Survival Earth

Chapitre 7

On prit aussitôt la fuite, mais par une peur différente que celle que l'on peut avoir d'habitude. Ici, elle était comme imposée, nos jambes avaient parlées d'elles-mêmes. Si cela avait vraiment été moi, je serais resté planté là, la peur m'interdisant de bouger. Mais là, la peur avait fait bouger mes jambes toutes seules, et je ne pouvais la contrôler. On suivit le cours d'eau, la mort sur les talons, nous faisant poursuivre par une créature blanche dans une forêt luxuriante. On atteignit une plaine avec un petit lac au centre, où des dinos étaient installés, allongés au sol, ou en train de brouter l'herbe. Toute la forêt encadrait ce magnifique paysage, mais la chose derrière nous gâcha le décor, tous les dinos fuirent d'un coup, apeurés par les cris de notre assaillant. Fabien et moi courrions encore comme des dératés, mais le monstre avait déjà prit de l'avance et gagnait du terrain à chaque pas. On arrivait presque au lac lorsque mes jambes voulurent enfin que je reprenne le contrôle, et j'entendis sur notre gauche.
- Continuez à courir et plongez! Il ne sait pas nager.
On suivit ses ordres, et on put entrer dans le lac sans ce faire attraper. Je me retournis pour voir notre sauveur, il était... Sur un serpent? Un énorme serpent grand comme un bus et pouvant à tout moment ne faire qu'une bouchée de notre poursuivant, mais il n'osait attaquer, comme par peur, lui aussi. Mais son maître, lui, gardait son sang froid, et fit face au dino à plumes blanches et rouges, et donc nous montra son dos, où le symbole d'un serpent vert était représenté. Il resta pendant quelques secondes sans bouger devant le dino, qui finit par se retourner en poussant un grognement et regagna la forêt. On sortit de l'eau pour saluer notre sauveur - encore un autre, décidément. On va vraiment devoir s'entraîner pour pouvoir se gérer tous seuls -, mais il nous fit une grimace en nous voyant. On se retourna pour se voir mutuellement, Fabien et moi, et je faillis tomber dans les pommes à cette vue. Des sangsues grandes comme ma main s'étaient collées à mon camarade, et je devais pas être mieux. Le gars au serpent se glissa derrière nous pour nous enlever les sangsues gluantes et visqueuses qui se révélaient avoir des dents, on allait avoir de belles traces, tiens.
- Désolé pour ce petit imprévu, s'excusa notre sauveur en enlevant la dernière du dos de Fabien, j'avouerais que j'avais oublié ce détail.
- Merci, c'est plutôt à nous de nous excuser, fis-je, on vous a fait intervenir alors que...
- Je suis sur cette île tout seul depuis bien trop longtemps pour que je laisse des humains à qui je peux parler se faire tuer, à ça non!
- D'accord, en tout cas merci beaucoup.
- Mais ce n'est rien! Vous venez d'où, comme ça ?
On lui expliqua tout de A à Z, notre arrivée, la poursuite avec la wyvern, Cœlacanth City et enfin l'arrivée sur l'île.
- D'accord, donc, si je comprends bien, vous êtes des anciens de 24 ans tous deux mais vos corps n'ont pas changés en tant de temps. Bon, alors, vous ne saviez pas que comme vous êtes des anciens, les dinos autant que les humains vont vouloir vous tuer?
- DE QUOI?
- Bah oui, c'est élémentaire de savoir ça. Bon, en tout cas, je m'appelle Glados, enchanté.
- Comme dans...
- Oui. Bon, vos prénoms, je connais puisque vous me les avez dits. Maintenant, il faut que je vous explique. Les anciens sont très méprisés par les autres types, comme les dinos, les humains ou encore les villageois, et ils doivent savoir se faire respecter, sinon ils sont morts. Il faudra vous y faire,au début, mais dès que vous prendrez les choses en main, vous serez un peu plus tranquilles. En gros, si vous êtes un ancien, faut que vous montriez que vous le méritez, sinon, vous êtes morts, comprit?
On hocha la tête tous deux, c'était clair, on montre qu'on en a dans le ventre ou on meurt. Glados nous fit monter sur son serpent et on partit en direction de l'Est de l'île, vers la crevasse. Je fit par de mon angoisse par rapport à ce que l'on allait trouver là bas, mais il me rassura en m'expliquant qu'il y avait une petite chaîne de montage avant le gouffre et qu'il vivait dans une grotte dans ces montagnes- c'est sûr que c'est rassurant d'être juste à côté...-. le serpent ondulait entre les arbres et claquait de ses grandes mâchoires lorsqu'il voyait une créature trop proche ou dans sa route pour lui faire peur. On ne parla pas jusqu'à notre arrivée, vers 6h du soir. Le temps passait vraiment vite, s'en était hallucinant. Lorsque l'on arriva devant ce qui semblait être un mur -chapeau le sens de l'orientation -, je faillis rire, mais Glados était confiant, il descendit du serpent géant, se dirigea vers le mur et frappa dessus, ça sonnait creux.
- C'est ici, descendez.
On obéit et notre hôte dû donner un ordre au serpent, car celui-ci enfonça le mur, laissant apparaître une grotte au derrière.
- Alors? Pas mal, la planque anti-wyvern, hein?
- Euh... Et ton mur?
- Ce n'est qu'une porte que Jörmungand a poussé, je suis juste pas assez fort pour la pousser tout seul.
- Jörmun-quoi?
- Le nom de mon basilic.
- Le gros serpent?
- Mais vous êtes vraiment des bleus, ma parole!
Il nous amena devant ce qui ressemblait à un reste de feu. Le basilic poussa la porte, et nous plongea dans le noir froid et humide de la caverne. Peu après, le feu s'alluma, et Glados nous regarda.
- Bon, demain, je vous apprend à chasser, ça vous dit?
On n'était pas vraiment confiants pour cette idée, mais on n'avait pas le choix, il faudrait apprendre. C'est vrai, depuis que nous sommes arrivés dans ce monde, on n'a rien fait pour nous ou pour les autres, et on les a laissé faire à notre place la chose la plus essentielle dans ce monde : survivre.
Glados nous demanda de dormir, que le lendemain serait dur. Le serpent s'enroula autour du feu, nous compris, et ferma les yeux. On fit de même, dans un sommeil sans rêve.
Le lendemain, on me réveilla par une odeur pestilentielle, et qui me picotait le visage. Lorsque j'ouvris les yeux, c'était pour tomber devant l'énorme gueule de Jörmungand, ce qui me fit lever aussitôt en criant, à la vue de toutes les rangées de dents que possédait le serpent. Par mon cri, les autres se réveillèrent d'un coup, en alerte, mais quand Glados me vit, il calma sa bête, qui s'était affolée aussi.
- Je crois qu'il t'aime bien. C'est pas à son habitude que Jörmungand reste planté devant les gens comme ça.
- D'ailleurs, Glados.
- Oui ?
- Pourquoi vous vivez sur cette île? Elle est super dangereuse. Et depuis combien de temps êtes-vous dessus?
- En premier, je surveille la population draconique de la crevasse, et ce depuis 5 ans. En second, je suis aussi ici parce que j'adore cet endroit, et que c'est un terrain de chasse idéal.
Il alla vers ce qui semblait être un coffre de pierre, l'ouvrit et en sortit une dent, ou une griffe, faisant la moitié de ma taille.
- Ici, y'a pas que des yutirranus qui sont agressifs. Au nord de l'île, on peut trouver une population entière de thérizinosaures, ceux qui ont des griffes comme celle-ci.
- Des yutirranus?
- Vous vous faisiez poursuivre par un mâle alpha, hier.
- Ah, le rex à plumes?
- On peut dire ça, même si les rex ont des plumes. Bon, en tout cas, aujourd'hui, c'est chasse!
On se prépara. Notre hôte nous fit choisir des armes dans son arsenal entre un ou des couteaux, une lance, une épée avec ou sans bouclier, un arc, une hache ou... un livre? Je fis part de mon appréhension à l'idée de combattre avec des armes qui ne dépassent même pas le stade de la pierre - parce qu'aucune n'avait de métal sur elle -, et mon étonnement au fait que l'on puisse se battre avec un livre.
- Le livre ne sert pas à se battre, mais à apprendre. Vous ne savez rien des animaux qui peuplent cette île, et vous voulez vous battre?
Pas faux. Fabien choisit l'arc - c'est vrai qu'il en faisait avant -, et moi un couteau avec un autre de secours. Puis on se partagea le livre qui contenait le savoir de nombreuses recherches. Lorsque l'on finit,le soleil était à son zénith, et Glados nous emmena en laissant le serpent garder la grotte.
- Pour votre premier jour ici, vous chasserez seuls, et je ne ferais que vous évaluer, et je n'interviendrai pas, pour voir ce que vous valez. Vous avez bien tout retenu, au moins?
On lui répéta ce que l'on avait appris pour lui prouver, et il acquiesça, un sans faute. On sortit nos armes et notre nouveau autoproclamé mentor disparu d'un coup, en laissant un.
- Je vous suit.
On commença à partir pour la forêt, en essayant de nous rappeler de l'endroit où se trouvait la grotte, puis on partit ensemble, Fabien, avec une flèche encochée sur son arc, et moi, avec le couteau à la main. On retournait dans cet enfer une seconde fois,mais par contre, c'était nous, les prédateurs, la roue avait tournée.