Retour au bercail

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Yold se posta à la fenêtre, Zénon à ses côtés. Vinz était allé se réfugier dans les bras de X rapidement. Vinz avait bientôt deux cent ans et Xine n'avait même pas la moitié d'une décennie, pourtant elle choyait V comme son enfant. Il était en terrible manque d'affection et c'était dans la chaleur maternelle que lui offrait Xine qu'il en trouvait.

Yold posa un pied sur le parquet faisant crisser le verre sous ses pieds. Il jeta un coup d'oeil aux alentours avant de tomber sur le regard fugace de l'inspecteur. Il fixait la scène avec un mélange de peur, de désarroi et de mécontentement. Yold haussa un sourcil en le jugeant et bientôt leur regard se croisèrent et Yold ne put s'empêcher de rire.

- Qu'est ce que c'est pathétique d'être humain.

Il se prit immédiatement une tape sur la tête par Xine qui s'était défait de l'étreinte de son ami. Il n'y fit guère attention et se tourna vers Vinz.

- Dixit, appela-t-il.

Le regard de V devint d'un jaune criard et de jolies oreilles poilus lui poussèrent sur le crâne. Yold reposa son regard sur l'humain qui fixait la scène sans un mot, perdu dans son incompréhension.

- Tu te rappelles que je t'avais promis un dîner...

Dixit répondit par un grognement sourd.

- Oh oui, frère Yold.

Yold s'approcha d'un pas vers l'inspecteur qui commençait doucement à comprendre en même temps que Dixit qui lâcha un grondement de contentement. Il coula un regard critique à Xine.

- Attaque, ordonna Y.

Tout se passa si vite même pour Yold. Alors que Dixit s'élevait du sol dans un bond se transformant en sa forme lupine, il se retrouva attrapé au collet par un être bien plus rapide et puissant : Xine. Cela le stoppa dans son élan net. Il lâcha un glapissement  avant d'être éjecter contre le sol, où il rebondit violemment. Xine avait les yeux d'un rouge brillant et feula comme un chat.

- Dixit, menaça Xine, tu te relèves, je t'achève.

- Tu tuerais Vinz, la prévint Dixit dans un sourire machiavélique.

Xine feula à nouveau quand il tenta d'esquisser un mouvement.

- Ne me force pas à le faire, Dixit.

Le loup garou grogna en découvrant ses babines.

- J'ai faim. Laisse moi manger l'humain. Juste l'humain, sœur Xine.

- Pas un seul d'entre vous ne touchera à l'humain, siffla la femme.

La tension était palpable, Zénon releva lentement sa casquette dardant son regard sur la cause de cette discorde. L'humain était déboussolé, son regard bleu passait d'une personne à une autre.

L'inspecteur fixait ces hommes en noir qui avaient déboulé dans son salon par une fenêtre et qui se disputait sa carcasse. L'un, bien plus féroce que les autres, avait un poil qui avait poussé tout le long de son corps et sa morphologie avait changé. Il ressemblait... à un animal. Son nez avait fondu avec sa mâchoire et s'était allongé, deux oreilles noires étaient fièrement dressées sur son crâne et une queue était apparue. Néanmoins, il semblait mi humain, mi animal, certaines zones n'étaient pas encore poilu, il n'avait pas les articulations des jambes retournées, ni les pattes. Wolfgang ne se posa pas plus de question sur lui mais comprenait enfin la portée des paroles de Xine. Il était dans un bien nouveau monde, où les hommes pouvaient devenir des bêtes.

Le deuxième homme était juste incroyablement parfait, physiquement. Il avait un regard intense, une mâchoire carrée, une grande taille. Tout était sur mesure pour créer le fantasme féminin premier. Il posait sur lui un regard empli d'une haine sans nom, et serrait au fur et à mesure les poings.

Le Chant Du CygneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant