Chapitre 4

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Je ne savais pas que les gens de ce monde étaient aussi accueillants dis donc. On arrive et on vous colle sur le crâne un pompe, moi je trouve cela très convaincant, comme façon de dire bonjour.
- Toujours pas de réponse, les gamins?
- Range ron arme, conseilla Kat. Je suis de Falcon, et ces deux là viennent de finir leur première journée dans ce monde.
- Comment je peux savoir que tu ne mens pas ? Fouillez-les!
On nous releva et les subordonnés du type exécutèrent ses ordres. Ils ne relevèrent rien de dangereux - étonnant, hein? -. Je vis Kat montrer son arme au gars au pompe, je crus voir un symbole, comme une sorte de delta.
- Bien, parfait. Je suis désolé pour la peur qu'on a dû vous mettre mais c'est obligatoire ici, faut faire parler, quoi. Je me présente, Kolas, et je suis le chef de cette île.
Il ne nous parlait qu'à nous car notre sauveuse, elle, disait déjà bonjour aux habitants qu'elle connaissait de cette base.
- Euh, eh bien, je m'appelle Owen, et mon ami Fabien.
- Très bien, vous êtes arrivés dans ce monde y'a pas longtemps, à ce que j'ai compris. j'aimerais vous poser deux trois questions, si ça ne vous dérange pas. Ça fait quand même un sacré bout de temps que je suis ici. Allez, je vous invite à manger, c'est moi qui paie.
Il nous demanda de le suivre, ce que l'on fit sans sourciller - c'est vrai que l'on n'allait pas contester, vu qu'il avait encore son arme-. On pût voir les habitations qui recouvraient l'île, les enfants qui jouaient à divers jeux comme le foot, les échecs ou même pour certains au combat avec pour armes des bouts de bois taillés, ce qui m'impressionna particulièrement. Les bâtiments devaient être ici depuis très longtemps car ils avaient sur leurs murs des fissures et des plaquettes de métal à certains endroits qui devaient boucher des trous plus ou moins gros. On arriva enfin au fameux restaurant où l'on allait manger. On nous fit asseoir et Kolas choisit pour nous tous le plat du jour.
- Alors, parlez moi de l'autre monde.
- Tu veux dire, le "vrai" monde?
- Maintenant je trouve plutôt que c'est ce monde, le vrai. Mais oui, si vous voulez.
- Vous y êtes depuis combien de temps?
- Ça doit faire quatre années. J'ai commencé en tant que simple mécano ici, et j'ai monté les échelons jusqu'à chef de l'île. Et je vous avouerais que je suis arrivé bien après certaines personnes, il regarda Kat en coin. Mais on doit parler de vous, dites moi tout.
On commença à lui raconter la vie du pays, en commençant par le président, mais lorsque l'on prononça son prénom, les deux autres furent étonnés.
- Euh, pour être sûr, demanda Kat, on est en quelle année, là?
- Bah en 2028, fit Fabien, pourquoi ça?
Les deux se regardèrent, ébahis.
- Quoi, fis-je, on croirait que vous avez vus des morts.
- Eh bien, en fait...
- On est en 2034, expliqua d'un coup Kat.
Là, je ne vis plus rien. On aurait perdu six années de notre vie entre le moment où l'on a été déchiquetés par le raptor et le moment où on est tombés sur le T-Rex et Kat par la suite? Notre hôte réfléchit un instant avant de déclarer.
- Bon, je vais laisser tomber pour demander de me parler de l'autre monde. à mon avis, ce sont des futurs anciens.
- Des quoi?
- Chez nous, enfin, dans ce monde, expliqua la fille, le peuple est divisé en trois grandes catégories. La première, la majorité, est constituée de gens normaux qui on une espérance de vie de 25 ans.
- De 25? Si jeune?
- Oui, en fait, au 25e anniversaire d'un individu normal, une maladie se répand dans tout le corps, et cette personne meurt et est emmené aux boss.
- Et encore un nouveau terme inconnu, un!
- Silence, gamin, gronda le chef, on t'expliquera après.
- Ensuite, reprit Kat, vient la deuxième catégorie, composée des anciens, qui sont caractérisés surtout par une chose singulière qui leur est propre. Pour vous, par exemple, c'est le fait que vous veniez du passé.
- Et aussi, ajouta Kolas, ils vivent bien plus longtemps que les 25, c'est comme ça que l'on se surnomme.
- Et enfin, la dernière, est composée des villageois.
- Attends, comme dans les jeux vidéos? Des PNJ?
- À peu de choses près. À vrai dire, ils étaient là bien avant l'arrivée du premier "survivant", alors on les a nommés les villageois, même s'ils sont aussi humains que nous.
- Maintenant, les questions, vous pouvez y aller.
