Chapitre 1

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On n'a jamais su à quoi ressemblait vraiment le passé, on ne connait pas non plus l'avenir, comme on ne sait pas s'il existe une autre forme de vie plus avancée que la nôtre. Moi, j'y crois, je suis un vrai passionné de SF et d'astronomie, le vrai cliché de l'intello. La seule chose qui me différencie vraiment de ça, c'est que je suis absolument un danger public, un "vrai rebel" comme le disent mes parents. Après tout, je profite de la vie comme tous les jeunes de mon âge : je sors avec les potes, on va se baigner avec des jolies filles, et on joue au PC sans s'arrêter jusqu'à tôt le matin - si vous connaissez les nuits blanches, alors vous savez ce que ça veut dire -. Comme je disais, j'adore la science fiction, mais jamais je n'aurais pu imaginer aller dans un monde parallèle au nôtre dans lequel on retrouve des dinosaures qu'on peut croiser à chaque coin de rue. Ç'aurait été du suicide de créer un tel monde, jamais il aurait pu être créé par des humains, on est pas si idiots. Si? En tout cas, ce matin, c'est un grand jour pour moi, car c'est mon anniversaire. C'est un peu idiot de commencer son histoire comme ça, mais il fallait quand même que je le dise. Mais pour la première fois de ma vie - et, en plus, le jour de mon anniv' de mes 16 ans -, j'ai eu une sensation de peur, pas la petite peur où t'es gosse et que tu crois qu'il y a un monstre sous le lit - ça, ça me dépasse, maintenant -, non, là je parle d'une peur indescriptible de ce qui m'attendait ce jour. J'ai cru d'abord au stress, ça m'était déjà arrivé. Non, ce n'était pas ça. Je me suis levé pour aller prendre mon p'tit déj, mais en sortant de ma chambre, j'ai glissé sur un sorte de coussin minuscule - ça devait être ça, la peur que j'avais eu -. Et je suis tombé sur les fesses, ma petite sœur, sortant lentement de sa chambre, pouffant de rire :
- Hi hi, joyeux anniversaire, grand frère, hi hi.
- Toi alors, j'ai sûrement du me casser quelque chose - je me lève et je commence à la poursuivre, elle en criant joyeusement - viens par là, petite...
- Eh oh, là haut, cria haut ma mère en dessous, on dort nous! Sa suffit, Rose, file dans ta chambre, et toi, Owen, va te préparer. T'as école, même le jour de ton anniversaire.
- Joyeux anniversaire, Owen, dit une voix plus basse et plus grave - mon père qui se réveille -.
Quoi, je ne vous l'avait pas dit? Bon bah c'est fait. Je m'appelle Owen Nightness, un nom assez ténébreux, tout droit sorti d'un Shonen - j'adore les mangas, désolé -.
Je mange le p'tit déj - pardon, je le gobe -, prends ma douche, m'habille et c'est parti pour une nouvelle journée de cours... Pas super au final, hein? De travailler alors qu'on veut tout simplement, pour la plupart, jouer avec les potes, ou jouer aux jeux-vidéos, en gros juste faire école buissonnière le jour de son anniversaire. Dommage pour moi, même si je suis un "rebel", je suis quand même la dictature instaurée par les parents appelée "tu y vas ou tu meurs", alors, va pour aller à l'école sans vraiment y être - en gros, j'y vais pour parler avec les amis et aussi dormir, parce que, quand même, certains cours sont vraiment super lents et donnent l'impression de faire du sur-place, et c'est franchement pas cool -.
La journée fut un peu longue, avec des cours, comme je l'avais prédit, qui me firent dormir - vraiment, sérieux, les profs qui nous donnent envie de dormir, il faudrait réinstaurer la peine de mort rien que pour eux. Bon je plaisante bien sûr, mais c'est vraiment relou -. Donc, les cours terminés, je commençais à prendre le chemin du retour quand un ami m'interpella : c'était Fabien, mon ami depuis la 6e - il m'a vraiment été d'un grand secours, vu que je ne connaissais personne dans le collège à cette époque, c'est d'ailleurs lui qui m'a imprégné de la "rébellion des ados" -. Il vint à moi pour me demander s'il pouvait faire le chemin du retour. J'approuvais volontiers, sans vraiment lui dire que j'avais encore cette impression de stress, comme si un psychopathe allait me sauter dessus à tout moment.
On avança, prenant les rues habituelles, passants devant la maison que mon oncle louait, observants les oiseaux sur les lignes électriques - imperturbables ces piafs -, riants de tout et de rien, comme d'habitude. Fabien s'arrêta d'un seul coup, m'attrapant par la capuche.
- Quoi, mais lâche-moi, qu'est-ce-que tu ...
