BSARA : Le Destin d'Hortie {TERMINÉ}

Chapitre 2

(Peter en multimédia)

Du coin de l'œil, j'aperçois la branche d'un autre arbre à moins d'un mètre de moi. Je prends mon élan, saute et me réceptionne dans une courbe parfaite, sous les regard ébahis des garçons. Je passe ainsi d'arbre en arbre jusqu'à une zone plus peuplée que je reconnais comme celle où habite Peter. C'est le seul qui, à mon arrivée, ne m'a pas manifesté d'hostilité. Il en est automatiquement devenu mon meilleur -et unique- ami. Le seul problème, c'est qu'il a un an et demi de plus que moi, et, de ce fait, on ne peut se voir que l'après-midi, lorsqu'on a fini nos corvées de la matinée. Celles-ci ne commencent normalement qu'à quatorze ans mais les 18 ans, les chefs, ont découvert que, puisque je n'en faisais qu'à ma tête et ne suivais pas les cours, je pouvais être extrêmement utile pour la chasse, car, en plus d'être légère (je ne fais pas craquer la moindre feuille morte en me déplaçant), je sais manier toutes sortes d'armes telles que l'arc et le lance-pierre, vestiges de mon ancienne vie.
J'arrive devant une maison en bois à l'aspect peu accueillant. On en trouve beaucoup en bordure du camp, car, bien qu'on nous fournisse certaine choses, comme un sac de couchage, indispensable dans une maison, nous devons construire nos habitations avec ce que nous trouvons, et les plus anciens sont forcément ceux qui connaissent les meilleurs endroits où trouver de bons matériaux (pierres)
Mais je ne me plains pas, car, malgré mon arrivée récente, j'ai réussi à me construire une habitation comprenant deux pièces (une chambre et un "salon-cuisine") dans un arbre, à laquelle on accède par une échelle pliable. Ainsi, seules quelques personnes triées sur le volet peuvent y accéder car les autres ne connaissent pas son fonctionnement.

Je frappe à la porte, sans obtenir de réponse. Alors, je l'ouvre et entre dans l'habitation de mon meilleur ami. Un bazar sans nom y règne, mais il ne semble pas s'en soucier. Je traverse le salon et entre dans la chambre, me retrouvant nez à nez avec des cheveux noir corbeau. Je tapote doucement l'épaule de Peter qui se réveille avec un sursaut. Il se retourne et, me voyant, me dit avec un air de reproche :
"Hortie! Tu aurais pu me laisser dormir!
-Estime-toi heureux de ne pas être mon ennemi, sinon tu serais déjà trempé, dis-je avec un sourire en coin
-Bon, très bien, tu as gagné. Je te pardonne," soupire-t-il en appuyant sur les trois derniers mots, pour me faire mesurer l'ampleur du sacrifice qu'il opère pour moi.
Puis, il se remet à assembler différents objets, afin de construire quelque chose qui pourrait être utile au camp. Comprenant que je ne pourrais plus rien tirer de lui, je ressors sous le soleil éclatant et rentre chez moi. Comme je n'ai aucune envie d'aller manger dans la salle commune avec tous les autres treize ans, je ramasse un plein panier de baies et tue un lapin en chemin. Un peu plus tard, ignorant les cris de Léo, le chef responsable de la nourriture, je fais un feu, cuit mon lapin, mange et monte me coucher.