BSARA : Le Destin d'Hortie {TERMINÉ}

Chapitre 9

(Emma en multimédia)

Je sors de la pièce en courant et me réfugie dans un arbre. Là, je reste prostré pendant toute la journée. Au coucher du soleil, je sens quelqu'un dans mon dos. Je me retourne, pensant trouver Peter, mais c'est Inès qui se tient sur une branche derrière moi.
"Salut, me dit-elle.
- Salut.
- Tu sais, je ne sais pas si tu t'en souviens, mais tu étais ma meilleure amie, avant.
-Encore un coup de Mia je parie, je grommelle.
- Non, pas du tout. Dès le premier jour de CP, je t'ai trouvée intéressante. Finalement, je suis devenu la seule à savoir te calmer lorsque tu piquais une crise de nerfs, comme maintenant.
- Qu'est-ce qui te fait croire que je n'ai pas changé?
-Je te reconnais bien là, dit-elle avec un sourire narquois. Disons que, même amnésique, ton caractère ne change pas. Tu veux bien me raconter ce qui s'est passé?"
À contrecoeur, je lui raconte tout. Bizarrement, ça me fait du bien. J'ai l'impression que la même scène s'est déroulée des millions de fois mais mon esprit est trop fatigué pour se les rappeler. Lorsque j'ai fini, on reste un long moment sans rien dire et je finis par m'endormir, adossée au tronc de l'arbre.

Le lendemain matin, je me réveille allongée dans mon lit. J'ai l'impression que tout ce qui c'est passé hier n'était qu'un rêve. Mais lorsque je me redresse sur mes coudes, je vois les lits de Mia et de Maxence, un peu plus loin. À côté de mon lit, il y a un plateau qui contient mon petit déjeuner. Je mange et me lève. J'entends quelqu'un s'activer de l'autre côté de la porte. Ne voulant croiser personne, et surtout pas les regards soucieux que ma jumelle ne manquera pas de m'adresser, je sors par la fenêtre et m'offre une ballade dans les bois. Alors que je reviens au camp, la même bande de garçons que l'autre jour m'apperçoit et me prend en chasse. Je me réfugie dans un arbre, et tandis qu'ils m'insultent, je tente d'user de mon pouvoir sur eux. Je me concentre et, à ma grande surprise, parviens à rentrer dans la tête de l'un d'eux, qui, un peu en retrait, regarde les autres d'un air dégoûté. Quelques secondes dans sa tête me suffisent pour décider de retourner dans la mienne. Elle est pleine de regrets d'avoir harcelé des gamins plus petits, et de mots d'excuses débiles qui leurs sont adressés.
Je rentre chez moi vers 21h, affamée. Mia ne manque pas de m'engueuler pour lui avoir "causé du soucis". Je mange sans faire attention à ce qu'elle me dit, lis une histoire à Max et accroche un hamac dehors pour dormir à la belle étoile. Cette journée banale m'a fait du bien, autant physiquement que moralement.
Alors que je dors, une vision étrange, qui n'a rien à voir avec un souvenir, s'impose à moi.