Soupir

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- Il dort, annonça Xine en descendant dans le salon.

Zénon l'avait amené dans sa chambre et Xine était restée à ses côtés à caresser ses cheveux sans un mot jusqu'à ce que l'homme s'effondre de fatigue. Wolfgang, Alésia et Zénon avaient attendu dans le salon, sans savoir quoi faire. La violence de la scène à laquelle ils avaient assisté n'était pas rassurante. Cela renforça l'idée d'Alésia dans le déséquilibre du groupe.

Dès qu'elle entra, Zénon se leva et découvrit le gant de sa main gauche. Xine leva les mains pour refuser mais il ne se laissa pas faire. Il décala les mains de son amie avec sa main non tatouée et plaqua sa paume sur l'avant bras meurtri de Xine, puis son mollet. Une lumière se diffusa et ses chairs se refermèrent accompagné d'un soupir de soulagement de Xine.

- Tu n'étais pas obligé.

Zénon retourna s'asseoir sans un mot. Le problème de la guérison qu'opérait Zénon était qu'il devait rentrer en contact avec eux en utilisant sa main maudite. La même qui lisait l'avenir. Et qu'en les soignant il voyait leur fin encore et encore.

Wolfgang semblait pensif, il n'avait même pas remarqué que Casper s'était peloté sur ses genoux et ronronnait comme un moteur. Alésia passait ses mains sur ses tempes, soucieuse.

- Que va-t-il se passer avec Vinz ? s'enquit Wolfgang.

Xine haussa les épaules en fixant le vide.

- Je ne peux pas lui demander de partir cela le condamnerait.

- Il pourrait facilement se débrouiller.

Xine lui sourit, attendrie par son ignorance. Wolfgang était pragmatique et très sûr de lui. Néanmoins il réfléchissait toujours avant de parler, avec un regard extérieur. Elle adorait cela. Elle était persuadée qu'il pourrait créer un équilibre au sein du groupe, entre Vinz et ses désirs impérieux, Zénon et son silence et Yold et sa sévérité.

- Les phosphores sont une espèce solidaire. Un phosphore seul est très vite faible, il lui faut un lien avec d'autre de son espèce pour recouvrir de l'énergie ou il finira par devenir fou et dépérir.

Elle se pencha vers lui, sur le ton de la confidence.

- Les phosphores que nous assassinions... C'étaient des phosphores isolés, devenus incontrôlables qui commettaient des crimes par folie de l'esprit.

Wolfgang intégra l'information en silence, réfléchissant déjà à une nouvelle solution.

- Je te remercie Alésia pour ta participation, ajouta Xine en inclinant la tête.

- Le loup voulait vous tuer, murmura-t-elle.

- Et il l'aurait fait sans hésiter si je lui en avait laissé l'occasion, répliqua Xine.

Alésia frissonna.

- Ne... Ne contrôle-t-il pas sa moitié lupine ?

Xine haussa un sourcil, intriguée. Alésia semblait vraiment terrorisée. Peut-être n'était-elle pas habituée à ces pulsions violentes ? Elle avait expliqué qu'assassiner était un crime divin. Certainement que jamais personne ne devenait se comporter avec tant de véhémence.

- Ne sont-ils pas totalement dissociés l'un de l'autre ? glissa X..

Alésia secoua vivement la tête, catégorique.

- Non, non, non. Les métamorphes sont associés à des moitiés qui leur sont identiques en tout point. Il leur est donc facile de partager un point de vue, de modeler une complicité et ainsi de créer une symbiose parfaite. Ils sont d'une loyauté sans borne. Jamais ils n'auraient dû vous attaquer. Vous êtes son chef.

Le Chant Du CygneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant