Chapitre 8

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Fabien me suivait, l'arc bandé, prêt à viser la chose qui nous suivait. La créature arrivait à trancher les arbres comme on donnerait une tape à un moustique, et ses griffes rentraient dans le bois comme dans du beurre.Elle n'avait pas l'air rapide, mais progressait rapidement dans la forêt, ne négligeant aucun arbre sur sa route, pendant que nous, impuissants, devaient fuir pour trouver un meilleur terrain. Cette bête, nous ne l'avions vu jusqu'à ce moment que dans un livre, qui, bien heureusement, contenait tout ce qu'il y a à savoir sur cette bête. La chose qui nous poursuivait n'était autre qu'un thérizinosaure, la bête aux longues griffes. On avait rencontré peu avant cette créature qui broutait les feuilles des arbres, qu'elle ramenait avec ses longues griffes jusqu'à sa tête, son corps, à part son ventre, était recouvert entièrement de plumes bleu sombre, et sa queue très touffue balayait l'air, on ne pût l'observer qu'assez rapidement, car un troodon, une des créatures les plus intelligentes de l'île, est venue nous chercher des noises, et Fabien s'est mis en colère, mettant en garde le théry - nom assez raccourci, je le ferais peut-être encore pour d'autres dinos, tellement que certains ont des noms à rallonge incompréhensibles -, qui s'énerva, et, étant assez territorial, nous chargea, nous forçant à déguerpir.
Voilà pourquoi on en était à chercher la plaine ouest.Si on trouvait la petite rivière sud, nous pourrions atteindre cette plaine et pouvoir combattre le monstre derrière nous. Mais pour l'instant, pas de rivière. C'est quoi ce délire, on ne l'a pas dépassée, pourtant. Bien qu'elle soit petite, elle n'est pas non plus invisible. On dût encore courir pendant quelques minutes, et le théry gagnait du terrain, balayant les arbres de ses longues griffes en faux. On finit par trouver la fameuse rivière, qui n'avait pas l'air d'être loin de la plaine. On suivit son cours, et là, on regagnait de la distance, vu que les obstacles étaient peu nombreux à côté, comparé au théry, qui restait toujours lent, vu qu'il n'avait pas l'avantage du terrain. La plaine regorgeait de dinos neutres, des tricératops, des parasaures, des stégosaures et quelques autres en "aure". Seuls deux-trois carnivores s'abreuvaient au lac au centre,mais ne semblaient pas là pour la bouffe, mais juste pour se reposer, comme si cet endroit était neutre. Seule notre présence et celle du théry gênait, troublait le calme de ce petit paradis. On était à une cinquantaine de mètres de notre poursuivant, et on pût se retourner. Fabien décocha une flèche qui atterrit dans le museau de la bête, ce qui nous étonna beaucoup, Fabien le premier.
- Sûrement un coup de chance.
Le théry, lui, n'en avait rien à carrer, il était juste plus en colère. Il s'arrêta, nous regarda tour à tour de ses yeux jaunes pissenlit - vous y avez cru, pas vrai? Que je dise n'importe quoi sur ses yeux -, puis lâcha un cri et chargea. On se sépara pour déstabiliser le dino. Enfin, on croyait pouvoir le déstabiliser, car il attaqua directement mon camarade, qui avait dû prendre "l'agro". Il commença à lever son bras pour trancher mon ami, mais je ne lui laissa pas le temps. Je sautais sur lui, et lui asséna plusieurs coups violents dans la nuque, puis retombai à terre pour éviter un coup de griffes de sa part. Je fis ensuite une roulade sur le côté pour éviter de justesse son coup de queue. Fabien pût se réfugier plus loin et viser à nouveau. La stratégie commençait à se former dans mon esprit.
- Fabien! Vise-le bien, je vais monter sur lui. Et vise bien les yeux, je l'amène vers toi.
Il me répondit par un hochement de tête. Je remontais sur le dino pour lui asséner des coup quand il commença à foncer sur mon camarade. Il ne pût aller très loin car, malheureusement pour lui, Fabien venait de prendre la main, et avait touché les deux yeux de l'assaillant qui s'arrêta, essayant désespérément de me toucher, alors que j'étais sur son dos. Je lui mis encore quelques coups quand il s'arrêta de gesticuler dans tous les sens, il devait être mort. À peine suis-je descendis de lui, qu'il s'écroula à terre, ne respirant plus. On se réjouit enfin de notre première prise. Glados, qui nous observait, descendit d'un arbre pour nous rejoindre.
- Belle strat', les gars, et joli rodéo, autant que ces tirs! Venez, on va dépecer votre prise.
On s'exécuta, et notre maître autoproclamé nous donna des couteaux en métal - franchement, il aurait dû nous en donner dès le début, j'en était sidéré -, avec lesquels on coupa presque aisément la chair de la proie. Je regardais les griffes énormes de la bête avec envie, elles pourraient peut-être servir à...
- C'est de la kératine, petit.
- De la... quoi?
- C'est un bon matériau de fabrication, mais si tu veux t'en faire une arme, il faut fusionner ces griffes avec d'autres matériaux. Malheureusement, je suis pas un super forgeron, donc ça risque d'être compliqué. Tu peux quand même en prendre une ou deux, comme ça, si tu rentres à la Falcon, tu pourras te faire forger une arme digne de ce nom.
Je pris le soin de prendre les deux griffes les plus grandes et les attachait à ma ceinture. J'avais l'air d'être un homme de cromagnon bien sapé qui ramenait un butin à ses congénères pour prouver sa puissance.
On ramena ce que l'on pouvait déjà porter à la caverne, Jörmungand s'occuperait du reste, à ce qu'avait dit Glados. On se réfugia auprès du feu qui était la seule source de chaleur dans le froid mordant de la grotte. Glados mit sur le feu de gros morceaux de viande.
- Vous devez être affamés, hein ?
- Mais... On ne devrait pas en garder pour plus tard ?
- Pourquoi donc? Vous avez vu la carcasse que vous avez amenés ? Il faut savoir manger à sa faim, et c'est pas tous les jours ici. Alors mangez.
On ne pût lui répondre tellement on avait faim. On prit chacun un gros morceau que nous mangeâmes juste après, ce qui nous valut une brûlure à la gorge, mais je n'avais pas ressenti ça depuis un moment, et l'idée d'une viande venant d'un animal que j'ai chassé moi même me remplissait de fierté. Avant de nous coucher, Glados emmena Fabien à un endroit plus profond de la grotte, pendant que je m'enfonçais sous la couverture en peau du sac de couchage.
Mon sommeil fut agité. Je voyais des raptors me tourner autour pendant qu'une bête gigantesque, ressemblant à un Rex sous stéroïdes, approchait lentement son museau du centre du cercle que formaient les raptors, là où je me trouvais. Le rêve se finit au moment où cette créature refermait son énorme mâchoire sur moi. Fabien et Glados dormaient encore, et je décidait de faire un tour, couteau dans la poche. Lorsque j'arrivit à pousser la pierre suffisamment pour pouvoir passer, l'air frais du petit matin recouvrit ma peau, et manqua de réveiller les deux - pardon, les trois - autres. Je repoussis encore la pierre dans l'autre sens pour leur laisser la chaleur qu'il restait encore dans la  grotte et je me mis en quête de mon petit déjeuner, histoire de me défouler un peu.
La chasse fût longue, avec si peu d'animaux, comment les carnivores font pour chasser ? C'est une question que je décidais de garder pour plus tard. De toute façon, y'a une bonne raison. Je finis par arriver à une petite clairière où séjournaient une petite famille de dodos, ce qui m'étonna beaucoup, vu tous les dinos qui peuplent l'île et surtout les carnivores. Je m'arrêtais juste pour en prendre deux, au moins pour partager avec les autres, mais un bruit se fit entendre devant moi. Je vis une grotte,assez grande pour faire passer le corps de Jörmungand. Je décide de m'y engouffrer - je sais, c'est stupide, sachant que vu le bruit qui en est sorti tout l'air d'être tout sauf amical -. L'intérieur était assez différent de la grotte où Glados et Fabien dorment, où le chaud était presque toujours présent.Là, un froid glacial soufflait à mes oreilles, mettant presque un peu de givre sur mes lobes. Aucun bruit, absolument aucun, ne parvint à mes oreilles. Je faillis glisser sur une chose molle, que je compris rapidement être un escargot géant, de la taille d'un gros chien. Celui-ci ne semblait pas affecté par le fait de s'être fait marcher dessus, et commença à monter à la paroi de la grotte. Si un escargot pouvait survivre dans cette grotte, pourquoi je n'y arriverai pas?
La grotte commençait à s'agrandir à mesure que j'avançais, et gagnait en froid. Je crus même voir sur la paroi un moment de la glace, mais la grotte était trop sombre pour que je puisse bien voir.
Ce n'est qu'après une bonne dizaine de minutes à trébucher n'importe où, que je vis de la lumière, mais qui ne semblait pas venir du soleil. Ce que je vis me sidéra, une caverne gigantesque avec pour lumière des cristaux jaunâtres - qui semblaient être les piliers de la caverne - et des sortes d'animaux par ci par là qui émettaient leur propre lumière. Mais la contemplation fût de courte durée, car un souffle digne d'un réacteur d'avion de chasse me propulsa vers l'avant, en gros, vers la falaise.
Je me réveillait, en constatant que j'avais par chance atterri sur un rocher proche du haut de la falaise. D'où était venu ce vent? Mystère, mais là n'était pas le problème principal. Comment allais-je sortir d'ici? la panique commençait à m'envahir, mais je me ressaisis aussitôt, je ne pouvais pas mourir si bêtement, je devais trouver un moyen de remonter. Je me rendit compte que le rocher sur lequel j'étais avait une sorte de rampe sur ma gauche, avec laquelle je pouvais aller au pied des arbres de la caverne. En fait, je compris rapidement qu'il s'agissait de champignons géants, et qu'à leur pied, poussaient de petits champignons de couleurs différents, comme des champignons marrons, qui semblaient être recouverts de sucre, blancs, bleus qui faisait couler entre mes doigts de l'eau fraiche, et noirs, qui avaient l'air assez peu encourageants à manger. Je pris quelques poignées de chaque sorte, et les mis dans le sac de peau que je m'étais fabriqué quelques jours avant. Quel idiot de ne pas avoir gardé de nourriture à l'intérieur. Heureusement que j'avais gardé mon couteau suisse et celui de combat que Glados m'avait confié la veille.
Je venais enfin de comprendre. Ce qui avait fait que l'escargot que j'avais rencontré était encore en vie, ce n'était pas sa carapace, c'était sa peur, et je la ressenti trop tard, car derrière moi se trouvait une bête que je n'avais vu qu'une seule fois, et brièvement, car elle s'était combattue contre plus gros qu'elle, et a finit noyée. La chose qui m'avait fait tomber de la falaise était un dragon à plumes.

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