Je m'étais retourné dans la direction où il regardait. Normalement, j'aurais crié comme pas possible, et me serai enfui en courant à pleine vitesse, mais là, je me suis tu, comme si quelque chose me demandait d'attendre, et d'observer. Une créature , grande comme une petite voiture - petite comparaison inutile, vous vous en êtes rendus compte -, nous observait, depuis le tournant de la rue, à une cinquantaine de mètres de nous, de ses yeux jaunes. Je n'en avais vu auparavant que dans les films que je regarde le soir en mangeant des céréales - oui, c'est vrai, je n'ai aucun concept avec l'ordre de bouffe, je peux manger le petit déjeuner le soir ou bien manger le repas du midi a 7h -, mais là,il était devant nous, s'élevant comme une statue des musées. Son plumage rouge et bleu, avec les rayons du soleil, faisait des reflets violets qui semblaient venir d'une autre galaxie, du plus profond des étoiles. J'avais l'impression que ses griffes postérieures plongeaient littéralement dans l'asphalte de la route. Ses pattes avaient l'air d'être taillées pour la vitesse et me faisait penser à des ressorts qui pouvaient faire sauter la créature à tout moment.
Pour ceux qui n'avaient pas compris, la chose qui se dressait pas loin de nous était un raptor, l'un des plus emblématiques dinosaures du jurassique - je ne vais pas non plus aller à faire des refs de films, mais dans l'un des plus connus, les vélociraptors sont absolument mal faits, normalement, et devant moi se trouve la preuve, ils sont beaucoup plus petits, et possèdent des plumes, et pas d'écailles visibles, désolé aux croyants des grands reptiles -. Il nous observait lui aussi, de ses grands yeux aux pupilles fendues, et commença doucement à sortir les crocs après nous avoir examinés tous-deux, nous prenant pour un délicieux fumet de poisson, ou peut-être un bon bœuf - bon, là n'est pas la question, c'est vrai, vu qu'il s'apprêtait à nous sauter dessus, je m'emporte un peu - et, après qu'il ai dû se demander avec quelle sauce il pourra nous assaisonner, commença à se recroqueviller, à la façon des chats, ou des lions, qui vont sauter sur leur proie. C'est à ce moment que je dis simplement à Fabien, en tout "calme" - en gros, j'ai gueulé - :
-COURS!!!
Le reptile - ou peut-être oiseau, allez savoir - commença sa chasse, et pour cible, rien ne vaut de bons lycéens sortant du four - en gros, le lycée, puisqu'ils nous y font vraiment mijoter, quoi -. On courrait comme Usain Bolt - sérieux, j'ai jamais eu autant envie de voler de ma vie -, mais la créature nous rattrapait aisément, j'aurais presque cru qu'elle n'était pas à son maximum, voir comment on se débrouillerait, comme le chat joue avec la souris avant de la laisser crever ou de la becter. Fabien fut la première victime, je ne le vit que rapidement, du coin de l'œil. Je m'arrêtait pour faire demi-tour et aller tout de suite l'aider - oui je sais, je suis on ne peut plus stupide, on ne juge pas -. Je pris un bâton que je trouvis là et je me mis à foncer vers le monstre, qui commençait à attaquer mon ami, mais à ma grande surprise, la première entaille qu'il asséna à Fabien, fit disparaître celui-ci instantanément, ne restant que de lui des particules noires aux reflets violets qui restèrent en suspens pendant quelques secondes. Pendant ces quelques minces secondes, le raptor me regarda et me laissa contempler les particules disparaître peu à peu, comme les méchants tyranniques des films, qui laissent souffrir mentalement leurs victimes qui regardent leurs camarades mourir sous leurs yeux. Ça me mis dans un colère noire, aveugle. Je brandis mon bâton misérable vers la chose que je détestait à présent le plus au monde, et je me mis à crier, me mis à courir vers cette créature immonde au pelage de sang noir et rouge et m'apprêta à lui asséner un coup. Malheureusement, je n'avais pas prévu qu'il serait aussi intelligent, et qu'il se décalerait sur le côté pour me mettre sur le dos de ses pattes acérées. En fait, vu du dessous, il paraissait vraiment imposant - peut-être qu'ils n'ont finalement pas triché sur la taille, en fin de compte, dans ce film -. Il décala sa patte posée sur mon torse vers mon ventre, lui donnant une vue superbe sur mes côtes, et, à mon avis - il devait sûrement chercher cet endroit pour moi -, mon cœur. Il patienta quelques minces secondes encore, comme s'il se réjouissait de cette victoire écrasante, ou comme s'il attendait un ordre, puis baissa la tête, leva son autre patte et planta sa griffe dans mon thorax - mmm, la violence des carnivores à l'état pur -.

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