensation de froid désagréable ainsi qu'une gêne. Je me relève sur mes gardes. Le visage endormi, pour tomber sur le visage de Sam accoudé a l'encadrement du lit. Celui-ci m'observe en silence et avec une mine sérieuse.

- Encore plus moche au réveil que réveillée et je pensais pas que ce serais possible. Me lâche-t-il dans le plus grand calme. Lève toi on sors et j'ai pas la journée donc gagne du temps en te pouponnant pas pendant des heures t'es hideuse dans les deux cas. Mets des vêtements de sport.

Bonjour le réveil.

Y'a des jours ou rien ne vas et honnêtement ce n'est pas ce début de journée qui me fera penser le contraire. Sam sors de la chambre aussi vite qu'il y est entré. Je me dirige donc vers la salle de bain pour m'habiller. Je me réveille comme je le peux, je prends une bouteille d'eau ainsi qu'un petit pain. Habillée d'un short et d'un débardeur aux vues des chaleurs je pesse le seuil de la porte de la chambre.

Sam est adossé au mur, je lui passe devant en marchant dans le couloir avant qu'il ne m'interpelle.

- C'est un vrai labyrinthe ici, tu trouveras peut être la sortie mais surement dans trois jours donc tu ferais mieux de me suivre.

C'est avec amertume que je me résigne à le suivre. Il a raison j'en ai eu un aperçu hier cet endroit est immense et ce n'est pas le chemin que nous empruntons qui me fera dire le contraire. Nous ne sommes même pas descendus d'un étage que je suis déjà perdue. Les couloirs sont recouvert de porte immense. Les chemins se croisent créant des carrefour de couloirs, des hall ne servant à rien ainsi que des salons indénombrable.

C'est lorsque l'on passe devant une porte ressemblant à celle de notre ancienne chambre avec Kloé que ma gorge se serre. Je sais qu'il ne lui arriveras rien, après tout Jax me l'a promis et comme on me l'a dit dans ce milieu la parole est gage de serment. Je ne l'ai pas revue depuis hier et perdre mes seuls repères dans une milieu inconnu est flippant. Je me résigne à demander à mon surveillant en espérant une réponse.

- Est-ce qu'il serait possible que j'aille voir Kloé à un moment ?

- Tu fais ce que tu veux je dois juste te surveiller.

Cet échange froid est quand même rassurant pour moi. Il faut dire que je m'y fais à force, sa froideur n'a pas l'air de denier partir.

Nous arrivons face à une porte métallique. Lorsqu'elle s'ouvre je remarque qu'il s'agit d'un ascenseur moderne. Le surveillant m'invite à y pénétrer et appui sur le boutons trois. En observant le cadrant je me rends compte que nous sommes à l'étage vingt deux. Vingt deux ?! Le brun à ma droite commence alors a sautiller dans l'engin. La panique me prends en lui hurlant d'arrêter.

- Mais tu veux qu'on reste bloqués ou quoi ? La peur dans ma voix s'entend aussi bien qu'elle se voit sur mon visage.

Un sourire s'étire sur ses lèvres suivi d'un regard provocateur. Il appuie sur le bouton trois de l'ascenseur. Je n'ai qu'une hâte, que cet engin de malheur s'arrête à l'étage prévu pour ne plus être aussi proche de lui. Lorsque les portes s'ouvrent une baie vitrée immense nous offre une vue sur la mer. Je comprend plus rien, on était à l'étage vingt deux il y a même pas deux minutes et là au troisième étage nous pouvons marcher sur le sable.

- Stratégie pour perdre l'ennemi dans le bâtiment. Comme un secret qu'il me confie sa voix est presque inaudible. Plutôt ingénieux comme principe.

Le brun regarde de droite à gauche et emboite le pas. Je le suis dehors, j'espère de tout mon coeur pouvoir découvrir les lieux et plus précisément la plage. Hors nous ne nous rendons pas vers la plage mais nous longeons le bâtiment pour arriver face à une sorte de terrain.

- Aller, j'ai pour ordre de t'entrainer à te défendre en cas de problème. Commence par faire trois tours de terrains.

- Et toi ? Renchéris-je immédiatement.

- Ah ! tu veux que je t'accompagne ? Son sourire provocateur m'irrite au plus haut point. Le rythme va être soutenu alors...

Il emboite le pas et se met à courir. Remarquant que je ne le suis pas il me provoque en se retournant et en écartant les bras horizontalement au sol.

- Alors, t'abandonne déjà ? Je te prévient le perdant à un gage.

- Et quoi comme gage ? Je commence doucement à me mettre à courir.

- Disons un petit massage pour soulager mes muscles qui vont être douloureux.

J'ignore le fait que sa réponse est une provocation. 'mes'... C'est ce qu'on va voir. Je le rattrape facilement puisqu'il m'attendait. Maintenant la vraie course commence.

_________

Bien évidement, c'est avec quasiment un tour d'avance que le brun gagne. Un vrai guépard. Le départ se passais au mieux et puis il a accéléré quand jetait au maximum de mes capacités. Bien évidement il s'en est venté pendant au moins quinze minutes. Nous sommes maintenant dans une petite salle avec au sol des tapis molletonnés.

- Tu t'es déjà battue ? Me questionne-t-il en mettant ses gants de boxe.

- Non...

- Ouai, ça se voit un peu.

Et aller, un petit pic pour la route. Il m'ordonne donc de le frapper au niveau du torse.

- Aligne ta main et ton bras ou tu risque de te blesser au poignet. Ensuite frappe de toutes tes forces. Je frappe une première fois. Mets toute ta force je te dit.

- Mais je vais te faire mal !

- Crois moi c'est pas tes bras en compote qui vont me faire quoique ce soit. Je frappe alors plus fort. Descend ton coup, si tu frappe entre les pectoraux et les abdos tu peut couper une respiration pendant quelques secondes. J'essaie. Plus fort. Je frappe de nouveaux. Plus fort ! Mes esprits s'échauffe lorsqu'il hausse le ton, je frappe. Plus FORT ! Je frappe. PLUS FORT !

Cette fois-ci je m'écarte de lui en arrachant mes gants. Il me regarde, perdu.

- Tu fais quoi là ? Me dit-il.

- J'arrête ça se voit pas. Déjà il fait une chaleur à crever, en plus je comprends même pas à quoi ça me servirai d'apprendre à me battre et puis en plus tu me cris dessus.

- Je peux pas te retirer le fait de la chaleur et que t'apprendre à te battre servirais à rien vu tes bras en mousse. On passe à l'esquive maintenant, de toute façon t'es pas une guerrière.

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Affalée sur le lit je me remet de cette séance de sport beaucoup trop épuisante. Le brun est assis dans son fauteuil habituel et ne sors pas un mot.

Je suis extirpée de ma tranquillité par un coup de feu qui retentit. Je me lève et me dirige en trombe vers le brun. Celui-ci relève la tête en observant à travers la vitre les sourcils froncés.

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How you changed meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant