Survival Earth

Chapitre 3

Elle nous emmena dans le bâtiment sombre et nous demanda d'attendre un moment, on ne voyait pas à trois mètres et entendait des bruits bizarres toutes les 3 secondes comme si l'on frottait contre les parois des centaines d'écailles, ou encore des bruits de pas métalliques, comme si une créature avait aux pattes une armure. Je vis un fin rayon de lumière à un moment - le toit devait avoir des problèmes? Non, une pierre avec de telles propriétés ne peut avoir de fissures comme ça, à moins que le bâtiment ne soit trop vieux -, et un grand bruit nous fis tourner sur notre gauche : le toit s'ouvrait comme des volets vers le ciel. Un dinosaure apparut sous la lumière aveuglante du soleil, ressemblant énormément à un oiseau, me donna tout de suite un nom aux lèvres :
- Un ptéranodon?
- Non, celui-là, c'est un tapejara. Il est de la même famille que les  ptérosaures quand même, mais il est surtout taillé pour porter plus de gens sur son dos, qui peut varier selon sa taille et son âge. Celui-là peut porter trois personnes, et sur ce coup-là, vous avez eu de la chance. Tu dois en connaître un sacré rayon sur les dinos.
- Je suis un peu fan depuis toujours des dinos, en fait, fis-je timidement, ils sont assez impressionnants, c'est ce qui m'a donné envie d'en savoir plus sur eux.
Depuis que je suis tout petit, je rêvais juste d'aller au musée avec mes parents pour voir ses grands reptiles qui ont marqués notre histoire, juste après que l'on m'ait donné un livre sur les dinosaures.
- Très bien, et maintenant, montez.
Je n'avais même pas vu la selle que le volatile avait sur son dos, qui possédait trois encoches, servant à y faire monter trois personnes, à mon avis. Elle montait déjà sur la selle.
- Alors, ça vient?
- On arrive.
Je montai sur la selle en deuxième, derrière Kat. Fabien eut un mouvement de recul, il n'avait vraiment pas envie de monter sur le tapejera.
- Tu montes ou tu restes? Demanda Kat.
- Je monte, dit-il en se ressaisissant, on y va.
Et on commença l'ascension. L'oiseau préhistorique battit des ailes et nous fit sortir du bâtiment de pierre noire, nous menant toujours plus haut.
- On fera quelques petites escales, cria Kat pour qu'on l'entende, on va assez loin, alors j'espère que vous n'avez pas le mal des transports.
- On va où exactement ?
- En premier lieu, dans des petites îles fortifiées comme escales, puis à New-York.
- Attend, quoi? Moi et Fabien en cœur.
- Mais c'est super loin, cria Fabien, et en plus, y'a plein de dinos volants en chemin, je parie.
- Et pas qu'un peu, crois moi. Notre premier point de repos se situe à cinq heures d'ici, alors essayez de ne pas vous endormir, cous risqueriez de tomber. La ville qui se trouve sur cette île se nomme Cœlacanth city, et l'île elle même Isla Cœlacanth.
On resta quelques heures silencieux, avec de temps en temps quelques sursauts à cause d'oiseaux plus grands que la normale, ou de dinos volants qui nous coursaient pendant quelques minutes. On arriva à la mer. À un moment, je faillis m'endormir, mais une ombre couvrant l'entièreté de notre moyen de transport nous couvrit, ce qui me réveilla aussitôt. Nous descendîmes en piqué d'un seul coup, et Fabien et moi criâmes, je ne pus voir que très peu notre poursuivant, qui se mettait lui aussi en piqué pour nous dévorer en une bouchée.
- Mais que fait une wyvern ici? Cria Kat, ils devraient être aux arks, normalement. Il est pas dans sa zone.
Elle se leva d'un coup sur la monture - toujours en piqué bien évidemment - et nous cria simplement :
- Prenez les commandes, et essayez de vous éloigner le plus possible de lui.
- Attends, mais comment...
Elle était déjà partie, elle avait sauté dans le vide, ce qui attira le bestiau derrière. Je ne pus me retourner qu'un simple instant pour la voir déployer des ailes partant des bras aux jambes - à cet instant je me suis souvenu que j'en avais vu avant à la télé, ça s'appelait du x-wing, je crois -, mais le problème, c'est qu'il fallait maintenant "piloter" la bestiole sur laquelle on était.
- Je sais pas comment on conduit ça, moi.
- Laisses-moi faire.
C'était une opération délicate, mais il arriva a passer devant moi pendant que le tapejera continuait de piquer vers l'eau, et prit les rennes. Il tira d'un coup dessus et l'oiseau se redressa, il tira sur un côté des rennes et le piaf tourna du même côté. On put enfin voir le combat du ciel, Kat se faisait poursuivre par la wyvern, et faisait des mouv's impressionnants et se retournait sur le dos pour mitrailler le dragon à deux pattes, ce qui lui faisait reprendre un peu d'altitude - bon, très peu, mais quand même, et bordel elle manie super bien le x-wing -. Elle tirait encore et encore, pendant quelques minutes. Nous, avec le tapejera, nous nous éloignâmes encore vers le large, et enfin, on n'entendit plus les tirs venants de la côte. On vit un peu la wyvern s'éloigner de la toute petite silhouette qui me semblait être Kat, partant vers des îles à peine perceptibles. La toute petite ombre se rapprocha de nous, et déploya un parachute à une centaine de mètres du tapejera. Fabien fit une manœuvre et arriva en dessous d'elle - il le maniait super bien en fait, j'étais un peu jaloux, sur le coup -, et Kat arriva sur l'oiseau.
- Beau contrôle des scorbax, le bleu.
- A tes souhaits.
- Les scorbax, idiot. Les ptérodactyles, si tu préfères. Tu ferais un bon pilote, et moi qui pensais que tu avais peur de Baryx.
- De qui?
- Je ne vous l'avais pas dit? Il s'appelle Baryx.
Elle caressa le cou du tapejera, et je repris la conversation :
- d'ailleurs, comment ça se fait que tu aies des x-wings?
- Ce sont nos scientifiques qui me les ont conçues, pratique, hein? Très peu de guerriers chez nous ont le droit à de tels privilèges.
- Et tu as quel âge? Demandais-je.
- je vais avoir mes 16 ans dans peu de temps, on l'appelle l'âge de liberté.
- Donc, nous, on l'a déjà passé, alors?
- Vous avez quel âge, vous?
- Seize et demi pour moi, expliqua Fabien, et ce jeune homme les a eus aujourd'hui.
- Eh bien, bon anniversaire alors, euh..
- Owen, et merci.
- Et moi Fabien.
- C'est vrai que l'on ne s'était pas présentés, reprenons, je m'appelle Kat et je suis guerrière chasseuse à la base Falcon.
- Euh, je m'appelle Fabien et je suis lycéen et je suis arrivé dans ce monde il y a même pas quelques heures juste derrière un dino géant.
- Pareil pour moi, a l'exception que je m'appelle Owen, et c'est quoi ces "bases"?
- On les appelle aussi les nids. Ce sont des bases qui protègent la population des attaques de dinos, des genres de mini-villes si tu préfères.
- Ok, et elle se trouve à New-York. Alors, qu'es-ce que tu faisais ici, c'est quand même super loin ?
- Ça va, c'est pas si long, et en plus, ça me permet de voir des connaissances sur le chemin.
- Et sinon, reprit Fabien, tu y étais pour quoi?
- Mission, je peux pas vous en dire plus, on me l'a interdit.
On continua encore à voler quelques heures, qui me paraissaient durer des jours, et la nuit tomba. On restait toujours sur la même trajectoire, mais toujours rien à l'horizon. Kat nous appela à un moment.
- Si vous avez faim, même si c'est pas grand chose, vous pouvez vous servir dans mon sac. Fabien commençait à ouvrir le sac quand je l'arrêtait.
- Désolé, mais nous on a déjà mangé ce midi, dis-je, et comme quatre en plus, mais toi dans ce monde, tu dois crever de faim H24, alors on va laisser.
- C'est sympa de votre part, merci.
Mon camarade se tourna vers moi et je ne pus qu'apercevoir un peu son clin d'œil comme s'il me complimentait pour ma galanterie. Il sortit un sandwich fait maison du sac, avec le pain qui semblait assez vieux, et le tendit à notre pilote. Elle le prit et le mangea doucement, appréciant chaque bouchée, qui devait être une denrée rare dans ce monde. Quelques minutes plus tard, on vit des lumières s'amonceler en un point à l'horizon.
- C'est notre destination, vous allez pouvoir manger à votre tour, les garçons.
On sentit un peu que l'on allait plus vite d'un seul coup. Elle aussi devait crever encore de faim, même après ce qu'elle avait mangée.
Il ne nous restait pas grand chose de chemin à faire quand je sentis une grande montée de chaleur derrière moi, et ce n'était pas une illusion, car les autres aussi paniquèrent. Je me retournais et vis, à ma grande surprise - pas du tout en fait - des flammes qui nous coursaient, et derrière, le même dragon - pardon, la même wyvern - qui avait dû nous suivre sans que l'on ne le sache. Tout se passa très vite, Kat entreprit une manœuvre qui faillit me faire tomber si je ne m'étais pas rattaché à la selle aussitôt, et qui nous fit prendre plus de vitesse et nous faisant éviter les flammes, bien que l'on ne fut à présent très proche de l'eau. Quand l'oiseau se redressa, je vis enfin de près - enfin, de dessous - notre suiveur. Il devait faire 5 fois la taille du tapejera qui nous portait, avec un museau long, regorgeant de dents acérées et des ailes gigantesques, il me semblait même voir des flammèches qui sortaient de la gueule de ce monstre, comme s'il préparait une attaque. Kat fit une vrille sur le côté en nous criant de nous accrocher, ce qui nous fit éviter les flammes de la créature. J'entendis une sirène du côté de l'île, et me tournait vers elle, me retrouvant dos au dragon. Je ne voyais que très peu les oiseaux aussi grands que le tapejera qui sortaient des remparts, bien qu'ils avaient l'air très différents sous le clair de lune, comme s'ils avaient des plumes. Ils vinrent à nous pour nous escorter jusqu'à l'avant poste maritime. Quelques uns foncèrent puis attaquèrent la wyvern tandis que d'autres firent des signes à Kat pour lui donner un ordre, qu'elle dû comprendre puisqu'elle accéléra , suivie par nos sauveurs. Des portes s'ouvrirent sur le côté gauche et nous y rentrâmes rapidement, tellement que pour s'arrêter, notre volatile dû se ratatiner sur le sol, nous emportant en avant et nous faisant sauter au dessus de Kat, qui avait prévue la chute et s'était cramponnée à Baryx. Fabien et moi roulèrent sur quelques mètres, et nous arrêtèrent aux pieds de quelqu'un, je levais la tête pour voir la personne et m'excuser lorsqu'il me pointa un pompe sur mon crâne.
- Bienvenue à Cœlacanth Isle, maintenant, identité et les mains en l'air.