Le Chant Du Cygne

Repos

Les Justes se retrouvèrent dans la salle du trône de Solal. Wolfgang brandissait la tête de la Baronne Aliénor alors que Zénon tenait fermement le bras de Zola qui ne savait pas où se mettre.

Entre le Prince Noir et les nouveaux arrivants, Vinz gisait aussi pâle qu'un linge. Il ne bougeait plus. Pas sûr qu'il ne respire.

Xine dépassa tout le monde et voulut se rendre à ses côtés. Mais c'était sans compter les ombres de Solal qui se dressèrent entre elle et le blessé.

- On vous a amenés ce que vous avez demandé ! hurla-t-elle, scandalisée.

- Certes.

Mais Solal n'abaissa pas son mur d'ombre. Alors une peur sourde monta en Xine. Vinz allait mourir. Vinz. Pas Vinz. Non.

Elle sentait ses pouvoirs s'éveiller. Son corps s'illumina alors que ses cheveux virevoltaient alors que son regard s'alluma. Ses canines s'allongèrent alors qu'elle décollait lentement du sol. L'air se chargea en puissance alors que des courants vinrent perturber l'atmosphère. Son sang battait dans ses tempes au rythme des salves de pouvoirs qui pulsaient dans la pièce. Elle sentit les ombres remuer à leur contact.

Elle laissait libre court à sa rage. Elle jeta un coup d'oeil derrière son épaule. Wolfgang hocha simplement de la tête.

Alors elle poussa un cri de colère et ses ailes s'ouvrirent. En un battement, elle se retrouva devant Solal et armait son poing. Le sourire sur son visage ne lui échappa pas. Mais elle écrasa son poing sans aucun remord.

Solal se retrouva à voler sur un mètre avant de choir sur le sol. Sur le dos, il éclata de son rire habituel et se rehaussa sur les coudes, affichant son air satisfait.

- Enfin vous montrez votre vrai visage, Xine... Si vous sav...

Il n'eut pas le temps de finir. Le pied de Xine avait percuté sa mâchoire avant qu'elle le choppe par le col pour lui coller un nouveau coup de poing. Elle le mit à sa hauteur et il se remit tranquillement sur ses pieds, glissant à Xine un sourire. Il n'était pas en colère. Il était heureux. Follement heureux.

- Vous ne devez pas m'en vouloir, Xine, sussura Solal.

- Ne pas vous en vouloir ?! s'insurgea le femme à deux doigts de lui en coller un nouveau.

Mais Solal leva les mains, s'innocentant. Il claqua des doigts et les ombres qui entouraient Vinz s'évanouirent. Zénon courut à son chevet et porta son main contre lui. Xine quitta Solal des yeux et fixa la scène, retenant son souffle, comme tous les Justes.

Vinz devait être protégé. S'il lui arrivait quelque chose, tous ressentirait une culpabilité sans borne. Wolfgang avait jeté la tête de la Baronne au loin pendant que Zola s'était recroquevillé dans un coin, ne comprenant pas ce qui venait de se dérouler sous ses yeux.

Quand le souffle erratique de Vinz reprit, un soupir de soulagement sortit des lèvres de chacun.

Xine se tourna vers Solal qui lui sourit.

- Vous voyez ? Que de bonnes nouvelles !

- Vous croyez que je vais vous laisser vous en sortir comme ça ? grogna Xine. Vous nous avez torturés, fait chanter, et encore plus que tout vous avez menacé à la vie d'un de mes hommes ! Sans compter sur la soit disant liberté que vous me laissez ! Elle est où cette liberté quand vous nous forcez à nous agenouiller et que vous devez blesser mortellement un de mes amis pour que je remplisse une de vos missions ? Vous croyez que je vais laisser vous courir après ceci ?!

Solal gloussa.

- Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour vous, Xine.

- Cessez de dire des bêtises pareilles !