Fabien commença.
- Déjà, si j'ai bien compris, c'est qu'on a maintenant 22 ans au lieu de 16, c'est ça?
- Normalement oui. On est quel jours, pour vous?
- Le 13 avril.
- Donc oui, vous avez 22 ans tous deux, repris Kat, toi compris alors, Owen.
- Parce-que? -Kolas-.
- Parce-que ce gars a fêté sont anniversaire avec ses amis, moi y compris, ce matin même. Enfin... Y'a 6 ans, quoi.
- Je vois.
Il me regarda posément, ce qui me mis mal à l'aise.
- Ensuite, reprit Fabien, qu'est-ce que c'est que ces boss?
- Ce sont les gardiens de ce monde. Ils sont extrêmement dangereux et puissants, ce sont à eux que l'on amène les corps de ceux décédés à 25 ans.
- Pourquoi?
- Aucune idée, c'est eux qui nous ont donné cet ordre, une condition, à ce que je sais, mais je sais pas ce qu'ils donnent en retour. En tout cas, y'a de grandes chances que vous soyez des anciens, et si c'est le cas, alors vous allez avoir des problèmes dans peu de temps, surtout si vous avez déjà la vingtaine.
- Je ne pense pas, dit Kolas. Vous vous êtes bien reconnus en arrivant ici, je me trompe? Vous ne voyez rien de changé en l'autre?
On se regarda, Fabien et moi, de la tête aux pieds. Il n'y avait vraiment pas de choses changées pour nous deux, à part que nos vêtements...
- Nos vêtements, fis-je. Ils n'ont pas de déchirures!
- C'est vrai ça, s'affola mon ami, ma manche est intacte!
- Et... C'est tout? -Kat un peu déçue-
- Euh, bah c'est un... Indice, non?
- Ça arrive fréquemment, expliqua Kolas, mais au moins on sait où se trouve l'implant de Fabien, et toi, Owen?
- De quoi, mon implant? C'est quoi?
- Relève ta manche et tu verras, là où tu te l'est fait déchirer.
Il obéit et montra son bras. Il y avait une sorte de losange métallique avec un autre losange creux et un peu lumineux, d'un bleu électrique, qui se trouvait dessus. On eut tous deux les yeux exorbités.
- Bon, c'est sûr que là, il va être bien visible.
- Mais ça sert à quoi bon sang? On peut pas l'enlever?
- Alors, pour ta première question, je viens de le dire. C'est un implant, et il te sert à voir ton état. En gros, lorsqu'il vire au vert, c'est que tu es malade, quand il est jaune ou orange, c'est que tu es plus ou moins blessé, et lorsqu'il devient rouge, ça veut dire...
- Que tu es dans une situation proche de la mort, finit le chef.
Un silence s'installa.
- Donc, on peut vraiment mourir?
- Oui, et la seule chose que l'on peut retirer de ton cadavre et qui ne se décompose pas, ce sont tes affaires et ton implant.
Cette nouvelle nous fit mal. Quand même, on peut mourir, et plus facilement que dans l'autre monde en plus. Et, au fond, je croyais que c'était comme dans les jeux vidéos, où l'on peut ressusciter après la mort. Mais bon, après tout, c'est comme avant, on n'a qu'une seule vie, et c'est tout.
Kolas prit congé de nous après que l'on ait mangé un succulent ragoût de pachy, et Kat nous emmena aux dortoirs réservés à ceux qui ne sont que de passage, où, à l'entrée, on pouvait lire "Réservé aux voyageurs, que les autres aillent se faire voir". Très accueillant, cet endroit. Le pire, c'est que les dortoirs étaient presque tous vides.
On entra dans le petit appart' qui nous avait été désigné par le chef de l'île et Kat prit la chambre individuelle, nous laissant un lit seul et le canap'.
- Euh...
- Vous prenez, et c'est tout. Je veux vous voir levés demain à 6h00, on part tôt.
Donc, on n'avait pas le choix, OK. Fabien et moi fîmes un pierre-papier-ciseaux pour choisir qui prendra le lit, et je perdis malheureusement. On se coucha, et Fabien me demanda après un long moment, en chuchotant.
- Tu dors?
- Non, t'arrive pas à dormir?
- Non, une chose me tracasse.
- Dis.
- Tu penses que l'on pourra revenir dans le monde réel? Je sais qu'il y a eu des gens qui ont dû essayer avant, mais je ne sais pas du tout si c'est possible de revenir. T'en penses quoi?
- C'est dur à savoir. Imagines, que l'autre n'était pas fait pour nous...
- Qu...
- Laisse moi finir. Et donc, que l'on ait été amenés ici pour avoir un réel but dans notre vie, comme tous les autres. Tu penses vraiment vouloir revenir dans l'autre monde en sachant que tu ne sauras pas quoi faire plus tard?

Ce monde est différent. Il donne un réel sens à la vie, et n'est basé que sur une seule chose.

La survie.

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