Survival Earth

Chapitre 21

Je me réveille en sursaut, tournant la tête dans toutes les directions. Je me pris la tête avec une main.
- Raah, foutu cauchemar.
Je posais mon autre bras pour me soutenir mais une horrible douleur comme si je me le faisait ouvrir m'arriva. Ah oui, c'était ça, mon bras était découpé, mais des soins avaient été faits dessus, et un bandage le recouvrait à la place du bout de tissus que Kat m'avait mit auparavant.
Il fallait maintenant que je sache où j'étais, et vu l'air étouffant et les étendues d'eau autour de moi avec ces sortes d'arbres dont les racines semblaient s'être fait extraire du sol, je me trouvais dans un marécage. Sauf que je ne savait pas quelles étaient les créatures qui habitaient cet endroit. Peut-être des gros reptiles, comme sur les Arks? Je me retournais pour savoir si il y avait quelqu'un derrière moi.
Ce que je vis me fit faire un bond en arrière, une espèce de crocodile à longues pattes, qui était à présent mort, d'après le fossé qui séparait ses deux yeux - sans doute un coup de Kat - était là, devant moi. C'était soudain, j'avais ressenti une violente douleur au bras à cause de mon rattrapage, ce qui me fit pousser un cri de douleur. Je fermais ma bouche avec ma main pour étouffer mon cri, mais ça ne devait pas être assez, car un bruit m'arriva. Un léger bruit de frottement, qui s'accentua rapidement. Mon cœur battait la chamade, et je ne pouvais pas m'enfuir avec mon bras, et me relever avec l'autre aurait été possible, mais trop lent. Je dûs prendre mon couteau de ma seule main valide, et attendre.
Il arriva devant moi, un basilic. Moi qui croyais que ces créatures ne vivaient que dans l'aberration comme me l'avait dit Glados... Quel dommage, je ne pourrais pas lui dire qu'il avait tort.
Le serpent géant s'avança, et s'arrêta à un mètre de moi, la tête légêrement surélevée par rapport à son corps, et me regarda intensément, s'en était presque gênant.
- Euh... Donc tu me manges ou?
- Owen?
Cette voix... Glados!
Celui-ci se tenait maintenant sur la tête du serpent qui n'était autre que Jörmungand.
- Et bah, je ne m'attendais pas à vous trouver si vite !
- Comment... Ah oui, Jörmungand.
- Exact, elle sait nager, il faudrait pas l'oublier.
Il descendit dès que le serpent se retrouva sur la terre ferme.
- C'est étrange qu'elle vous ai posés en plein marais,d'ailleurs. Elle est où?
- Kat?
Il hocha la tête.
- Je ne sais pas, ils n'étaient pas là lorsque je me suis réveillé.
On attendit donc leur arrivée, et Glados m'expliqua, en bon prof, les dangers de cet endroit, en comptant la fameuse créature morte, qui était un kaprosuchus. Une vingtaine de minutes s'écoulèrent comme ça, avant que des bruits de pas arrivent derrière nous. Le basilic siffla, avant de s'arrêter. C'était Kat, qui tenait par le col une créature... Particulière, un dino auquel on aurait aplati la tête de façon triangulaire. Derrière elle se tenait Aria, qui elle tenait un arc.
- Tu es réveillé ! Ah Glados !
Elle était surprise autant par mon réveil que par l'arrivée de Glados. Après avoir posé deux ou trois questions à Glados, comme par exemple s'il avait été suivi, elle se tourna vers moi, avant de me tâcler - littéralement - pour me faire tomber au sol.
- Tu sais ce qui aurait pû arriver si tu avais été tué? Ce combat n'était pas normal, Owen. Tu n'étais pas du tout toi même !
Elle tenait encore le dino, qui semblait bien vivant, vu la façon dont il tentait de s'échapper, mais la fille ne semblait pas s'en soucier.
- Ça suffit ces combats où tu risques à chaque fois de mourir.
- Je ne me souviens de rien, Kat, OK?
Je venais de crier. À cause de mon bras? De mon irritement? À ce moment-là, je voulais juste crier et m'enfermer sur moi-même. Je continuais :
- Je ne me souviens pas moi-même de parties de ma vie où je la risquait, Kat. Crois-tu que j'avais envie de perdre mon bras dans un combat? Non! Bien sûr que non ! Je ne voulais pas avoir un tel problème, de ne plus savoir aussi ce qui c'est passé pendant au moins 6 ans, et après ça que je ne me connaisse plus moi-même, vu la merde que j'ai dans le cerveau en ce moment !
Je venais de cracher mes poumons dans ce phrases. Kat et Glados regardaient bizarrement, à présent, comme si j'avais quelque chose sur...
- Laissez-moi deviner, chuis cinglé, c'est ça?
- Non... Owen, juste, ton torse.
Je baissais mes yeux, et toute ma colère disparut d'un seul coup. L'implant sur mon cœur illuminait à travers ma tenue d'une couleur verte, comme si j'étais malade... Mais je me sentais pourtant bien. J'eus cependant un certain malaise, comme si j'oubliais quelque chose, ou quelqu'un.
- Kat, où est Fabien?
- Il était avec moi en arrivant. Fabien?
Personne ne répondit à l'appel. C'était donc ça. Je me suis mit à sa recherche, en demandant à ce que ça me revienne, cette impression de savoir où il serait, je le demandais au plus profond de mon être, pendant que je cherchais, cherchais au plus profond du marais pendant que mon bras me donnait envie de crier de toutes mes forces.
" Owen! À l'aide!"
- Fabien? Fabien!
Je me tournais dans sa direction, mais ne vit rien.
"Je deviens fou, ou quoi?".
"Mais non, voyons, tu sais où il est, idiot".
C'était vrai, il était par là où je l'avais entendu, même s'il était à des kilomètres de moi, je pouvais l'entendre, parce qu'à ce moment, je savais. Je savais quel était mon pouvoir, ou en tout cas j'avais l'impression de savoir. Je courais dans sa direction, et je le voyais enfin, sur un petit îlot, mais devant lui se trouvait un gigantesque crocodile de la longueur d'un bus. D'après la description que m'avait fait Glados, ça devait être un sarcosuchus. Fabien me vit, et tenta de m'appeler, mais sa peur l'empêchait de parler. Comment je pouvais savoir ça, d'ailleurs? Bon, on reste pas sur les questions inutiles, et on fonce. Je pris mon couteau de la main gauche, et grimpais sur le dos du reptile en tentant de maintenir mon bras pour ne pas qu'il me fasse trop mal, sinon je tomberai dans les pommes tant la douleur serait atroce. Le crocodile n'apprécia pas ce qui se passait sur son dos, et tenta de me décrocher en se gigotant dans tout les sens. Je lui plantais coup après coup mon couteau entre ses écailles, mais il résistait bien. Je ne savais pas où était son cœur, et ce sarco était vraiment coriace, alors je plantais et plantais, mais sans savoir ce qu'il allait faire. Je n'avais rien vu venir, il avait roulé sur son dos, moi compris, et un bon 2 tonnes sur le corps - bras en écharpe compris -, c'était pas vraiment la joie. J'ai poussé des hurlements de douleur, et j'ai continué pendant deux bonnes minutes à lui déchiqueter son cuir, et je ne remarquais plus que ce géant commençait à rendre ses derniers souffles, vu que ses mouvements faiblissaient, mais je continuais à couper, déchiqueter, et trancher dans tous les sens.
- ...wen! OWEN!
Je m'arrêtais, et regardais mon ami qui m'observait avec des yeux ronds. Je ne pus continuer de le regarder longtemps, car l'adrénaline commençait à me quitter, et ma pensée aussi.
Je me réveille cette fois doucement, il faisait nuit. Les autres étaient autour d'un feu avec lequel ils cuisaient le kaprosuchus. Il avait l'air de faire froid, mes mains étaient gelées, mais le reste de mon corps restait au chaud sous mes vêtements en fourrures. Glados leva ses yeux vers moi pendant que je me levais doucement, le bras dans un état encore plus lamentable, qui m'avait été mis en écharpe.
-Tu reviens encore de la mort, mon grand.
Je reçus un coup sur la tête, c'était Kat qui me regardait avec un profond regard de reproches.
- La prochaine fois, demande-nous, crétin! Tu as failli y passer cette fois, et crois moi on peut vraiment mourir sous la douleur. Je sais même pas comment tu fais pour pouvoir encore utiliser ton bras après ça.
Elle se posa près de moi avant de m'aider à me lever pour que je me rapproche un peu plus du feu.
- Tu as aussi de la chance que l'on ait des experts dans la médecine dans les bases, fit-elle.
Fabien me regardait d'un air un peu songeur, comme s'il voulait me dire quelque chose, mais que c'était délicat. Quand à Aria, elle s'oxxupait silencieusement du feu.
- Vas-y, Fabien.
- De quoi?
- Pose moi ta question.
Il me regarda encore plus bizarrement.
- Comm... Bon OK. Owen, comment ça se fait que ça te le fasse qu'à toi et pas à moi, ces flash où tu deviens presque invincible mentalement?
Je ne savais pas vraiment, mais une question me venait aussi.
- Kat, pour répondre, j'aurais besoin que tu me dises. À toi aussi, Glados.
Ils écoutaient tous oreilles grandes ouvertes.
- Vous savez ce qu'est "l'Alpha"?
Ils se regardèrent tous deux, et Kat changea presque de visage, passant de surprise à calme, voire perplexe.
- D'où tu connais ce nom?
- L'un des hommes en noir m'a nommé comme ça, c'était celui qui a fait trembler la terre.
- Ah, d'accord... Ce groupe est pas prêt de te laisser tranquille alors. L'Alpha est un nom utilisé par les villageois dans certains de leurs contes. Aria, tu connais?
- J'en ai entendu parler, oui. Quand j'étais petite, j'ai entendu une histoire sur l'Alpha et le Sauveur, qui ensemble ramèneraient la paix tant attendue des dieux. Mais certains pensent que leur venue n'est faite que pour troubler l'ordre naturel des choses. Je n'avais pas compris à l'époque et encore maintenant j'ai du mal à me dire ce qu'il signifie.
- Ok, donc vous ne savez pas qui sont le culte des trois?
Glados nous avait surpris par sa question. Kat ne disait rien, mais on sentait une envie de déferler de la rage sur ce fameux culte. Glados repris :
- C'est une société qui s'est formée il y a une dizaine d'années, on considérait qu'elle était l'église de ce monde. Vu que la foi des villageois n'a pas besoin de "porte-paroles" de leurs dieux, ce sont les nôtres qui l'ont instauré ici. Mais il y a deux ans, certains d'entre eux ont trop déviés, et s'en sont pris à ceux qui ne les croyaient pas. Le représentant de l'église à l'époque fut assassiné par l'un de ses disciples, et ce dernier pris la tête de l'ensemble en rennomant en "culte des trois".
Il avait laissé un blanc qui dura une bonne dizaine de secondes, avant que je ne pose:
- Mais, du coup... Je suis qui là dedans?
- Je ne pense pas qu'il n'y ait que toi, Owen.
Il tourna son regard vers Fabien.
- Je pense, Fabien, que tu es le Sauveur, et Owen l'Alpha. Les deux héros de cette légende pour enfants.